"Artwork classe", "émo-post-HxC", "lumineux"... Trois ans après la parution de l'article à propos de Something in us died, les mêmes expressions ou mots peuvent être repris pour Time doesn't heal anything parce que Lodz n'a pas bouleversé son univers. Acclamé pour leur premier opus, les Lyonnais récidivent avec une nouvelle collection de titres puissants et poignants servis dans un digipak sans aucune faute de goût.
Côté son, rien à dire si ce n'est que c'est là encore d'une grande qualité, celui qui règne sur les productions lyonnaises (Stereotypical Working Class, Young Cardinals, Vesperine...) continue de travailler avec eux et pour parachever le travail de Fabrice Boy, c'est Nick Zampiello qui a fait le mastering (parmi ses références, certaines ont du taper dans l'œil de Lodz comme AmenRa, Carne, Isis, Knut, Pelican, The Ocean, Torche...). Si on met de côté les moments de fragilité avec le chant clair qui surgissent parfois (sur "Negligence" mais pas sur "Shattered dreams"), le combo fait une nouvelle fois preuve d'une grande maîtrise. Les titres sont réfléchis, construits riffs après riffs, les parties gueulées ne le sont jamais gratuitement, les accords les plus graves et saturés servent le propos alors que les parties claires illuminent l'ensemble de façon rayonnante. Le contraste entre ces éclairages brillants et l'obscurité qui tombe parfois force nos yeux et nos oreilles à faire le point pour mieux profiter des variations de tons et de tempos. Pour comprendre cette ambivalence, plonge-toi dans "The sound of deceit", la douceur de la musique prend toute sa consistance quand le chant s'énerve et l'apocalypse sonore dans laquelle on est propulsé à la fin ne peut prendre du sens que parce qu'elle est précédée de moments d'une grande quiétude.
Time doesn't heal anything est un nouveau gage de la qualité des groupes lyonnais qui sont quelques uns à jouer sur les sentiments opposés et à s'amuser à confronter les ambiances. La facilité avec laquelle le groupe passe d'un état à l'autre (de la zénitude à la rage ou inversement) force le respect et suscite l'admiration parce qu'être embarqué de la sorte dans leur monde ne semble pas aussi facile sur le papier.
Time doesn't heal anything
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