kruger_redemption.jpg Après un premier album claquant, des scènes à travers l'Europe aux côtés de Dillinger Escape Plan, Sleeppers, Gojira, Isis ou Unsane, les petits suisses de Kruger sont de retour avec neuf titres tout neuf, bétonnés, compactés et dissidents. "Ammunition matters" est le bras armé du slogan digne d'un spam size matters, la preuve en musique, guitares armées jusqu'au dents, basse claquante, au ronronnement léger, l'alchimie propre à Kruger se révèle dès le premier titre. Guitares ultra-saturées, petit gimmick aigüe, batterie plombante à la grosse caisse régulière et incisive, Kruger se distingue par ses lignes de basses crescendo et son chant particulier, riffs taillés à la hache, "The graveyard party" s'en donne à coeur joie, déluge aiguisé, accélération du tempo, les suisses ont dopé le métronome à l'adrénaline, un rush de sensation pour un maximum de décibels.
Là ou Cattle truck se faisait plus sludge-core, à la Neurosis ou Isis, Redemption through Looseness se fait plus hardcore, plus concis, plus rentre-dedans, moins aérien, avec une petite touche de Meshuggah ou Scarve, c'est en tout cas l'impression qui se dégage de titres comme "Ammunition matters" ou "Queen of the meadow". "Hummers vs pedestrians" renoue quant à lui avec la bétaillière métallique, nourrie au grain (celui qui sert à faire du Whisky et à tailler des voix comme ça) et au grand air, du métal bio en quelque sorte. "Holy fire" poursuit quelque peu l'évolution musicale de Kruger, avec un pont tout batterie, un titre qui semble s'éteindre doucement mais aux braises rougeoyantes, près à se raviver au moindre apport d'oxygène, guitares éthérées, chant épars, ces neuf minutes sonnent comme une transition, un feu purificateur. Une transition comme "Army of lovers" par exemple, une rage sous-jacente, voire entièrement apparente, déluge sonore, mais une intro au timbre particulier, au son accrocheur, un peu détonnant mais ne laissant aucune place au doute après ce mur meurtrier, visions fugaces de l'armée de Sparte en action, une guitare en lieu et place de la lance...