Bassiste, chanteur et leader spirituel de l'un des groupes cultes de la première moitié des années 90, j'ai nommé Primus, Leslie Edward Claypool, alias Les pour les intimes, est surtout connu comme étant l'un des apôtres du slapping (technique de jeu visant à produire des sons percussifs sur un instrument non approprié à l'origine). Musicien protéiforme et artiste profondément doué, Les Claypool ne fait pas pour autant une entrée fracassante dans le monde de la musique, lorsqu'il y fait ses premiers pas en 1984. Après avoir été notamment refusé pour le poste de bassiste au sein de Metallica, Claypool forme alors avec Todd Huth un groupe que le duo baptise tout d'abord Primate avant de changer de nom pour devenir Primus. Le succès n'est, encore une fois, pas immédiat, mais lorsque que Larry Lalonde et Tim Alexander débarque au sein de la troupe, le groupe commence à se faire connaître et à s'imposer par son style inimitable, fait de rock psychédélique, de jazz, d'heavy-metal et de funk, le tout au travers d'un univers artistique complètement décalé. Primus sortira une dizaine d'albums jusqu'en 2003, date de la séparation du groupe. Mais Les Claypool, qui a toujours multiplié les projets parallèles à son groupe principal (Colonel Les Claypool's Fearless flying frog brigade, Sausage, Oysterhead...) et entre-temps monté son label (Prawn Song Records), décide de continuer son petit bonhomme de chemin via ses autres projets (dont ses albums solo), avant, peut-être un hypothétique nouvel effort de Primus...
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- reuno.net : webzine culturel
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Les Claypool / Chronique LP > Of whales and woe
Entrer dans l'univers de Les Claypool, c'est comme, à l'instar d'Alice, aller de l'autre côté du miroir. Comme elle, plein d'assentiments, on pénétrerait dans une grande forêt sombre, mais pas effrayante, pleine de mystères...
Tout d'abord, on écarterait les branches et les feuilles qui vous colleraient à la peau, tel "Back off turkey" morceau d'introduction enregistré "à la maison" (au Rancho Relaxo, comme le reste de l'album d'ailleurs...), à base de bidouillages de dissonances et d'harmoniques et de cette voix nasillarde si caractéristique. Puis viendrait "One better", où un déhanchement (de polka psychédélique ?) semblerait de mise pour Alice avec, pour cavalier, un lièvre fou... d'où sort ce saxophone incontrolable ? C'est Skerik, déjà aperçu avec le génial bassiste dans Frog Brigade. Ensuite le feuillage s'épaissirait avec le suintant "Lust things" qui n'aurait pas volé sa place dans Pork soda, loin de là : un très bon titre bien aliénant...
Après , comme si la forêt daignait écarter son branchage, déboulerait le funk déboité et éclairci d' "Of whales and woe". Telle Alice, à force de vous prendre des vrais-faux (ou faux-vrais ?) contretemps dans les dents, vous perdriiez tous sens d'orientation pour vous retrouver face à la chenille qui fumerait son narguilé. Ensemble, vous évoqueriez "Vernon the company man" accompagné à la cithare par Gaby la la, une autre rescapée de la Frog Brigade. Tranquille ce morceau, apaisant, ou bien c'est le narguilé que vous a prêté à la chenille ?... Réveil en sursaut par le sax de Skerik et le funk furieux et endiablé de "Phantom patriot", efficace de bout en bout... A l'orée d'une clairière, Alice aurait le droit de reprendre son souffle avec Les Claypool "unplugged" sur le titre "Lowan gal", représentatif de ce que peut faire le monsieur quand il est vraiment tout seul... Pause de courte durée, puisque "Nothin' ventured" évoque encore une polka organisée par des schizophrènes parkinsoniens et patronnée par un chapelier dément ! Enchainée avec "Rumble of the diesel" qui rapelle à Alice la fois où elle était tombée en panne sur la route 66 et avait dû être prise en stop par un garagiste qui avait de drôles d'idées à son encontre... Retour à la forêtt et une fête foraine organisée par des zombis goguenard jouant un "Robot chicken" de courte durée (quand on pense que c'est interprété par un seul homme !...). Mais ça ne dure pas, Alice est rappelée à l'ordre par la chenille et Gabby la la sur "Filipino ray" qui est un des morceaux le plus prog' et planant de l'album.
C'est la fin du rêve pour Alice et "Off-white guilt" se charge de la ramener à la réalité...
Comme quoi, les dissonnances harmoniques, les rythmiques syncopées peuvent vous "emmener hors de" et vous "ramener à " la réalité, pour peu que l'on ait l'imagination débridée et la créativité débordante de Les Claypool... Ce type est phénoménal... jusqu'au prochain Primus... On y croit !