Un peu moins d'une heure avant leur concert, les Lazy se plient au jeu des interviews avec décontraction et bonne humeur. Séb (chant), les deux Julien (guitares), Aurélien (basse) et Olivier (batterie) sont autour de la table mais c'est bel et (bien) Sébastien qui bouffe le plus de micro :o)
Lazy live au Splendid (2006)
Lazy, vous êtes plutôt un groupe de rock ou plutôt un groupe de métal ?
Sébastien : Un peu des deux ! C'est un peu la Suisse... la réponse de la neutralité, un peu rock, un peu métal, on a toutes ces influences-là, c'est nous. C'est ce qui nous fait, sur scène, on est hyper rock, sur disque on est plus métal, nos compos sont parfois plutôt rock, parfois plus métal, c'est mi-figue mi-raisin.
Plus fan de Led Zep ou Black Sabbath ?
S : Moi ? Led Zep !
Plus Soundgarden qu'Alice In Chains ?
Olivier : Moi je préfère Alice In Chains
S : Euh... J'aime aucun des deux ! C'est des bons groupes mais j'aime pas trop, Soundgarden j'aime bien leur album de faces B, mais Badmotorfinger, j'aime pas du tout, je trouve ça trop déconstruit...
Donc vous ne jouerez pas avec Audioslave ... (rires)
S : Audioslave, leur premier album je le trouve mortel, plus direct...
Qu'est-ce qui a changé entre Nuthin' but your truth et le maxi éponyme (Lazy) suivant ?
S : On a vachement muri ! A l'époque où on a enregistré Nuthin' but your truth on avait 18-19 ans, le EP 6 titres, on avait 25-26 ans, y'a une grande différence d'âge
Aurélien : Techniquement, on joue beaucoup mieux
S : Le départ du batteur et l'arrivée d'Olivier a changé pas mal de choses...
A : Peut-être une façon de penser aussi, notre ancien batteur était funk à la base, l'arrivée d'Olive ça nous a permis d'avoir une batterie plus rock, de faire ce qu'on avait vraiment envie de faire même si on ne s'était pas posé la question. C'est une alchimie qui s'est créée lors de la rencontre avec Olivier, il y avait une bonne base et Olivier a amené du punch, de l'énergie.
Il y a beaucoup moins d'évolution entre le maxi et l'album, il y a même 2 titres du maxi qui se retrouvent sur Rock against rock, pourquoi ces deux-là ?
S : Parce qu'ils méritaient une seconde vie ! C'est des chansons qu'on adore jouer en live, "Koma white" c'est limite le meilleur morceau du 6 titres et "Iressponsible riot act" parce que c'est le morceau qui clôt nos concerts, c'est un morceau hyper intense et ça nous ressemble vachement...
Lazy live au Splendid (2006)
Et moi qui préfère "How particular" ou "Scattering" ...
S : Désolé pour toi ! (rires) Je pense que tu as quelque chose à te mettre sous la dent avec l'album si tu aimes ces morceaux-là.
O : On a par exemple "Gist of tomorrow" ou "Sashimi song" qui sont dans la même veine. C'est aussi pour ça qu'on a choisi ces deux-là, il n'y avait pas de morceaux qui correspondaient à ceux-là sur l'album, ce sont des compos plus métal alors que sur l'album, les nouvelles compos sont plus rock, du coup ça renforce le lien métal/rock.
"Koma white", c'est un clin d'oeil à Koma (chanteur d'AqME qui est installé à la table) ?
S : On est sorti ensemble quand on était au collège, ça a duré quelques années (rires)
O : Aprés, au lycée, c'est moi qui suis sorti avec lui, il a fait tous les "membres"... (rires)
S : Rien à voir.
O : Aucun rapport, en fait, on ne l'aime pas beaucoup !
Comment faut-il traduire Rock against rock ?
S : Ah... Dans quel sens... Rock against rock c'est notre façon de voir la musique, on ne fait de la musique "stylie", t'as pas aimé Nuthin' but your truth mais c'était déjà nous, à l'époque on faisait déjà du rock à la Guns, on n'a pas beaucoup changé...
C'est beaucoup moins heavy !
S : Ouais, on a muri, mais c'est la même musique, les mêmes influences, la combinaison de nous 5 fait que ça sonne encore mieux qu'avant. Mais ça reste le même cheminement. Rock against rock à la base, c'est contre le rock un peu modelé, genre on se fait une coupe mortelle, on met des sapes à la mode, tout ça on s'en bat les couilles. Là, on est habillé comme çà, ce soir on joue comme ça.
A : C'est le combat contre les clichés du rock...
Des noms !
S : Tu veux qu'on dénonce ?
O : Il n'y a pas de noms en particulier... Sincèrement on s'en fout de ces groupes, les gens savent de qui on veut parler !
Les groupes avec un chanteur en chemise comme AqME? (rires)
O : Hey, des fois je mets des chemises pour aller bosser... (rires)
Comment avez-vous connu Etienne ?
S : Quand je suis sorti avec Koma... (rires)
Koma : On répétait ensemble dans le même local
Julien : Je crois que Julien, le guitariste rythmique, le connaissait avant, Julien travaillait dans un magasin de guitare, il a rencontré Ben au magasin, AqME cherchait un local, ils se sont proposés pour être le second groupe du local, ça a créé des liens.
K : On a fait des pique-nique au lieu de travailler (rires)
Vous avez profité d'AqME pour être là aujourd'hui ?
S : On va dire que oui !
Lazy live au Splendid (2006)
Sans le partage du local, vous ne seriez pas là ?
O : Je ne pense pas que ce soit le local qui ait tout fait, on se serait croisé à un moment ou à un autre. Ben aurait vu Julien obligatoirement et ils se seraient bien entendus...
S : Ceci dit, quand Etienne a eu la démo de Lazy, c'était pas dans l'esprit "Tiens, tu vas nous manager", c'était pas putassier, on n'a pas cherché spécialement à se faire plus connaître que ça.
O : C'est un coup de coeur d'Etienne, c'est pas parce qu'Etienne est dans AqME qu'il est notre manager, c'est parce qu'on sait que c'est un gros bosseur
Etienne (là aussi) : Oui, je bosse beaucoup ! (rires)
S : C'est surtout son enthousiasme qui nous a emballé, il était complètement à blinde alors que notre manager de l'époque a écouté le 6 titres et a dit "On n'ira pas loin, vous ne chantez pas en français", elle bossait chez Sriracha... et Vincent nous a dit la même chose. Les boules, on avait un 6 titres, on pensait que c'était un super truc et ils n'étaient pas emballés... Etienne est arrivé et "Wouaw mortel, ça déchire, je peux vous manager ?"
O : Et on a demandé à nos managers s'il voulait gagner de l'argent avec nous et tout le monde a répondu non sauf Etienne, s'il y a de l'argent à prendre "évidemment", je pense que c'est une bonne motivation... Sa sincérité mérite d'être récompensée !
Il va encore falloir le récompenser car il a dû aidé pour signer chez Athome...
S : Carrément !
O : Ca c'est fait assez naturellement...
S : Le premier contact, c'est quand on a fait la première partie à l'Elysée Montmartre, ils étaient venus et ont trouvé ça bien. On avait pris un mois pour composer en studio à la cool et Etienne est venu en faisant rappliquer Stéphane, il a fait son boulot de manager...
C'est la 3ème date avec AqME pour cette nouvelle tournée , ça se passe bien ?
S : Très cool ! Comme l'année dernière, t'arrives le public est à blinde, c'est comme si tu jouais les doigts dans le nez...
O : Ce qui est vraiment génial, c'est qu'on ne se pose aucune question au niveau organisation, au point de vue humain ça se passe super bien
S : L'équipe technique est chant-mé, c'est des crèmes...
O : Ils nous aident alors qu'ils n'ont pas forcément à le faire, c'est super.
Et le public qui ne vous connaît pas forcément et qui vient pour AqME, il vous accueille comment ?
S : Plutôt bien en général
O : On a eu aucun problème, personne ne nous a hué ou lancé de tomates pour l'instant
S : Et personne n'est resté de marbre !
O : Quand on reste à la fin des concerts, on discute avec les gens, ils sont agréablement surpris
Il y avait un peu de pression ?
S : Non, on était surtout pressé d'y aller sur ces dates, on les connaît depuis un bout de temps, si on a fait l'album, c'est juste pour pouvoir tourner, ces dates, c'est du pain béni.
J : La pression viendra le jour où on devra jouer de nos propres ailes, quand on sera en tête d'affiche...
O : On sait que ça va bien se passer avec AqME...
Et vous prendrez qui en première partie ?
S : AqME ! (rires) C'est une bonne réponse hein Koma ?
Lazy live au Splendid (2006)
Vous ferez quoi le 6 février ?
S : Le 6 février... euh, on travaille, c'est un lundi je crois, on taffe donc... Ah non, peut-être que je ne bosse pas ce jour-là, j'irais peut-être acheter mon CD, la première vente ! J'irai voir la mise en place pour voir si Athome bosse correctement...
Est-ce que vous allez relooker votre site Lazy.fr qui est encore aux couleurs de l'EP ?
S : Oui, je pense, là, il est vraiment horrible, il ne ressemble à rien...
A : Je ne le trouve pas si mal que ça
J : Il est trés simple, il faut le mettre au goût du jour
O : On sort un nouvel album, il faut le changer. Mais c'est difficile avec notre budget et notre emploi du temps, il faut choisir entre répéter, faire des réunions... Là, on a surtout répété pour les concerts, on va pouvoir penser à ça...
Merci
O : Merci à toi, merci pour l'interview, pour ton engouement, pour tout ça..
Merci aux Lazy, merci à Athome, merci au Splendid !
Photos : Oli, Splendid de Lille (21.01.06)
Re: Oli against Lazy (janv. 2006)