Knuckledust - Time won't heal this Knuckledust, ça fait une bonne quinzaine d'années que cela dure et forcément plus ça dure, plus c'est bon. Plus c'est dur aussi... (ça c'est fait). Toujours est-il qu'en une décade et demi, le quartet londonien - dont le line-up n'a jamais changé ce qui est, soit dit en passant, une bien jolie performance - s'est constitué un noyau dur d'inconditionnels qui le suivra jusqu'à ce que mort (ou surdité) s'ensuive ; et une maison de disques certainement à "ranger" parmi ce que l'indépendance hardcore européenne peut proposer de mieux. GSR Music en l'occurrence, qui s'occupe ici de rééditer le tout premier album studio des anglais, sorti il y a une douzaine d'années et assez peu aisément trouvable dans les quelques disquaires physiques encore survivants (ou alors pour une somme délirante sur le web peut-être...), ce, dans une édition remasterisée et repackagée pour autant assez fidèle à l'originelle. Le dépoussiérage technique en plus.

La recette, pour ceux qui ne connaissaient pas l'album sorti en 2000 (dont votre serviteur), est des plus efficaces : on cause ici hardcore old-school punkisant qui sent la bière et le combat de rue. Une immersion frontale dans les bas-fonds des quartiers les plus mal-famés de la capitale londonienne, oui mais à l'ancienne. Titres courts et enragés, une belle palanquées de riffs qui dénoyautent les cages à miel, un aboyeur au micro qui y va franchement et des gaziers qui montent au turbin comme on embauche à l'usine. Dur au mal mais l'envie d'en découdre en plus. "Time's up" ou "Dust to dust" voire "Two faced fake", Knuckledust harangue, plonge dans le pit et distribue les baffes. L'auditeur lui, il encaisse et valide. La fraicheur juvénile (c'est qu'il y a douze ans, il n'étaient pas bien vieux les gaziers... par ici non plus ceci dit, mais c'est une autre histoire) contamine les enceintes ("Forever alone", "Exposed"), les uppercuts supersoniques se démultiplient et le groupe impose sa patte à coups de griffe. Bien évidemment ce n'est pas avec ça qu'on peut révolutionner un genre extrêmement balisé mais c'est certainement dans cette veine hardcore (punk) old-school gueularde et teigneuse que l'on peut vraiment distinguer les "vrais" des "faux", les gars qui y vont à l'intégrité droit dans leurs bottes de ceux qui font semblant pour donner le change et ramasser le cachet.

Rien à redire de ce point de vue-là : Knuckledust ne triche pas et ne le fera jamais. Hardcore for life.