Korn : See you on the other side Même si c'est un peu une rengaine depuis Issues, See you on the other side marque un tournant important dans la carrière de KoRn, après avoir regardé dans le miroir (Take a look in the mirror), ils ont fait comme Alice, sont passés de l'autre côté et nous y ont donné rendez-vous, allons-y...
Head n'a pas fait le chemin, préfèrant celui de croix, et sa puissante guitare n'a pas été remplacée... On peut même se demander si ce n'est pas lui qui faisait obstacle aux envies prononcées de Johnattan pour incorporer des samples et poser des ambiances délicates tant c'est cette évolution qui marque les esprits. Le KoRn nouveau est radicalement différent, même si on retrouve deci delà leurs vieilles marques de fabriques (le groove de "Twisted transistor", les attaques de "Politics", quelques rythmiques sur "Getting off"...) l'ensemble est férocement calme... Et même les titres qui envoient le bois ne sonnent pas "méchants", ils restent assez soyeux. La prod amortit tous les chocs, même le passage de "Liar" rappelant "Twist" ne transfert pas son énergie à l'auditeur comme c'était le cas auparavant... On pourrait mettre ça sur le dos des nouveaux collaborateurs du groupe ou le changement de maison de disque mais HIV a désormais largement assez de pouvoir pour imposer ce qu'il veut à son groupe. Il peut même faire taire Fieldy dont la basse ne bourdonne plus... La vitesse s'étant largement réduite, KoRn joue davantage sur les ambiances et a effacé les pistes "interludes" pour les incorporer à certains titres ("Throw me away", "Seen it all"), on se retrouve plongé au coeur d'orchestrations savantes avec samples improbables (du moins pour du KoRn) et des mouvements typés "musique de film", sur ces quelques titres, la cornemuse nous sert plus une gueule d'enterrement écossais que de détonnateur.
Alors, bien ou pas ? Vraiment pas évident de répondre, See you on the other side n'est pas désagréable à écouter mais risque fort de rejoindre Untouchables au rayon des albums de KoRn qu'on aura très vite oublié tant ils ne ressemblent pas à ce qu'on connaît du groupe. Indifférent sur ce coup-là, j'attends la suite car le combo de Bakersfield est passé maître dans l'art de nous surprendre là où on ne l'attend plus vraiment...