Kunz, le duo rythmique experimentalo (un brin)-punk noise (mais pas que) suisse composé de Luc Hess (batterie) et de Louis Jucker (basse et chant), bien connu pour son service sonique au sein de formations aussi diverses que Coilguns, The Ocean ou The Fawn, fête ses 5 ans avec la sortie d'une compilation de vieux morceaux enregistrés entre 2009 et 2010. Un an après le projet Red Kunz avec leur confrères de Red Fang, celui d'Our songs as a public space s'accompagne de 8 vidéastes chargés de mettre en images ses 8 titres avec pour objectif d'"insuffler une vie à ces sons". On vous laissera analyser personnellement ces vidéos une fois que vous aurez digéré le contenu musical de ce LP, soit un savant dosage sonore à la fois burné (le jeu de batterie précis de Luc reste absolument magique à écouter), planant et parfois aventureux (si tu aimes les larsens et les bruits incongrus, ce disque est fait pour toi). Pas vraiment de faute de goût, si ce n'est par moment une production inégale à la valeur des morceaux, à l'instar du déjanté "Worm". On salue l'intrépidité du duo et sa facilité à pondre des brûlots "hard" : une affirmation presque habituelle lorsque l'on vient à parler des formations du roster d'Hummus Records (Olten, Cortez, The View Electrical, Impure Wilhelmina...).
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Coilguns
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Quand ils s'ennuient ou qu'ils n'ont pas d'actu immédiate (pourtant régulièrement fournie...), les différents membres de The Ocean s'occupent. En montant un label, Pelagic Records, histoire d'héberger les futurs side-projects et même contrôler plus aisément les destinés de leur groupe principal (en témoignent les sorties d'albums signés Kruger, Lo! et Nebra...), ou en multipliant les projets parallèles : Earthship, Coilguns ou Kunz. En l'occurrence ici, c'est la deuxième hypothèse qui nous intéresse avec une sortie réunissant deux des trois entités pré-citées sur un seul et même split sorti assez logiquement via.... Pelagic Records.
Math-metal à la technicité de pointe vs hardcore-punk subversif aux accélérations grind qui en mettent plein la platine, Coilguns ouvre le feu en déchargeant trois titres violents et corrosifs qui explosent la trachée en même temps qu'ils éparpillent les décibels aux quatre coins de la pièce. Un premier titre, "Mostoid", assez court mais fulgurant, pour moins de trois minutes d'un assaut métallique d'une précision chirurgicale qui ne lésine pas sur l'efficacité animale. On enchaîne illico en rallongeant le format avec un "Person" qui flirte avec les 5'30. Le résultat est sommes toutes assez similaire dans l'effet produit, sauf que cela dure plus longtemps. Et comme chacun sait, plus ça dure... Quelque part entre un Converge sous stéroïdes et un Dillinger Escape Plan encore plus sauvage qu'à l'accoutumée, Coilguns en met une dernière couche le temps d'un "Kackbinas" qui dégoupille une dernière fois les écoutilles avant de laisser la place à Kunz. Chaotique, viscéral, tonique et véritablement jouissif.
Kunz donc, est quant à lui sur un autre registre que son voisin de palier. Plus rock/postcore et noise, il ralentit considérablement les tempi des morceaux en sonnant plus DIY, lourd, "emocore" inspiré à la Unfold avec un souffle post-rock évoquant par moments Oceansize ("How"). Hurlements qui déchirent la quiétude environnante, une frappe sèche qui cadence un ensemble particulièrement rugueux et une suite gagnant en férocité brute pour muscler un peu plus le jeu, "Apnea" est un modèle de maîtrise conceptualisée en une torpille sonique d'une seule petite minute et quarante secondes. A ce niveau là, cela relève presque du prodige, sauf que les Kunz nous refont le coup quelques instants plus tard avec un "Sleep" qui raccourcit encore le format (plus qu'1'21") tout en se montrant encore plus aride, compacté et définitivement super-noïsique. Un peu comme si les Melvins, de part ses fulgurances tranchantes, frayaient avec un Lightning Bolt pour le format basse/batterie qui défouraille. Entre temps, les deux The Ocean nous auront bien remis les neurones dans l'ordre avec un "Hush" abrasif à souhait. On valide donc les yeux fermés (mais les conduits auditifs bien écarquillés) et plutôt deux fois qu'une.
Moins accessible que Coilguns de part leur exigence stylistique, là où les premiers cités œuvrent dans quelque chose de plus frontal mais certainement pas moins maîtrisé, les Kunz livrent quatre titres rincés dans de l'acide, quand les trois premiers morceaux faisaient plus directement saigner les tympans. Le résultat de cette confrontation à distance tient en un split de quelques vingt-trois minutes portant le sceau d'une démarche musicale qui ne s'embarrasse guère de compromis. Parce que la qualité comme l'intégrité artistique sont à ce prix. Classe.