L'interview de Fieldy sur bande, le pass photo récupéré à l'arrache (merci encore Sebastien) : enfin prêt pour un concert assez atypique de la formation californienne, peu accoutumée à encore jouer devant dans des salles à taille humaine. Leur truc ce serait plutôt 80 000 personnes sur un circuit de course automobile, type Rock Am Ring.
Le groupe part avec de nombreux handicaps : seul le triptyque John-Munky-Fieldy est toujours là, le néo a passé son moment de gloire, ils sont "vieux"... Mais on ne va pas goûter son plaisir, KoRn dans une si petite salle en 2009, c'est quasi inespéré. A l'intérieur, la foule rentre prudemment. La chaleur est étouffante. Les "kids" s'interrogent sur la première partie : le ticket annonce un groupe, l'affichage de la salle un autre. Finalement c'est Joe Kill Jack qui s'avance sur scène, formation parisienne visiblement débauchée à la dernière minute. Au-delà d'une prestation passable et neutre, le groupe n'avait rien à faire sur scène avant les Californiens. Ouvrir pour KoRn, même fatigué et grisonnant, nécessite un minimum de gros son et de présence. Sur scène c'est tout l'inverse. Bref, un coup de frais sur l'audience, qui ne prête qu'une oreille distraite.
KoRn - Bataclan KoRn - Bataclan Trente minutes passent et c'est enfin le noir-scène. Ambiance électrisée sur fond de claviers étranges. "Right now" lâche les fauves avec un son lourd et propre, massif. Tandis que dans la fosse aux photographes ça joue des coudes, de l'autre côté des barrières, c'est la guerre. L'air est suffocant tant la chaleur règne, mais sur scène on a une bonbonne d'oxygène pur, et on (Jonh) s'en sert. Le "HIV" est présent, évite soigneusement les fausses notes, se souvient des paroles... Bref un bon point pour commencer. On avance tranquillement dans la set-list "best of" du soir (un seul extrait de See you on the other side, aucun de Untitled). Munky est en mode automatique, a l'accord réflexe et fait le show. Son maquillage Sparrow-esque ne fera pas long feu, la prochaine fois il faudra miser sur du Waterproof. "We will rock you" s'invite sur le break de "Coming undone", la cornemuse fait une apparition éclaire et c'est reparti.
Le correspondant W-Fenec a depuis lâché son matériel pour aller se bastonner un peu dans le pogo. Et c'est la folie : chaleur accablante, son quasi parfait, souvenirs de teenager en surface et paroles qui reviennent instantanément sur les lèvres. "Helmet in the bush", la valeur ajoutée de cette tournée, est enfin jouée en live. Un titre qui vaut à lui seul le détour, avant que "Freak on a leash" et plus tard "Somebody someone" mettent tout le monde sur les rotules.
KoRn a joué 50 minutes, mais revient. "Are you ready ???!!!!", hell yeah ! La phrase est lâchée et les fans prolongent en un sursaut d'énergie la furie qui aura emparé une bonne partie de la fosse. Final funk-à-paillettes avec "Got the life" et enfin "Another brick in the wall", hommage conclusif complètement planant. Ray Luzier fait distribution de ses baguettes, Munky lance "merci, merci" (en français dans le texte), Fieldy quitte la scène comme il l'avait foulée 1h20 avant, Jonhattan remercie cette "foule incroyable" avant que tout le monde replie les tentes.

Alors oui, ceux qui avaient vu KoRn auparavant se sont ennuyés. Oui, la set-list est pas tellement intéressante en soi. Oui, ils n'ont joué en tout qu'1h20 . Mais pour une première, pour moi ainsi que pour beaucoup des présents ce soir-là, bordel que c'était bon ! Et puis des deux côtés de la scène, un concert plus long nous auraient littéralement tué...