Etant donné que le W-Fenec n'existait pas lors de la sortie des deux premiers albums de Korn, ils ne sont (pour le moment...) pas chroniqués, ce sont pourtant les seuls qui fassent l'unanimité... Le premier (éponyme) a révolutionné le monde du métal, le deuxième (Life is peachy) a permis au groupe de s'imposer ...
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On a un peu profité des vacances du coup, on a décalé notre rentrée et ce Mag #39 ne déboule que fin septembre... Tu y retrouves des interviews de Ventura, Manu, Cocaine Piss, The Lumberjack Feedback, Sapiens, Leahtan mais aussi de Nico qui sort un peu de l'ombre avec Rise Booking Agency.
KoRn sur les forums
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Un Petit Cover De Korn ?
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Bonjour et bonne annee à la communaute de W-Fenec !
Voila un petit cover vocal de Korn pour vous divertir les oreilles et sonder vos reactions :
http...
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bourse aux skeuds!
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Je ne sais pas si cela a déjà été fait mais je propose d'ouvrir un post dédié à l'échange de CDs (ou vinyles....), pour ceux qui souhaiteraient propos...
Forum :
Korn vs Sleazy Days (remix 2010 et vidéo)
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Hello tout le monde !!
Après de longs mois d'absence, et en attendant de terminer le prochain enregistrement (parce qu'il faudra encore plusieurs moi...
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I've read your book from the first to last page. Can you describe to me the writing process, how you've been collecting memories?
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KoRn / Chronique LP > The nothing
Il y a presque 10 ans, Korn annonçait se rappeler qui il était avec un Remember who you are plutôt cool, la suite était moins glorieuse avec une série de trois opus qui sont au mieux "bien mais pas top", au pire "largement dispensable", The nothing aurait pu être le simple successeur de The serenity of suffering tant le groupe a cherché à utiliser ses vieilles recettes pour composer ce nouvel opus qui nous renvoie surtout à la grande époque de Life is peachy. Mais voilà, The nothing est plus que cela car il possède un supplément d'âme apporté par un drame. L'ex-femme de Jonathan, Deven, est décédée d'une overdose en août 2018 et même si les relations entre eux étaient devenues conflictuelles, elle restera la mère de deux de ses enfants et la femme avec qui il a partagé quinze années de sa vie.
Après l'entrée en jeu de l'iconique cornemuse, les premiers mots de cet opus sont "Why did you leave me ?" (pourquoi m'as-tu quitté ?), une interrogation marquée par des sanglots (qui rappellent ceux de "Daddy"), Davis a admis que cet opus était en quelque sorte une façon de faire son deuil, on peut bien donc tout (et trop) interpréter et se sentir d'autant plus touché par les ambiances de ce disque lourd et riche en émotions. Le leader de Korn trouve là un exutoire à ses doutes ("What is this I'm feeling ? / Is it a new beginning ? / Am I purging past regrets / Facing the hurt I'm dealing ?" sur "The darkness is revealing"), un miroir à ses pensées ("My shadow is waiting / But I gotta face the facts / Of a twisted reality / And it never got a hold of me" sur "Idiosyncrasy"), un moyen de confronter son sentiment de culpabilité de ne pas avoir pu sauver sa femme de ses addictions pour finir par accepter la mort comme une délivrance ("This life betrayed you, and you are finally free" sur "Finally free"). Jon est seul, perdu ("I"m lost" est souvent répété) et tente de fuir les démons qui l'ont pris en chasse, des ombres fantomatiques qui le poursuivent et le hantent ("God knew all along that He would take you / And the demons were set loose to claim their prize, I am their prize" sur "Surrender to failure") et son chant fait passer tout ça, Nick Raskulinecz n'avait pas réussi jusque-là à pousser le chanteur comme Ross Robinson l'avait fait dans les années 90, le destin tragique s'est chargé de cette basse besogne et ce malaise qui transparaît donne toute son intensité à The nothing.
Je ne sais quel est la part de Jonathan Davis dans l'écriture des parties instrumentales mais on sait que les membres de Korn étaient également proches de Deven, la musique est donc en adéquation avec la triste ambiance générale, la rage, le dégoût, l'incompréhension passent par des rythmes hachés et puissants, des changements de tempo, des harmonies qui viennent fracasser des passages violents, le chaos amené par le groupe à ses débuts refait surface, il est certes plus calculé, plus "produit" (malgré ses nombreux breaks, "Cold" reste facile d'écoute) mais on trouve une forme de lâcher prise qu'on avait perdu, des titres comme "You'll never find me", "The seduction of indulgence" ou "H@rd3r" sonnent "vrai", c'est la sincérité qui domine nos sensations, Korn a écrit pour lui avant de réfléchir à la portée de ses titres qui, avec le temps et la renommée, étaient devenus des moyens d'assurer sa subsistance. Même les mélodies ont cette puissance en elle qui fait qu'on les accepte pour ce qu'elles sont, une sorte de remède à la mélancolie ("The darkness is revealing", "Can you hear me", "This loss").
Délicates impressions que celles d'écouter un album aussi "plaisant" à l'oreille alors que c'est la mort et ses souffrances qui sont responsables de sa création. La famille Korn est passée de l'être au néant, The nothing est son chemin pour revenir vivre avec les vivants sans pleurer et en s'affranchissant d'un poids trop lourd à porter.
Publié dans le Mag #39
KoRn / Chronique LP > The serenity of suffering
The paradigm shift avait montré un énième visage de Korn, un groupe qui devait alors renouer avec son passé lourd et métal sans toutefois totalement abandonner son histoire récente électronique et mélodieuse. Son petit frère, The serenity of suffering, poursuit le même chemin mais en s'enfonçant davantage dans la nostalgie des années 90' avec quelques énormes clins d'œil à la marque de fabrique "Korn", comme ce passage de "Rotting in vain" qui reprend "Twist". Autre fantôme ressurgi du passé, la peluche mal en point traîné par le gamin de la pochette, c'est bien entendu celle qui apparaissait dans Issues... S'il y a un vrai travail de recherches et d'ambiances dans l'artwork général, l'illustration de façade n'est clairement pas des plus réussies. On retrouve le sujet favori du groupe, puisque l'on traite de l'enfance avec l'ambivalence insouciance/maltraitance (KoRn, Life is peachy, Untouchables, Remember who you are...) mais d'autres images du même auteur (Ron English, un habitué des couleurs flashy dégueu) dans ce même livret sont plus percutantes notamment celle à côté du titre (le bouton/oeil avec les fils qui ressemblent à des vers).
Enregistré avec un maître du clair/obscur, à savoir Nick Raskulinecz (dont le CV enquille un paquet de jolis noms depuis 15 ans comme My Ruin, Velvet Revolver, Alice in Chains, Danko Jones, Deftones, Foo Fighters, Mastodon, Stone Sour...), les Californiens en ont profité pour alourdir la basse tout en gardant d'autres sonorités très limpides et quelques éléments électro qui se fondent assez bien dans l'ensemble, en tout cas, beaucoup mieux que dans un passé récent. Il s'agit ici plus d'un habillage subtil épisodique ("Insane", "Next in line") que de lourds sabots comme sur les tubes d'il y a quelques années. Revenu à chant guttural aux hurlements qui ont fait sa renommée, Jonathan Davis se lâche également sur les lignes mélodiques, variant énormément son chant (jusqu'à rendre anecdotique la présence de Corey Slipknot Taylor sur "A different world"), tous les registres gagnent en puissance tant il excelle dans l'exercice. Tu ajoutes un bon paquet de riffs incisifs et une batterie qui a retrouvé de la spontanéité et sa force de frappe et le cocktail est parfait.
Korn vient donc de sortir l'album qu'on attendait qu'il sorte en 2016 ! Avec toute la modernité technique et la richesse des arrangements qu'on espère d'un groupe culte et une forme d'honnêteté dans des titres directs, rageurs, autant entraînants que percutants, des titres qu'on ne peut qu'apprécier, du premier au dernier.
KoRn / Chronique LP > The paradigm shift
Depuis une dizaine d'années, Korn nous a habitué à constamment bouleverser son travail, ne conservant que quelques pierres angulaires pour se faire reconnaître (la voix de Davis, la basse de Fieldy), The paradigm shift ne déroge pas à la règle... Même si The path of totality n'était pas à proprement parler un album du groupe (vu le nombre de collaborations et l'idée de base), on trouve ici un nouveau Korn, encore. Quelque part entre Take a look in the mirror et See you on the other side, avec des éléments qui font penser à Follow the leader et le retour de Head aux affaires qui plaiderait pour un vrai Remember who you are. Bref, The paradigm shift est une somme d'influences et d'étapes dans la vie de Korn et cet amalgame en fait un nouvel album, un "nouveau modèle" avec un peu de tout de ce qui représente Korn depuis 20 ans. Chacun y trouvera des passages intéressants mais si l'ensemble est plutôt bon, on ne peut être pleinement satisfait du résultat final. Pire, on se dit qu'on ne le sera plus jamais.
Grosse intro à l'ancienne, "Prey for me" accroche le vieux fan dès les premières secondes. Le passage plus calme avec un Jonathan Davis vindicatif qui enchaîne avec une mélodie bien lourde aurait trouvé sa place sur Follow the leader et il faut bien avouer que ça fonctionne... Alors qu'à l'époque, un titre comme "Got the life" cristallisait les critiques à l'encontre du groupe qui adoucissait sa sauce pour convaincre plus largement et s'attirer les "Got-the-lifers", aujourd'hui on s'en contente allègrement. Les arrangements, les breaks, les petits sons de guitares de "Mass hysteria" sonnent également comme quelques titres du troisième album ("It's on", "Freak on a leash"), pour "Punishment time", ce sont les passages graves et la basse qui font tilter la boîte à souvenirs. "What we do" est un cran en-dessous car trop prévisible (j'aurais préféré qu'il soit trop "Predictable") et un peu une caricature en soi de la patte Korn. Cela dit, il est moins pénible que "Spike in my veins" qui, malgré un bon riff rock n' roll, s'embourbe dans de l'électro bidouille à hauteur du déplorable "Never never"... Pas de bol pour l'auditeur inattentif, ce sont les deux titres qui ont été mis en avant à l'automne, les moins bons de l'album selon moi (avec le mou du genou "Lullaby for a sadist").
Où est donc The paradigm shift ? Le fameux changement de paradigme du titre-même de l'album se trouve peut-être dans l'alliance entre les côtés sombre, gras et "old school" du combo d'une part, de l'autre avec la pointe (affûtée) de samples et de sons frais venus des machines. A l'écoute de "Love & meth", "Paranoid and aroused" ou "It's all wrong", on peut penser que ça a de l'allure : certes ce n'est plus le Korn qui nous a éclaté les tympans dans les années 90, ce n'est pas non plus celui qui s'est enlisé dans les nouvelles technologies et tendances de ces dernières années, mais c'est un nouveau Korn. Et il tient la route... jusqu'au prochain et une nouvelle direction artistique ?
KoRn / Chronique LP > The path of totality
A peine un an après la sortie de Remember who you are et alors que le combo nous promet un (vrai) nouvel album pour 2012, voilà que débarque pour les fêtes The path of totality, un effort qui n'était au départ qu'une idée (faire se frotter le gratin du dubstep aux membres de Korn) devant se concrétiser sous la forme d'un single puis d'un EP avant de devenir un véritable disque de Korn, un opus forcément à part dans la discographie du combo... Pas avare d'expérimentation, la troupe de Jonathan Davis n'a pas hésité à mettre de côté guitare et batterie pour les "remplacer" par les machines de quelques grands noms du dubstep, une forme de musique électronique venue d'Angleterre qui se caractérise par des tempos survitaminés, des grosses basses et des ambiances cyberpunks. Skrillex, Noisia, Excision et Downlink ont donc enregistré et trituré les compos de Korn un peu partout ces derniers mois pour finalement les rassembler derrière un artwork très peu inspiré. Feed Me, 12th Planet et Kill the Noise sont également de la partie mais ont une moins grosse part du gateau... De projet sur un coin de table, The path of totality est devenu un album ou plutôt une compilation de collaborations peu attendues et c'est certainement ce qui a motivé les musiciens, à savoir aller voir ce qu'ils pouvaient faire avec tout ce bordel électronique... Il en reste le chant de Jon' ("Chaos lives in everything", "Bleeding out"), quelques gentilles lignes de basse et un groove industriel indéniable sur certains morceaux ("Narcissistic cannibal"), donc oui on devine Korn derrière les bidouillages ("Let's go", "Get up!") mais n'aurait-il pas mieux fallu sortir ces titres en version "normale" (comprendre avec un gros son de gratte qui arrache) puis permettre à leurs potes d'exploser ces titres en les (re)mixant à leur sauce ? Car là, on reste forcément sur notre faim, on a un peu de Korn et beaucoup de trucs qu'on a du mal à vraiment apprécier faute de continuité (le potentiel énorme qu'a ce "Way too far" complètement déstructuré...).
Ensemble d'essais de laboratoire, The path of totality ne convainc donc pas vraiment en temps qu'album, les bonnes idées ne sont pas assez nombreuses ou pas bien exploitées, le format court de l'EP aurait bien plus judicieux pour le coup, même si il aurait été encore plus couteux pour le label s'il était sorti physiquement... Cet opus a tout de même un gros avantage, c'est qu'on peut espérer que Korn soit rassasié d'expériences électroniques pour quelque temps et va pouvoir bosser à l'ancienne sur son nouvel album sans avoir à ajouter des parasites en studio...
KoRn / Chronique LP > Remember who you are
Depuis plus de 10 ans et la sortie de Issues, "on" (membre du groupe, producteur, label...) nous promet le retour du Korn des débuts. C'était raté avec Untouchables à cause d'une production trop léchée, des titres bourrés d'effets et "trop" mélodieux, c'était plutôt réussi avec Take a look in the mirror mais que reste-t-il de cet album aujourd'hui ? ("Right now" et "Did my time", oui mais à part ça ?). See you on the other side et Untitled avaient enterré le groupe, le faisant passer pour un dinosaure cool chez les plus jeunes.
2010, Remember who you are et 3 coups de griffe près de "Korn", Souviens-toi de qui tu es, un groupe qui a perdu un de ses guitaristes et a changé moultes fois de batteur (en ce moment, c'est Ray Luzier repéré chez Army of Anyone), un groupe qui a marqué une génération par un métal lourd, agressif et chargé en émotions brutes, un groupe qui est allé de l'avant après deux albums chocs quitte à décevoir ses fans... A la lecture du "III", on peut penser simple, c'est le troisième album enregistré avec Ross Robinson ou aller un peu plus loin et croire que le groupe reprend les choses là où il les avait laissées après Life is peachy, mission impossible tant le groupe a exploré d'autres voies, tant la production a changé, tant les sujets d'inspiration des trois membres originels du combo ont évolué, et pourtant...
L'artwork rappelle immédiatement les deux premiers opus avec une ombre menaçant l'innocence de l'enfance, cette troisième pochette étant bien plus explicite que la cultissime balançoire et l'intrigant miroir. Passée l'introduction, le rouleau compresseur basse/batterie/guitare se met en route avec "Oildale (Leave me alone)" jusque l'intervention de Jonathan Davis qui, pour une fois, n'a pas trop abusé des effets sur sa voix (juste un peu trop de reverb de temps en temps), au diable les bidouillages, c'est bien le martèlement rythmique qu'on retient de ce titre sauce old school assez réussi notamment grâce au petit grain de folie chanté et les inspirations inquiétantes qui font écho à l'éponyme. Avec "Pop a pill", la gratte se met davantage en valeur et on retrouve, là encore, le phrasé typique du Korn des années 90'. Ensuite on découvre un morceau qui pourrait facilement s'intégrer à la track-list de Follow the leader entre "Freak on a leash" et "Got the life" (ce dernier étant déjà pas mal décrié à l'époque, pour mémoire l'adjectif "got-the-lifer" qualifiait les fans du Korn qui cartonnait sur MTV aux heures de grande écoute). Sur la plupart des titres restant, c'est le même constat : Korn renoue avec ce qu'il était, quitte à repiocher des rengaines et des riffs dans des compos qui ont presque quinze ans maintenant... "The past" sort un peu du lot, donnant plus de place aux silences et au travail sur le son...
Grosse basse, riffs agressifs, chant hyper typé, batterie efficace, Korn est bel et bien "back in business". Et c'est là qu'on peut se poser la question : font-ils cela pour le business justement ou parce qu'ils avaient vraiment envie de revenir à ce qui a fait leur marque de fabrique ? Untitled est leur seul album a n'avoir pas été disque de platine aux Etats-Unis (1 million de vente) alors que tous les précédents l'ont été et les premiers plusieurs fois, ce retour aux sources après ce qu'on peut appeler un bide peut sembler pour le moins étrange. Il n'en reste pas moins que si elles ne sont pas forcément sincères, ces nouvelles compositions sont plutôt agréables à prendre dans la tronche.
KoRn / Chronique LP > KoRn
Les villes industrielles ont toujours été révélatrices de talents, Bakersfield (USA) ne fait pas exception. Sortir de la médiocrité du quotidien, beaucoup de groupes ont visé et visent toujours cet objectif, le Korn des débuts n'a pas fait exception. Le « mais » arrive quand un groupe a priori commun, dans une ville commune, se fait l'inventeur d'un style musical qui aura son heure de gloire, fort de riffs lourds, d'ambiances glauques et d'énergie cathartique. 1994, le Néo Métal était né.
Korn est un peu le Master of Puppets de la fin du 20ème siècle, un album que tout métalleux qui se respecte possède, une rupture à lui tout seul. Alors que MetallicA sombre dans la médiocrité avec Load et Reload, Korn donne un violent coup pied dans la fourmilière métallique de l'époque et le pire, c'est que ça marche. Le début de "Blind", qui fait vibrer des stades entiers aujourd'hui (ou hier), est un avertissement. - Are you ready ? -, trois mots venus d'ailleurs, scandés la rage au ventre par Jonathan Davis, avant que les guitares n'entament ce riff gras si connu aujourd'hui. - Les guitares étaient accordées bien plus bas que ce qui se faisait à l'époque. N'importe quel riff était heavy ! - dixit Monte Connor (Roadrunner) qui résume bien un des piliers du son Korn : les guitares s'accordent aussi bas que Jonathan va chercher loin en lui pour exprimer son mal-être. Le futur HIV se dévoile jusqu'à pleurer sur le poignant "Daddy", un titre qui aura son lot de légendes, alimentant la figure d'un Jon Davis dans lequel les kids se reconnaissent. "Ball tongue" poursuit après "Blind" pour en accentuer les effets. L'ambiance est toujours aussi pesante, les couplets sont l'occasion de bruitages qui peuvent rappeler les ricanements lycéens, quand sa différence fait de soi un être à part. Korn, c'est ça, des cris rageurs contre ceux qui ne comprennent pas, et "Clown" en est l'expression type (c.f : le clip). La mention "Explicit lyrics" est évidente : Korn donne dans l'enfantin macabre avec "Shoot & laders", où la cornemuse fait une apparition remarquée, ce ne sera pas la dernière. "Predictable" sonne la charge, alors que la section rythmique se délaisse des artifices pour aller à l'essentiel : un jeu lourd, exempt de fioritures, signé David Silveria. Ce à quoi s'ajoute une basse dont le rôle traditionnel est largement abandonné au profit d'un son métallique de slap, fulgurant à souhait : un autre pilier du son made in Korn. Aux manettes de ce premier opus, Ross Robinson fait des miracles avec un son heavy et gras, des murs de guitares et une voix largement mise en avant, entre vocalises et cris presque effrayants ("Fake").
1994, le Néo Métal était né. Un mouvement largement exploité par la suite, mais rarement dans le bon sens. Quoi qu'on dise, Korn en est l'un des tournants majeurs, un choc électrique qui soulèvera une bonne partie de la communauté métal.
KoRn / Chronique LP > Untitled
A peine 18 mois aprés See you on the other side, pouvait-on penser qu'Untitled n'en serait pas une simple suite ? On a beau d'être habitué à trouver un groupe moins mordant, moins impliqué en tant que groupe, car aprés le départ pour l'Eglise de Head, c'est David Silveria qui a pris ses distances avec Korn (ou Jonathan Davis ?). Des batteurs d'usine de grande renommée l'ont remplacé pour enregistrer les titres (Brooks Wackerman (Bad Religion), Terry Bozzio (Frank Zappa, Jeff Beck, Fantomas...)) mais leurs frappes précises ne sont pas celles de Silveria... Aux trois membres originels restant, il faut ajouter Atticus Ross qui a pas mal bossé avec Trent Reznor (pour NIN mais aussi l'arlésienne Tapeworm) et rempile aprés avoir travaillé sur une partie de See you on the other side. Pas de quoi s'exciter pour le fan déçu par le précédent album mais c'est toujours mieux que The Matrix, le trio qui a commencé le boulot et qui était surtout connu pour avoir produit Avril Lavigne, Britney Spears ou Shakira. Avant de parler musique (!), encore un mot sur l'artwork qui pourra rebuter certains alors qu'il correspond bien plus à Korn que les précédents : mélange de chair et de métal, mixage entre les mondes humain, végétal et animal, il met mal à l'aise quand on l'explore et est donc très réussi.
Untitled se laisse écouter du début à la fin et c'est bien là le souci. Sans aspérité, ultra propre, tout en finesses électroniques et arrangements de production, jamais Korn ne nous prend à la gorge et nous attaque les oreilles. Les tempos sont modérés, la basse est muselée, les graves sont au placard, alors qu'on aime le Korn tempétueux, le temps est au beau fixe, c'est même le calme plat durant une grande partie de l'album (l'enchaînement des "Kiss", "Do what they say", "Ever be" et "Love and luxury" est très long). Certes, Jon' Davis se plaît à fabriquer des ambiances malsaines (suite à sa plutôt bonne expérience au scoring de La reine des damnés) mais à part sur une "Intro", est-ce qu'elles ont leur place sur un album ? Parce qu'à aller en profondeur on se retrouve au mieux avec un "Killing" (dont il faut éviter les dernières secondes) qui ne fait que rappeller la période Follow the leader et la rupture "Got the life", au pire avec un "Hushabye" qui alterne jolis passages calmes et énervements malheureusement sans conviction, au final, l'amalgmae de ces atmosphères avec des riffs plombés laisse un arrière-goût amer comme si le travail n'était pas terminé, comme si ni Korn, ni Davis, n'étaient allés assez loins ("I will protect you"). La rage qui habitait les jeunes banlieusards de Bakersfield a disparu depuis longtemps, leurs élans ne font plus mouche ("Innocent bystander") et même quand ils sont à fond et renouent avec leurs origines on reste de marbre ("Hold on"). Et pourtant, le trio a toujours de bonnes idées et la première partie d'Untitled laissait présager de bonnes surprises, les "Starting over" et "Evolution" bénéficiant d'une énorme dynamique et du bon dosage entre effets de productions (sur les voix, les sons ajoutés, le traitement de la guitare...) et rythmique. Entre ces deux bons titres, on a un "Bitch we got a problem" teinté d'électro ultra accrocheur, mais aprés l'excellent "Evolution" et le désespéré "Hold on", Untitled s'effondre, ne tenant pas le choc de la grandiloquence ("Ever be" !) et ne réussissant pas le grand écart entre ses origines, simples, terrestres, directes, violentes, sans retenue, et ses aspirations, complexes, aériennes, réfléchies, adoucies.
Avec ces deux derniers albums, Korn s'est enterré dans un monde de studio et de show live démesuré, ils s'éloignent de plus en plus de leur base, vivant davantage dans un monde ouaté que watté, un monde où les lignes de vie sont monotones, vivement l'électro-choc.
KoRn / Chronique LP > Live and rare
Que faire quand on veut terminer un contrat fleuve avec une grosse maison de disque ? On sort un best of ... c'est fait avec Greatest hits vol. 1, et s'il reste encore un album à sortir, on se lance soit dans un vrai live, mais avec l'apparition des DVDs, les CDs live deviennent un poil ringards, soit dans une compil' de raretés, Epic a coupé la poire en deux en sortant Live and rare... Le sticker promo insiste sur le fait que les enregistrements sont faits "avec Head", comme si sa présence était un gage de qualité (et donc son absence sur See you on the other side un gage de médiocrité ?). Quid de cet album de fin de contrat ?
Si on peut s'interroger sur le "rare" (qui n'avait pas "Earache my eye" et "Proud" ?), c'est qu'on a surtout du live sur cet album (11 des 13 titres)... Mais les amateurs de Korn, a priori les seuls intéressés par ce genre d'opus, risquent de faire la moue, en effet le gros de l'effectif live (7 titres) est issu du fameux concert au CBGB de novembre 2003. Celui-là même qui nous était livré en cadeau DVD bonus avec le Greatest hits vol. 1, certes la qualité de son et les "Blind", "Right now" et autres "Here to stay" valent le détour mais tout cela, on le savait déjà et avec les images, c'est encore mieux... Il nous faut donc patienter jusqu'au huitième titre pour avoir quelque chose de live et de rare, à savoir les trois parties d' "Another brick in the wall" enchainées à "Goodbye cruel world", le tout capté à Saint- Louis en 2004, son parfait, interprétation éclatante, grand fan de Pink Floyd devant l'éternel, cette version vaut bien toutes celles pirates réunies... Un autre monument suit, c'est le génialissime "One" de MetallicA longtemps joué partiellement sur scène avant cette prestation sur MTv en l'honneur des horsemen. On reste dans le lourd avec deux titres extraits du concert gigantesque donné en 1999 pour l'anniversaire de Woodstock, des centaines de milliers de personnes sont là pour découvrir Korn au sommet de sa forme et entendre deux titres encore inédits, si "My gift to you" est joué pour terminer le concert, il est ici listé avant "A.D.I.D.A.S.", tous ceux qui ont vu la vidéo de ce concert ont les images en tête, une foule complètement abasourdie par la prestation de Korn et un Jon qui vit comme jamais cette chanson presqu'aussi intense que "Daddy". Les émotions sont moins perceptibles en audio mais il était important de graver ce moment d'anthologie sur CD... Et au moment de faire les comptes, c'est peut-être la présence de ce seul titre qui pourrait justifier la sortie (et fatalement la vente) de cet album qui fleure bon le réchauffé...
KoRn / Chronique LP > See you on the other side
Même si c'est un peu une rengaine depuis Issues, See you on the other side marque un tournant important dans la carrière de Korn, après avoir regardé dans le miroir (Take a look in the mirror), ils ont fait comme Alice, sont passés de l'autre côté et nous y ont donné rendez-vous, allons-y...
Head n'a pas fait le chemin, préfèrant celui de croix, et sa puissante guitare n'a pas été remplacée... On peut même se demander si ce n'est pas lui qui faisait obstacle aux envies prononcées de Johnattan pour incorporer des samples et poser des ambiances délicates tant c'est cette évolution qui marque les esprits. Le Korn nouveau est radicalement différent, même si on retrouve deci delà leurs vieilles marques de fabriques (le groove de "Twisted transistor", les attaques de "Politics", quelques rythmiques sur "Getting off"...) l'ensemble est férocement calme... Et même les titres qui envoient le bois ne sonnent pas "méchants", ils restent assez soyeux. La prod amortit tous les chocs, même le passage de "Liar" rappelant "Twist" ne transfert pas son énergie à l'auditeur comme c'était le cas auparavant... On pourrait mettre ça sur le dos des nouveaux collaborateurs du groupe ou le changement de maison de disque mais HIV a désormais largement assez de pouvoir pour imposer ce qu'il veut à son groupe. Il peut même faire taire Fieldy dont la basse ne bourdonne plus... La vitesse s'étant largement réduite, Korn joue davantage sur les ambiances et a effacé les pistes "interludes" pour les incorporer à certains titres ("Throw me away", "Seen it all"), on se retrouve plongé au coeur d'orchestrations savantes avec samples improbables (du moins pour du Korn) et des mouvements typés "musique de film", sur ces quelques titres, la cornemuse nous sert plus une gueule d'enterrement écossais que de détonnateur.
Alors, bien ou pas ? Vraiment pas évident de répondre, See you on the other side n'est pas désagréable à écouter mais risque fort de rejoindre Untouchables au rayon des albums de Korn qu'on aura très vite oublié tant ils ne ressemblent pas à ce qu'on connaît du groupe. Indifférent sur ce coup-là, j'attends la suite car le combo de Bakersfield est passé maître dans l'art de nous surprendre là où on ne l'attend plus vraiment...
KoRn / Chronique LP > Greatest hits vol. 1
10 ans déjà que Korn a changé la face du monde métal, le monstre de Bakersfield nous offre donc un best of (bien mérité) qui lui permet en même temps de clore son contrat avec Epic. 19 titres sur le CD qui nous fait remonter le temps en en passant plus ou moins sur chaque album... Chacun a sa track-list idéale et aura donc son mot à dire, je suis plutot dans le camp de ceux qui auraient préféré entendre "Good god" à "Got the life" mais je ne gache pas mon plaisir de voir "Alone I break" ou "Clown"... Tous ces titres, on les connaît par coeur, ils nous permettent de suivre l'évolution du groupe notamment en terme de qualité de production...
Quel est l'intérêt de ce Greatest hits vol. 1 pour celui (et nous sommes nombreux) qui a déjà tous les albums ? Outre le fait de ne pas avoir à faire une compil des titres les plus connus de Korn, il y a 3 titres inédits : 2 reprises, la première est "Word up" de Cameo, assez proche de l'original, un choix assez étrange qui doit être très personnel.... L'autre reprise est l'énorme "Another brick in the wall (part 1, 2, 3)" qui reprend le trytique de Pink Floyd en lui ajoutant "Goodbye cruel world", jouer les 4 titres à la suite est une très bonne idée et si les thèmes abordés par Roger Waters doivent toucher Jonathan Davis, le simple fait que ce titre (la "part 2") soit un tube explique pourquoi l'ensemble du groupe a du apprécié le passer à la moulinette Korn, dommage que le son de guitares soit trop respectueux de l'oeuvre de The wall, j'aurais préféré qu'elles se mettent au diapason de la rythmique ultra lourde et typique des Californiens. Cette reprise est tout de même un must. L'autre inédit termine l'album, c'est un remix assez intéresssant de "Freak on a leash" signé Dante Ross (Robinson), le morceau est bien transformé tout en gardant son imparable ligne directrice, c'est donc un remix de grande classe !
Mais ne soyons pas aveugles, si les fans vont se précipiter sur ce Greatest hits vol. 1, c'est bel et bien pour le DVD bonus qui est vendu avec ! 7 titres en live au CBGB (24 novembre 2003) avec des petites vidéos du public et du groupe dans ce club mythique. Korn y enchaîne ses plus grands hits avec une énergie décuplée par la proximité d'un public aux anges, le son est prodigieux, les caméras bien placées, c'est juste ... trop court... Mais pour un "simple DVD bonus", c'est énorme.
KoRn / Chronique LP > Life is peachy
Après un premier album éponyme, le combo de Bakersfield revient avec un 2ème opus. Life is peachy leur permet d'assouvir un règne sans partage (ou presque) sur le nu-métal.
Grâce à cette nouvelle galette, nous retrouvons le groupe américain 2 ans après leur premier effort discographique, et c'est par l'emblématique "Twist" que commence ce disque, toujours suivi de "Chi". Le groupe n'a pas perdu de sa puissance et nous le prouve en nous proposant des titres comme "Lost", "Swallow", "Mr Roger" ou les 7 cordes, agressives comme jamais sonnent réellement (néo-)métal. Le chant se montre clair, puissant, mélodique et parfois même à la limite de la saturation ("Godd God"), Jonathan fait preuve d'une grande maîtrise vocale, il a d'ailleurs beaucoup travaillé les prises voix avec leur producteur et ami Ross Robinson. David Silveria reste impérial derrière ses fûts et nous dévoile une impressionnante technique lors par exemple du très jazz rock "Porno creep". Quelques tournures orientales se cachent ici ou là (elles seront beaucoup plus assumées lors d'Issues) comme dans le mythique "A.D.I.D.A.S." où la voix du chanteur psychédélique slalom entre chant mélodique hurlé. La désormais légendaire basse de Fieldy, toujours accordée en Do, ponctuée de quelques effets, est plus lourde que jamais ("Ass itch", "Kill you", "A.D.I.D.A.S", "No place to hide"). Lors des couplets, les lignes de basse sont elles aussi encore plus envoûtantes que lors du premier album. Chino Moreno (Deftones) vient même pousser la chansonnette sur "Wicked". "Lowrider", un interlude, qui permet de retrouver la cornemuse de J.D, une basse bien lourde et une disto guitare faisant rappeler un peu les 70's. L'album s'achève par le mystérieux "Kill you", où les sons étranges et sombres ne manquent pas. Un chant calme et clair, variant parfois vers le hurlement, une basse pesante et une batterie comme à l'accoutumée rythmique mais moins portée sur le tempo lors du riff principal. Ce titre se meurre sur les sanglots de Jonathan.
Avec cet album et une production irréprochable, Korn était bien venu conquérir le monde...
KoRn / Chronique LP > Take a look in the mirror
Est-ce quelqu'un attend encore quelque chose de Korn ? Ces mecs ont simplement révolutionné le métal avec leur premier album et ensuite, quoi qu'ils fassent, il y avait toujours quelqu'un pour trouver à redire... Life is peachy trop proche de l'éponyme, Follow the leader trop hétérogène, Issues trop conceptuel, Untouchables trop lisse... Korn ne réécrira jamais le KoRn qui nous avait mis une claque il y a bientôt 10 ans... Untouchables étant rapidement passé aux oubliettes (à part "Here to stay", un des seuls titres que le groupe jouera encore en live dans les années à venir), c'est sans pression et aucune attente spécifique que le groupe compose, enregistre et sort Take a look in the mirror en novembre 2003...
... Et marque le retour du groupe à des sonorités plus proches de ce qu'ils ont fait par le passé, Fieldy matraque de nouveau sa basse, David joue également plus massivement, les riffs de Head et Munky ont retrouvé de leur tranchant et Jon s'est détaché des élans lyriques. Sans pour autant revenir à leurs origines, il est clair que Korn fait machine arrière et les "Break some off", "Deep inside" ou "When will this end" raviront les déçus des deux derniers opus. A l'instar de Machine Head, le groupe renoue ainsi avec son glorieux passé ("Let's do this now" permet de ressortir l'emblématique cornemuse du placard !) en y intégrant des parties mélodiques et savamment arrangées ("Counting on me", "I'm done"). Côté excentricité, on a un "Y'all want a single" qui semble écrit pour les DA et/ou les Got-the-lifers, un titre à part qui n'aurait pas marqué les esprits s'il ne sortait pas bientôt en single (en single suicide...), je préfère largement leur retour aux collaborations improbables avec des rappeurs, si les titres partagés sur Follow the leader m'avaient plutôt ennuyé, le "Play me" enregistré avec Nas est une bombe où les deux styles se mélangent parfaitement, Filedy et David se régalent autant que le rappeur, une excellente surprise. Et pour le même prix, on en a deux autres... "Alive" qui déboule juste derrière et qui est la plus vieille compos du groupe... Ceux qui ont la démo originelle, la toute première (celle sur laquelle a flashé Ross Robinson, celle avec un "Blind" assez ... marrant) bondiront de joie à l'écoute de ce titre qui avait été transformé pour devenir "Need to", ça ne nous rajeunit pas tout ça... Enfin, la dernière surprise est le titre bonus, une nouvelle reprise, c'est une version live du "One" de MetallicA à la sauce Korn, ils se sont appropriés le morceau et ont su trouver le juste milieu entre apporter la touche Korn (notamment à la basse !) en ne dénaturant pas trop la version d'origine, le résultat est énorme.
Ce sixième album remet les pendules à l'heure, on sent le groupe bien dans ses baskets, on a hâte d'entendre ces nouvelles compos sur scène...
Chronique Livre : KoRn, MusicBook : Korn
KoRn / Chronique LP > Untouchables
11 juin 2002, le cinquième album de Korn sort dans le monde après d'inombrables changements de dates et la mise en ligne des titres (sous des noms farafelus puis tirés des paroles) deux mois avant la sortie de l'album. La version officielle explique que le PC d'un des membres du groupe a été piraté mais c'est plus certainement du côté des techniciens ayant participé à l'enregistrement de l'album qu'il faut chercher la faille... Quoi qu'il en soit, tout le monde peut désormais se procurer l'album que Korn nous livre.
Première constatation, depuis Issues et le fameux concours, Korn a perdu le goût des belles pochettes, on continue ici avec l'enfance et la bande dessinée, dans la veine de Follow the leader mais sans le talent et l'idée de MacFarlane, la sérigraphie reprend le petit garçon au premier plan et il n'est pas sans rappeler celui de Life is peachy, restez à placer une balançoire et un ourson en peluche pour terminer la série de clins d'oeil aux autres covers... Côté livret, c'est du papier glacé, des titres en surbrillance sur des visages d'enfant filtrés au rouge, une création artistique plus inspiré que la cover et que l'on retrouve pour le single "Here to stay".
Place maintenant à la musique avec 14 titres et un son absolument prodigieux ! Si le premier album avait surpris tout le monde en 94, il faut aujourd'hui (d'un point de vue "production") pâle figure à côté de celui-ci qui est formidablement lourd et léché ! "Here to stay" lance la machine et devrait devenir un hymne ! Il y a eu la génération "Blind", il y aura une génération "Here to stay", riffs ultra simples, enchaînement martelé, chant maîtrisé, ce titre a un poids phénoménal et avance tel un bulldozer qui voudrait applanir le champ de nos idées sur la question "Korn", oublie ce qu'on t'as dit sur le néo-métal et sur Korn (surtout après un Issues qu'une partie du public n'a pas compris), Korn fait place nette et va de nouveau démontrer combien ils sont importants dans le paysage musical. En effet depuis Life is peachy ils se renouvellent à chaque album en restant les leaders d'un mouvement "néo-métal" qu'on pensait perdu et auquel ils redonnent un nouveau souffle avec Untouchables. Il y a désormais le néo-métal qui mêle chant porté d'émotions, guitares lourdes, rythmes et breaks variés et un néo-métal préformaté qui suit bêtement les ventes de Limp Bizkit et Papa Roach pour ne faire que du rap-métal sans trop d'imagination. Là, on peut même se demander si Korn n'a pas voulu se séparer du néo ambiant par une production millimétrée, des tonnes d'effets, des titres très mélodieux ("Alone I break" !, "No one's there" ou "Blame"), le tout en gardant une certaine envie et retrouvant la rage de leurs débuts ("Embrace"). Ce qui fait la différence avec les autres groupes, c'est que Korn est toujours en mouvement, si ici, les tonalités de Issues ne sont pas totalement oubliées, elles sont mixées avec d'autres pour permettre au groupe d'avancer. Depuis 1994 et le tremblement de terre "Blind", Korn a bien changé mais est toujours identifiable, le groupe ne s'est pas contenté de nous resservir la même chose, c'est ce qui fait leur force et ce qui énerve tous ses détracteurs, ils sont vraiment très forts !!! Après ce cinquième album (leur meilleur ?), le doute n'est plus permis, Korn a bel et bien été la révolution que le métal attendait et mieux, Korn n'a pas fini de faire bouger ce petit monde !
Autre petite déception quand même, c'est encore une fois dans le domaine de ce qui n'est pas musical, avec ce CD, on a une soit disant piste multimedia, en fait, on n'a qu'une bien pauvre présentation du clip et ce dernier, on aurait apprécié avoir un emballage un peu plus consistant autour de ce clip ("Here to stay") qui, de plus, est très loin d'être un des plus riches que le combo nous ait offert...
Enfin, ce n'est qu'un détail, Korn fait de la musique avant tout...
KoRn / Chronique LP > Issues
Quitte à faire bondir certains, je le dis haut et fort, et vais le défendre, Issues est à Korn ce que The wall est à Pink Floyd. Ceux qui me connaissent savent le poids de ces quelques mots. Je sais, c'est énorme... "On" ne peut pas dire ça. Et pourtant... Les similitudes sont trop nombreuses pour balayer d'un revers de la main cette affirmation.
Les arrangements, les roulements militaires de tambours, les transitions, le chant, les problèmes relationnels et le star-system comme principal sujet, les souvenirs tourmentant d'un père, l'émotion, les voix additionnelles, la liste pourrait s'allonger, tant dans le détail je trouverais partout des points de comparaison... Même si musicalement Roger Waters et Jonathan Davis ne s'expriment pas exactement de la même manière et que les troubles n'ont pas les mêmes causes, l'esprit est identique. Plus j'y pense et plus je trouve de nouveaux points de comparaison(s)... Pour les 20 ans de The wall, Korn offre Issues, un des plus beaux cadeau qu'on puisse faire.
Hey, avant d'écrire la demande d'internement pour délires mentaux, réfléchissez-y aux risques d'un jour partager ma cellule capitonnée...
KoRn / Chronique LP > Follow the leader
L'album a été enregistré au studio NRG dans la vallée de San Fernando (Astro-Creep 2000 et Tragic kingdom ont été enregistré là-bas...). Steve Thompson, assisté de Toby Wright, remplacent Ross Robinson, producteur des 2 albums précédents. La pochette de l'album à été réalisé par Todd McFarlane (c'est le gars qui a fait Spawn !). Plein de participations au sein de cet album, au programme : B-Real de Cypress Hill, Fred Durst de Limp Bizkit, Cheech Marin de Cheechetchong.
Supersticieux, les Californiens ont fait débuter leur album au titre 13 pour ne pas finir sur cette Track 13. " It's on" est le morceau qui rassure les fans qui n'avaient entendu qu'All inn the family. Korn reste Korn. "Freak on a leash" est presque un classique, le rythme basse/batterie unique en son genre, le passage guttural de Hiv suivi d'un "go" et des grosses guitares. "Got the life" est un terrain d'entrainement au hiphop métal, le temps entre les refrains est long, mais ça vaut le coup d'attendre. "Dead bodies everywhere", vivement le live. Un son de jouet berceuse en intro, puis carnage pour retrouver des corps morts un peu partout. Très bon morceau. "Children of the korn", Le pote Ice Cube est là, un morceau à la Body Count avec le son Korn... S'ensuivent "Bbk", du Korn de bonne facture et "Pretty" (ex-"Neocide") où la voix se fait moins aggressive, plus soignée. "all in the family",le morceau qui faisait peur, en collaboration avec Fred Durst de Limp Bizkit, le pote des débuts. "Reclaim my place" relance la machine avec l'éternel ensemble basse/batterie qui tue, des à-coups, des hâchures, Korn maîtrise son sujet à la perfection. Est-ce pour faire plaisir à "Justin" que Korn se moque de la techno ? Sur "Seed", très bien structuré, très chantant, les riffs tombent comme des couperets. Le calme avant la tempête, le calme après la tempête, mais toujours la tempête. "Cameltosis", on savait que Korn aimait le rap depuis le rituel "Lodi Dodi" en concert, là ça fait un peu trop avec ce rap oriental avec en guest Tre Hardson de Pharcyde. Comme d'hab le refrain sauve la mise.
Le morceau qui résume le potentiel Korn en 98 est certainement "My gift to you". Le meilleur de l'album ? Intro à la Kornemuse (il était temps...) puis tout le monde s'enerve. Encore un titre qui promet d'être un grand moment sur scène. Enfin la ghost track : après une discussion en intro, le morceau démarre sur un riff basique, réchauffé à la sauce Korn, des paroles rapées par dessus, des petites notes à droite à gauche, le morceau fait pour délirer par exellence. C'est en fait la reprise de "Earache my eye", titre de 1974...