Metal Métal > Leto

Biographie > L'étau

Changement de line-up pour les anciens de Embodiment, Mickey remplace Robby au chant. Le timbre n'est pas le même, la diction différente, la volonté d'être plus ouvert, d'être plus explicite. Mais le son reste fidèle à lui même, réfléchi, construit, subtil, syncopé, efficace sans être d'une fougue extraordinaire. Sans être un représentant typique du néo, Leto possède quelques sources d'inspirations très néo-métal, tout en sachant conserver une certaine distance par rapport au courant majeur, plus réfléchi, plus contemplatif. Fier réprésentant de la scène métal française en pleine ébulition aux côtés de Dysfunctional By Choice, La Bestia, Madcraft, Psykup, Leto promet une oppression métal bien senti sous son étau. Voilà Inno100.
Et à nouveau des changements de line-up chez Leto, les guitaristes sont remplacés par Alex et Cham, tandis que Gaetan s'empare de la basse. Début 2002, le groupe est à nouveau stable et opérationnel, il enregistre pluiseurs nouveaux titres, en offre aux compilations French Core 2, Nu Ko et SudCore, puis sort (enfin) Degré zéro, son nouvel EP.A la rentrée 2005, Leto s'offre un premier album digipak de grande classe : Entre l'ombre et la vie, disponible partout via Musicast.

Interview : Leto, il y a 25 ans : Olivier d'Embodiment

Interview : Leto, Entre Olivier et Oli (nov. 2005)

Leto / Chronique LP > Entre l'ombre et la vie

Leto : Entre l'ombre et la vie On suit Leto depuis leurs débuts (et même avant !) et ça fait un bail... On est donc trés content pour eux à l'écoute de leur premier grand bébé : Entre l'ombre et la vie. Car ils ont su évolué dans le bon sens, les directions prises avec Degré zéro sont ici suivies, affinées, enrichies. L'artwork (les Leto avaient été beaucoup plus créatifs de ce côté-là) et l'indélicate photo du groupe "pour la presse" mis à part, tout est encore mieux ! Les ambiances réfléchies, les textes adultes ("Les sentinelles" par exemple !), les guitares qui arrachent, les mélodies qui touchent au coeur, les frappes assourdies qui donnent du poids, Leto a su travailler les moindres détails pour faire de Entre l'ombre et la vie un excellent premier album "rock-métal" qui ne sonne pas faux... Quand les radios se gargarisent de pseudo rock rebelle, sortir un titre comme "Apparence" avec ses sonorités délicates, son refrain punchy, son ton parfois suraigu (Lui crie en moi) c'est s'exposer à des critiques "faciles" si on n'a pas de solides arrières. La simplicité et l'efficacité des franciliens fera des jaloux mais leur travail de composition (l'architecture de "Code : Tiny"), leur boulot sur les sons (les grattes distordues de "Express vida"), leur capacité à gérer le rythme (ce "Ailleurs" qui relance la machine) comme le fait de rester sur le fil du rasoir ("De l'autre côté"), tout un tas de "détails" les blinde et c'est aussi cela qui fait que les compos et l'album sont réussis.
Avec un chant beaucoup plus accessible que celui d'Aqme et ses douces mélodies couplées à des guitares puissantes, Leto va occuper un espace laissé vide au sein de la scène française, Leto resserre l'espace entre le rock et le métal, Entre l'ombre et la vie y apporte de la vie sans tomber dans la miévrerie, leur pari est réussi.
PS : j'ai oublié de dire que le CD avait une partie CDROM bonus de haute volée, je te laisse la découvrir...

Leto / Chronique EP > Degré zéro

leto : degre zero Leto annonce sa direction beaucoup plus mélodique et calme avec son Degré zéro fort différent des sorties métal actuelles. Apparu dans plusieurs compils, le nouveau Leto a déjà commencer à faire sa bulle et à se dévoiler doucement.
Calme, tout est relatif, mais l'énervement parait contenu, tant au niveau du son que du chant. Les titres comme "Psykotik" et "Degré zéro" envoient quand même sévère et de toute façon l' "Entrée" met les choses en place, place la rythmique et la psychotique pour amener un "Psykotik" à la fois mélodique et métallique. La touche Leto devient caractéristique, s'affirme et murit avec le temps. Le "Psykotik" de 2003 est plus soigné que sur Inno100 et a subit un sérieux lifting, plus profond qu'il n'y apparaît en apparence. Montée douce qui s'affirme, "Degré zéro" titre éponyme de cet EP, est un barrage de guitare serti d'une mélodie cristalline, un titre qui s'épanouit merveilleusement sur un break intense et tout en nuances. Pour autant, la direction mélodique se fait fortement ressentir sur "Le jardin de l'Au-Delà" à la structure mirifique. Rappelant un Nihil, pour l'apport du piano, ce Leto là est radicalement différent et risque d'en étonner plus d'un, guitares douces, chant très en avant et un accompagnement de cordes, l'ensemble est doux mais intense. Leto profite aussi de Degré zéro pour revisiter ses classiques, on a ainsi le droit à une troisième version de "L'étau", apparu déjà sur Inno100 et originaire de Samsara à l'époque d'Embodiment. "L'étau" aura décidément marqué l'histoire du groupe et subit ici une restructuration complète, nouvelle atmosphère, chant différent et tempo ralenti, l'évolution du titre est fortement intéressante.
5 titres de fort gabarit, coincé entre une intro et une sortie ravageuse, Leto ravit et sublime. Toute ce qu'on regrette après l'écoute de la radio Leto, c'est que l'album n'arrive pas plus vite...

Leto / Chronique EP > Inno100

leto : inno 100 Inno100, première démo de Leto, est psykotik, une spirale de démence métal dans un carcan oppressant. Une intro très commerciale, avec ses chœurs très lissé qui se retrouve sur le refrain, mais un couplet assez destructeur, très Leto dans l'âme, "Psykotik" et ses riffs syncopés au groove imparable. Une voix très calme, presque introvertie, un riff de guitare qui se déroule, doubles croches de bonheur tirées vers le haut, une senteur très douce, à peine présente, de rosée, qui se déchaine, se fait violence, part en vrille, une basse simplissime sur le pont, pas besoin d'en faire trop pour avoir sous les mains une mélodie efficace. Entrée en matière plombée, grosse guitare, grosse caisse, pas de fioritures, puis un couplet à la sauce Leto, guitare ondulante, ondoyante, voix mélodieuse, douce, presque mélancolique, un léger effet bienvenue sur la guitare, basse en retrait, paroles tristes et réalistes, "Innocent", le tubesque morçeau éponyme de Inno100 prend son envol sur un refrain clair-obscur. Guitare de plomb contre un chant aérien, -J'ai le sentiment qu'on me marche dessus-, Innocence mise en relief sur une coupure des guitares et de la batterie, contrechant terriblement haut, énervement contenu, passage en chuchotement, douceur amère palpable. Intro crade, son saturé, syncopé aigüe de guitare, montée mélodique subtile, déluge sonore réel, "Le bruit du silence", violence et fougue, 2 minutes de pluie métallique, hachurée, aiguisée, dense, trop court, mais elle a déjà imprimée nos cerveaux. Connu worldwide, à travers le réseau, "J'en ai marre" présente une autre facette de Leto, refrain plombé, une guitare jouant avec les silences et les consonnances, une batterie catapultée par la basse, un flow aux accents subtils, un chant très intérieur, une intro construite. Addition épicée bienvenue, avec son guest très ragga, Billou d'Enhancer, -Quand y'a a marre, y'a Malabar-, d'un dynamisme charismatique, on monte le son, on secoue la tête, la guitare se laisse aller, puis un pont très perturbé surgit, tremblement de terre, guitare toute de bends construite, ragga surexcité, point de fuite sur un refrain destruteur, point d'orgue d'une construction par raffinements successifs, ammené doucement, presque insidieusement, avalanche de batterie, de cris, la guitare qui ne fait rien pour aranger le tout : terrifiant ! "L'étau v2.0", avec Mickey au chant, chanson reprise du répertoire d'Embodiment, toujours aussi efficace, couplet redoutable, refrain grandiose, la saveur n'est pas la même, c'est autre chose, une autre sensibilité, mais ça n'en est pas moins excellent.
Petite perle métal française, Inno100 a du potentiel dans la galette, construite, réfléchie, à l'émotion intacte.