Lethvm - Acedia C'est l'acédie, terme oublié qui donne son nom au deuxième album de Lethvm, les linguistes (à qui je fais une confiance aveugle) ont du mal à donner une définition du terme qui a évolué avec les temps et les graphies, le "manque de soin" originel est devenu "un état d'abandon malheureux et angoissé" qui faisait parti des 8 péchés, il a été transformé en "tristesse", en "mélancolie" et peut s'apparenter au "spleen" et a disparu de la liste religieuse des péchés capitaux. Je ne sais quel sens lui accorde Lethvm mais ni l'artwork, ni la musique proposée par les Belges, ne respirent la joie de vivre et les rares chants clairs sonnent comme des prières... Au Moyen Âge, les moines pouvaient être coupables de cette acédie s'il leur arrivait d'éprouver le dégoût de leur mode de vie. Se consacrer à Dieu, c'est souvent accepter de passer son éternité entre de vieilles pierres, ne parler à personne et se faire chier à recopier des bibles à la plume ou cultiver des carottes, interdiction pour autant d'être tenté par la dépression... C'est ce sombre horizon que dépeint le quatuor avec moults nuances de gris et de noirs, la lumière ne pénétrant que très peu dans des compositions qui confessent un amour pour l'Église d'AmenRa. Fidèles au doom le plus morose, les sept pistes serpentent entre marécages insalubres et rocailles griffantes jusqu'à une clairière sonore où un piano semble nous sauver... avant de sombrer lui aussi, emporté par un mur de violence sourde et éraillée, des riffs écorchés et une saturation qui hérisse les poils. Plus sludge que Celeste ou Regarde Les Hommes Tomber et assez proches dans la démarche d'un Phantom Winter, Lethvm ne peut laisser insensible et si tu acceptes de te faire malmener, laisse-toi tenter par Acedia, tu ne risques rien, ce n'est plus officiellement sur la liste des "Seven"...