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Biographie > Lingua suédoise

On ne dispose que de relativement peu d'infos concernant le cas Lingua. Tout juste sait on que le groupe est suédoisn qu'il développe un metal aux influences rock new wave catchy, sombre, mélodique et qu'il se revendique de l'héritage de Tool, Thrice et A Perfect Circle. Composé de Thomas (chant), Anders (basse), Misha (guitares), Patrik (batterie), le groupe a sorti déjà pas moins de six démos dans sa Suède natale.
Sinon, on sait également que Lingua a signé chez Rebel Monster Records, division de Mascot Records, chez lesquels, le groupe sort le 20 mars 2006 son premier effort : The Smell of a life that could have been.

Lingua / Chronique LP > The Smell of a life that could have been

lingua.jpg Puissance et intensité, l'essence même de la musique de Lingua se trouve dans ses deux mots. Une section rythmique omniprésente, un riff lourd qui tourne en boucle, un chanteur capable d'emmener sa voix à peu près où il veut, "May crayons guide the sheep" pose d'entrée les bases d'un metal rock à haute teneur émotionnelle. Difficile de rester indifférent devant la vague déferlante que le combo suédois fait s'abattre sur l'auditeur. Là où beaucoup jouent la carte de l'agressivité outrancière, Lingua distille ses éclairs de rage de manière à préserver ses effets et à développer des atmosphères plus envoûtantes ("You wonder why you still wonder why" ou "Constant state of puttra") qu'apocalyptiques et métalliques.
Massif, The Smell of a life that could have been est du calibre de ses albums qui nous emmène vers des cimes musicales à l'image de cette voix qui n'en finit plus de s'élever vers des hauteurs étonnantes. Décidé à continuellement nous toucher un plein coeur, les suédois nous servent alors le sublime et aérien "Out of faces", à la fois mélancolique et vibrant, fouillé et d'une maîtrise étonnante. Jouant la carte du bluff total et du metal tectonique qui envoie du bois, Lingua se lâche sur la première partie de "Control yourself" en se laissant aller à quelques éclairs émo-core brut de décoffrage pour nous surprendre encore une fois avec une deuxième partie voguant vers les sphères du post-rock. Incroyablement intense, puissant et sans aucune concession ("Aftermath"), le son des suédois repousse les limites, construit un mur de guitare riff après riff et se révèle être une véritable déflagration aussi bien sonore qu'émotionnelle.
S'il y a encore des survivants, Lingua n'hésite pas à en rajouter une couche dans son entreprise démolition en règle pour nous lâcher un "No footing" qui nous fait comprendre que ces suédois sont au metal ce que Dredg peut être à l'indie-émo rock. A savoir, un groupe capable de faire jaillir l'émotion à tout moment, en se livrant sans retenue et en ajoutant une petite touche de mur de guitare façons Explosions in the Sky. On l'a compris, avec The Smell of a life that could have been, on n'est jamais vraiment à l'abris d'une surprise, même quand Lingua livre un titre instrumental acoustique et atmosphérique. Aussi léger que désenchanté, minimaliste et particulièrement épuré, "I have no human me" fait figure d'ultime respiration avec le choc frontal : "Transparent barries". Puissance et intensité, encore une fois, au travers de ses arrangements instrumentaux inspirés et de son chant capable de se sublimer à n'importe quel moment, Lingua imprime, lentement mais sûrement, sa marque dans notre esprit pour ne jamais en sortir. On ne peut que s'incliner.