Lizzard - Majestic Lizzard ne bénéficie plus de l'effet de surprise, Out of reach ayant marqué les esprits il y a deux ans, le groupe se devait d'assurer une suite de haute volée. En intitulant leur album Majestic, les Limougeauds semblent sûrs de leur fait. Il faut dire qu'ils ont confié les prises à Cédric Soubrand (Erlen Meyer), le mixage à Sylvain Biguet (Robot Orchestra, Klone, Twage...) et le mastering à Bob Katz (spécialiste du son qui bosse beaucoup dans le jazz mais à qui Scott Kelly a fait appel pour Songs of Townes Van Zandt et qui a bossé pour Tang), une brochette qui a de quoi rassurer quant à la qualité de la production finale. Et en effet, le son est impeccable, autant dans les parties claires que distordues, c'est un joli travail, mais il ne serait rien sans les compositions écrites par le trio...

Toujours torturées, elles semblent moins partir en vrille comme si le groupe avait voulu simplifier le propos, l'approche sonne aussi plus métal que rock, Lizzard se positionne ainsi quelque part entre Tool (pour certaines constructions) et Chevelle (pour la dynamique, le son et ces ambiances claires/obscures), sans oublier un bon groupe de post-rock (pourquoi pas Explosions in the Sky) car il traîne toujours un putain de bon titre instrumental sur la galette ("Just a breath"). Ceci dit, les idées foisonnent toujours autant et les schémas de montage des titres doivent être aussi simples que ceux de meubles suédois... Mais à l'instar de ces derniers, le rendu a de la gueule et ne choquera personne, Lizzard ne joue pas aux métalleux intellos cherchant toujours à raconter une histoire, installer une ambiance, à nous faire entrer dans leur monde. Cette ouverture qui laisse entrer la lumière pour éclairer une partie obscure n'est pas là non plus par hasard, si on ajoute la photo du groupe en contre-jour, on n'est pas loin de pouvoir réinterpréter le platonicien mythe de la caverne...

Allégorique, la musique de Lizzard se prête à toutes les digressions et peut nous emporter très loin tout en restant près d'elle car une fois accroché, il est difficile de s'en détacher.