Metal Métal > Klone

Biographie > Klone Wars

Klone délivre un métal bien empaqueté, brut, direct, mais en gardant un goût non negligeable pour la mélodie, bien saturée cependant. Pas néo du tout, mais métal tendances old school, Klone est un mélange de hardcore, de métal, et pourquoi pas de black métal parfois, avec cette petite pointe de synthé qui agrémente parfois l'atmosphère et ses plans de guitares maléfiques. Les principales influences revendiquées par Klone sont Meshuggah, Coroner et Lofofora, mais l'on pourrait y trouver des pointes plus dures, et faire allusion à Concept of Elation, Inside Conflict ou God Forbid. Venant de Poitiers, Klone a notamment jouer avec des groupes comme Gojira, Eyeless ou Hertz and Silence.
En 2007, Klone c'est Yann (chanteur), Guillaume et Mika (guitaristes), Jean Etienne (bassiste), Florent (batteur) et Matthieu (saxophoniste et sampler), ils enregistrent All seeing eye avec Sylvain Biguet (Down To Earth, Parween, Hard Off Hearing, Mel Team Plugs, Leto, Feeding...) et le masterisent chez JP Bouquet (Masnada, Tripod, X-Vision, Monsieur Z, Nedgeva, Le Noyau Dur...), bref, du lourd qui sort internationalement en février 2008.

Review Concert : Klone, Devin Townsend à l'Olympia (mai 2023)

Review Concert : Klone, Junon, Lizzard et Klone au Black Lab (déc. 2022)

Review Concert : Klone, Klone Me This Shuffle (nov. 2019)

Review Concert : Klone, Klone et Anneke en acoustique (mai 2016)

Review Concert : Klone, Gojiklone, la french métal connection bombarde Londres

Review Festival : Klone, Sequed'in Rock VII

Interview : Klone, Pendant ce temps là chez Klone (janv. 2023)

Interview : Klone, Le grand Klone en interview (déc. 2019)

Interview : Klone, interview (dé)branchée

Interview : Klone, Here comes the interview (avril 2015)

Interview : Klone, la réalité de Klone (déc. 2012)

Interview : Klone, Klone en interview (oct. 2011)

Interview : Klone, Fell Klone black days (mars 2011)

Interview : Klone, interviewing eye (avril 2008)

Klone / Chronique LP > Meanwhile

Klone-Meanwhile Klone a atteint des sommets avec Le grand voyage mais, contrairement à Icare se rapprochant du soleil pour finalement chuter, le groupe a su garder ses distances pour ne pas se brûler les ailes et rester là-haut, au-dessus des nuages pour nous proposer ce Meanwhile...

Si le ciel est menaçant (encore un artwork sublime), le chant de Yann et les guitares amènent de la sérénité, les notes sont claires, étincelantes, "Within reach" peut bien s'obscurcir, le ton peut bien se durcir, on sait qu'on ne sera jamais abandonné par cette lumière qui brille toujours quelque part, même au cœur de l'orage. C'est aussi ce qui rend encore plus beau cette foudre qui s'abat sur nous au cœur du morceau, on profite du spectacle de l'orage en se sentant en sécurité. Ce premier morceau est d'un niveau d'écriture assez exceptionnel, il donne le ton... Si l'architecture de "Blink of an eye" est plus classique, le titre bénéficie du renfort du saxophone, d'une jolie ligne de basse et de samples intrigants pour tirer son épingle du jeu. Le poignant "Bystander" joue sur la tension et une lente progression vers une explosion déchirante, je le trouve moins "efficace" que "Within reach" mais comment ne pas être touché et ému en l'écoutant ? Si "Scarcity" n'offre pas de prise particulière, c'est un de ces morceaux qui donne du corps à un album, Klone révise ses (hauts de) gammes pour nous préparer à un "Elusive" très immersif, la distorsion emplit l'espace, les différentes couches d'instruments se complètent, le mixage sublime la composition, c'est un petit régal. On plonge ensuite en "Apnea", une guitare chaleureuse échange avec des boucles assez froides, le groupe se frotte à d'autres sonorités, varie le chant et brise sa routine et repousse toute monotonie. Le saxophone de Matthieu se refait une jolie place sur "The unknown" et me laisse espérer de le revoir un jour en live avec le groupe... De par son refrain tranchant, lourd et puissant, "Night and day" témoigne de cette nouvelle force qui ne passe pas forcément par la vitesse d'exécution, l'atmosphère est privilégiée à la percussion. Un peu plus rythmé "Disobedience" mise sur les cassures et des sonorités fouillées pour tirer son épingle du jeu, c'est réussi, aussi. Sans fausse note jusque-là, on sait que Klone a de nouveau écrit un somptueux album, le titre éponyme enfonce le clou, entre les arrangements, le clavier, la montée dans les graves, les variations rythmiques ou le chant sirénien, on ne sait plus où donner de la tête dans ce tourbillon émotionnel.

Masterclass de Klone, Meanwhile installe un peu plus le combo au firmament. Véritable valeur refuge pour parer à la tourmente, on se sent toujours bien en écoutant leurs créations, quand bien même la mélancolie ou la rage s'en emparent, on y est comme chez soi.

Publié dans le Mag #54

Klone / Chronique LP > Le grand voyage

Klone - Le grand voyage Gong, Katatonia, The Pineapple Thief... voilà quelques groupes que Klone rejoint en signant avec Kscope, le label de Steven Wilson (Porcupine Tree et bon nombre d'autres projets) qui sélectionne ses artistes avec goût et parcimonie, une sorte de Graal pour les Poitevins qui n'ont jamais caché leur amour pour le génie anglais. Quel grand voyage pour arriver jusque là puisque les débuts étaient bien plus métalliques, mais depuis 2015 et Here comes the sun, on connaît leurs nouvelles aspirations. S'il restait quelques traces de leur passé sur le précédent opus (la fin de "The last experience" et quelques autres vrombissements épars), sur celui-ci, elles ont quasi disparu (certains riffs sont métal ("Yonder", "The great oblivion") mais la production impeccable de Francis Caste les adoucit), les nouveaux fans devront être prévenus au moment de plonger dans leur discographie.

Pop, rock, post, progressif, onirique, magique, sensoriel, délicat, les adjectifs ne manquent pas pour caractériser Klone aujourd'hui, peut-être faut-il mettre en avant "ascensionnel" tant il semble fait pour faire la synthèse de multiples idées. D'abord celle de montée, de progression, Le grand voyage, c'est celui vers un ailleurs plus brillant, une expédition vers les cieux pour survoler les dépressions et se réchauffer près du soleil, l'album permet l'élévation et l'abandon, l'esprit peut lâcher prise et permettre au corps d'oublier toutes les gravités. Ensuite parce le mot a "sens" en son cœur et ces titres les mettent en éveil, ils apportent de la douceur, du bien-être, tissent un cocon autour de l'auditeur qui n'a plus aucune envie de revenir dans la réalité une fois l'écoute lancée. A bien y réfléchir, l'adjectif parfait n'existe pas, il faut l'inventer et je propose "ascensationnel" pour ajouter une dimension fantasmagorique et insister sur le fait que ce genre d'opus est rare.

La voix de Yann fait que Klone est Klone, la puissance de ses mélodies envoûte mais on ne peut s'empêcher de penser à quelques références tout au long de l'opus. Pour moi les petites notes et la basse de l'intro de "Breach", titre où l'on peut trouver la guitare de Luiss Roux d'Hacride, sonnent comme un hommage à Pink Floyd (réécoute "Speak to me" !), les passages avec les petits sons bidouillés (et le saxophone) de "Indelible" renvoient à Porcupine Tree, les parties plus frontales ("The great oblivion") plairont aux amateurs de Tool et une forme d'indolence sied bien à The Doors dont "The spy" est repris pour clôturer l'album même si on est loin de l'ambiance saloon de la version d'origine. Repoussant encore ses limites, Klone nous emmène avec lui pour notre plus grande délectation. Véritablement ascensationnel.

Publié dans le Mag #40

Klone / Chronique LP > Unplugged

Klone - Unplugged Merci à Klone de prolonger la magie pour l'éternité. Tous ceux qui avaient vécu l'un des quelques concerts donnés par Klone en mai dernier attendaient de pouvoir revivre de telles émotions, alors, certes, un CD ne procure pas les mêmes sensations qu'un concert mais il suffit de fermer les yeux pour se replonger dans cette ambiance et se remémorer ces grands moments. Et je pense que ceux qui n'y étaient pas doivent pouvoir imaginer à quel point ces interprétations sont fortes rien qu'avec ce disque.

Enregistré dans les conditions du live au théâtre de la Coupe d'Or à Rochefort, cet Unplugged est à la fois dépouillé et lumineux. Avec un chant, deux guitares (dont une douze cordes) et l'instrument choisi par Armelle (accordéon, synthé, percussion), les compositions de Klone apparaissent sous un nouveau jour, imposent leur beauté et nous forcent à la contemplation. Comme sur scène, le décor est planté par "Immersion", titre idéal pour se déconnecter du réel et débuter le voyage. La pureté des sons, le charme de la voix, la délicatesse de la vibration des cordes, tout est sublime. Le groupe ajoute à son répertoire la reprise de "People are people", à la froideur quasi industrielle du titre de Depeche Mode, Klone apporte mélodie et relief là ou d'autres (et non des moindres) s'était cassé les dents (A Perfect Circle). L'inédit "The silent field of slaves" assure une transition en douceur avec des morceaux qui étaient plus profonds voire plus musclés ("Into the void", un des deux extraits de The dreamer's hideaway). Pour l'essentiel, ce sont des versions acoustiques des pièces maîtresses d'Here comes the sun avec là encore, la cover de "Summertime" pour terminer, histoire de se remettre après l'envoûtant "Rocket smoke".

Cet Unplugged est un petit chef d'oeuvre, que tu connaisses ou pas Klone, tu ne peux que succomber. Si de nombreux grands groupes américains jouent la carte "débranchée" assez souvent, les Français sont plutôt frileux quand il s'agit de tenter l'exercice, peut-être que cet album (après ceux d'Evenline ou Unswabbed) donnera des idées à d'autres...

Klone / Chronique LP > Here comes the sun

Klone - Here comes the sun On avait laissé un Klone s'envolant vers les cieux et s'éloignant donc des grondements telluriques avec The dreamer's hideaway, on les retrouve au-dessus des nuages, un peu plus haut encore, avec Here comes the sun. Avec un titre déjà choisi par les Beatles, on devine aisément que le groupe assume totalement son virage "pop" (alors qu'à leurs débuts, on les rapprochait de Gojira) et le choix de laisser de côté les grosses distorsions et les riffs surpuissants.

"Immersion", si Klone n'avait pas commencé par là, je l'aurais fait, parce que c'est une véritable immersion dans leur musique qu'ils nous proposent, alors qu'eux montent vers le soleil, nous, on plonge dans leur trip fait de nappes cotonneuses, de notes délicates, de basse chaleureuse et d'un chant entièrement voué à nous charmer. Oubliant la relative rugosité d'un Tool, c'est désormais davantage vers Porcupine Tree ou le travail solo de Steven Wilson que les Poitevins vont être comparés, certains titres étant assez "prog" (l'instrumental "Gleaming" par exemple). Et quand on les sent se retourner vers leurs aspirations passées, ils donnent dans la retenue, nous laissant sur le fil du rasoir, au bord de la falaise, évitant toujours de revenir du côté obscur de leur force, faisant alors appel à un excès de zen ou au saxophone pour calmer la tension montante. Seule la fin de "The last experience" se laisse emporter par la saturation comme si, à trop se rapprocher d'un soleil divin, la nouvelle douceur de Klone se désagrégeait. Cette carbonisation n'est qu'un détail de l'histoire racontée jusque là puisque même quand le groupe annonce cette fin tragique ("Gone up in flames"), il le fait avec une dynamique enlevée mais sans heurt.

En "bonus", Klone nous laisse avec leur reprise acoustique du cultissime "Summertime" de George Gershwin. Enregistré en 2013, cette cover intemporelle a déjà charmé à peu près toutes les grandes stars du jazz (Sidney Bechet, Billie Holiday, Charlie Parker, Louis Armstrong, Miles Davis, John Coltrane, Duke Ellington, Herbie Hancock... mais aussi Barbara Hendricks, Janis Joplin, Mike Brant, Nicoletta ou Grand Corps Malade ! Et dans notre rayon de prédilection The Doors, Paul McCartney, Stereophonics, Me First and the Gimme Gimmes, Nina Hagen ou Morcheeba se sont déjà pliés à l'exercice, le titre a donc connu à peu près toutes les retouches imaginables et celles qu'apportent Klone se fait tout en chaleur, en délicatesse histoire de se fondre dans Here comes the sun comme si ce morceau était l'un des leurs. C'est bien simple, s'il n'était pas placé en dernier, on n'y ferait "presque" pas attention...

Avec Here comes the sun, Klone franchit une nouvelle étape, pas forcément dans la qualité car ils nous ont depuis longtemps habitués au meilleur, mais davantage dans leur cheminement personnel, leur musique s'étant complètement affranchit de ce qu'était le groupe à ses origines. La mutation a été progressive et moins radicale que celle de Nihil avec son Invisible mais le résultat est au moins tout aussi bluffant.

Klone / Chronique LP > The dreamer's hideaway

Klone - The dreamer's hideaway Avec The dreamer's hideaway, c'est (pour le moment) une trilogie de haute volée que Klone achève après All seeing eye en 2008 et Black days en 2010. Les trois albums sont dans la même veine, dans les mêmes sons et les mêmes ambiances avec certainement un progrès entre les deux premiers et une impression de grande proximité entre les deux derniers, on en oublierait presque que déjà deux ans se sont écoulés depuis Black days ! Si tu as apprécié le précédent, tu ne refléchiras pas avant de te jeter sur The dreamer's hideaway où l'on retrouve tout ce qui fait la force de Klone.

L'une des principales, c'est celle du combo à nous emmener dans son univers jusqu'à être piégé au coeur du titre (tout en ayant l'audace de nous prévenir avec l'explicite "Siren's song") ! Pour ce faire Klone utilise ses riffs et des petites notes qu'on suit irrésistiblement ("Rocket smoke", "Rising"), un chant mélodieux envoûtant ("Walking on clouds", "At the end of the bridge") ou même son arme absolue qu'est le saxophone ("The dreamer's hideaway"). Dans tous les cas, le résultat est le même, on est fait prisonnier au sein d'une composition qui de petite douceur a pu se transformer en monstre dévorant nos oreilles ("The worst is over"). Car sous des devants plutôt dociles, la bête peut surgir et rugir, Yann passant d'un chant harmonieux à un autre plus hargneux avec une grande facilité (et toujours cette impression que Tool et Maynard James Keenan sont la principale référence du style). Variant les ambiances, étendant le spectre des sons, jouant sur les tons, les Poitevins nous tiennent en haleine tout au long de cette petite heure passée en leur compagnie, le seul petit couac, c'est ce "Stratum" qui divise l'opus en deux, c'est un interlude électronique qui n'apporte pas grand chose musicalement et qui fait trop retomber la pression, son seul avantage est de nous faire capter rapidement les premières notes de l'excellent "Walking on clouds" (seul titre qui dépasse les six minutes alors qu'on connaît l'amour de Klone pour les titres tentaculaires).

A contrario d'un Icare moderne, plus ou moins mis en scène au travers de l'artwork, Klone se rapproche un peu plus des cieux mais ne se brûle pas les ailes restant toujours dans l'atmosphère pour éviter l'asphyxie.

Chronique Compil : Klone, KlonoSphere MMXII

Klone / Chronique EP > The eye of needle

Klone - The eye of the needle Parti d'un deal un peu particulier, à savoir la proposition du studio Sextan d'offrir à Klone quelques heures d'enregistrement contre un concert dans leur bar, le titre "The eye of needle" est devenu The eye of needle, soit une oeuvre à part entière que l'on découvre aujourd'hui sous la forme d'un EP. Oeuvre à part entière parce qu'en plus du morceau découpé en deux parties, en plus de l'artwork, le groupe a bossé sur deux clips (signés Hicham Haddaji) et te permet de tout écouter et visualiser gratuitement. C'est un énorme travail (les deux parties assemblées, le morceau dépasse le quart d'heure !) et ça ne te coûte rien d'en profiter ! Et encore une fois, force est de constater que Klone est tout proche du niveau de Tool, que ce soit pour les clips ou la musique, on retrouve une ambiance lourde qui connaît des éclaircies, des déchirements dans la douceur et une glauque noirceur qui fait travailler l'esprit. Avec un gimmick obsédant, "The eye of needle (part 1)" est plus posé que son successeur, il bénéficie également d'une clairière de saxophone au milieu d'une forêt de riffs, là encore pour les références je tape dans le lourd car ce sont les noms de Ministry ou Pink Floyd qui me viennent d'abord en tête, des groupes qui ont su incorporer avec brio un instrument au son lumineux dans des passages assez durs. "The eye of needle (part 2)" ne reprend pas là où on s'était arrêté avec son prédécesseur, il est tout de suite plus agressif, plus tendu même si Klone prend un malin plaisir à casser le rythme et à varier le chant pour nous désarçonner. Les Poitevins ont le don pour nous faire perdre nos repères et casser les codes d'un métal vraiment pas banal. Pour occuper encore un peu plus nos oreilles, le EP contient "Monster", un titre enregistré en même temps que le somptueux album Black days mais qui ne figurait pas au tracklisting final. Comme c'est souvent le cas avec les bons groupes, on a du mal à comprendre pourquoi le titre n'a pas trouvé sa place dans l'album... toujours est-il qu'il complète parfaitement l'EP The eye of needle et apporte un "plus" non négligeable au disque qu'on t'encourage non seulement à écouter et regarder mais également à te procurer physiquement (soit en l'achetant directement sans en passant commande d'un article Klone dans leur boutique...). Chef d'oeuvre !

[ [fr] The eye of needle (part I): YouTube (1155 hits)  External / [fr] The eye of needle (part II): YouTube (1488 hits)  External  ]

Klone / Chronique LP > Black days

Klone - Black Days Deux ans après l'excellent All seeing eye, Klone remet le couvert et ne se contente pas des lauriers reçus par le passé, dépassant largement nos attentes grâce à un Black days tout simplement somptueux. Malgré un titre assez sombre et alors que la discographie du groupe était jusque là forgée dans un métal noir et sang, ce nouvel album est d'une luminosité éclatante... La principale évolution tient en le fait que le combo assume désormais totalement ses amours immodérés pour Tool ou Porcupine Tree et tend vers une totale perfection ne laissant strictement rien au banal. Et entre les constructions alambiquées, les ambiances, quelques intonations vocales et le travail monumental à la batterie qui ne manquent pas de nous faire penser à Tool et des plans progs à la Porcupine Tree, c'est clairement vers le groupe de Maynard James Keenan que les Poitevins a fait pencher sa balance. Dès l'immense "Rite of passage", c'est une évidence, ce n'est ni "Vicarious" ni "The grudge" mais la classe étalée en quelques minutes annonce un album extraordinaire dans la lignée de Lateralus ou 10,000 days, ce dernier rimant parfaitement avec Black days, les deux formant un joli couple si on accole leurs artworks respectifs.
Si on pense souvent à Tool en écoutant Black days, il ne faudrait pas non plus penser que Klone en est devenu un (de clone), ils ont conservé l'identité qu'ils batissent depuis quelques années et on retrouve des touches très personnelles qui sont autant de signatures : du saxophone deci delà ("Rain bird"), des parties instrumentales avec des sonorités difficilement identifiables ("Closed season"), des contrepieds (la reprise du "Army of me" de Björk qui fait dresser les poils). Toujours métalleux, les Klone n'en oublient pas d'envoyer du gros de temps en temps ("Spiral down") même si le rythme de l'album le rend audible à un public bien plus large que les précédents...
Aimer et vouloir faire de la musique dans la lignée de celle de Tool est une chose, le réussir sans autant n'être qu'une pâle copie en est une autre, avec leur expérience et un travail titanesque, Klone y est arrivé, difficile à croire ? Écoute alors...
Au fait, en bonus, tu as un DVD avec le concert de février 2008 au Confort Moderne à Poitiers...

Klone / Chronique LP > All seeing eye

Klone : All seeing eye A chaque étape, Klone nous surprend, se surpassant à chaque fois et ouvrant avec facilité de nouveaux horizons à son métal orienté death. All seeing eye voit surtout une forme de libération de Matthieu et de ses samples qui sont bien plus nombreux et prennent plus d'importance que par le passé. Et si la partie émergée de son travail sont deux intermèdes ("Hidden ways" et "Not the end"), on trouve partout des samples plus ou moins discrets que ce soit un étrange sample de sonnerie sur "Empire of shame" ou ce superbe passage à la fin de "All seeing eye" où des sons de cloches viennent renforcer les riffs et les enchaînements qui sonnent très Gojira... Comparaison d'autant plus aisée et logique que Joe (Gojira, Cavalera Conspiracy) participe au titre marqué par des guitares très en forme et une batterie destructrice. Matthieu joue aussi du saxo et c'est "Commonplace" qui en bénéficie, conférant à la plage un charme envoûtant qu'adoreront les amateurs de Ministry. Bien entendu, il faut ajouter à tout cela ce qui a fait Klone jusque là. A à savoir de très gros riffs, un son énorme, une rythmique massive (qui peut l'être encore plus sur "Choked" et sa basse explosive) et une capacité à passer du death metal à des mélodies très harmonieuses ("Candlelight", "Promises"), voire carrément à faire évoluer un titre depuis une douce base rock/métal vers une déflagration sonique continue ("Last breath"). Même avec quelques moments de répits, All seeing eye reste d'une grosse densité et la multiplicité des talents des cinq membres de Klone permet de travailler autant la finesse que la puissance et laisse tous nos sens en éveil.
Distribué à travers le monde (par Season of Mist), Klone suit les traces de Gojira sans forcément avoir connu le même succés en France, si demain tu te plains d'avoir à le partager avec le reste de la planète, tu ne pourras pas nous accuser de ne pas t'avoir prévenu...

Klone / Chronique LP > High blood pressure


klone : high blood pressure Etaient-ils sous haute pression avant de sortir ce nouvel album ? Certainement, car Klone est encore auto-produit (distribué par Musicast) et s'investit à tous les niveaux pour faire connaître sa musique... Là, en plus, ils ont du changer de chanteur et on sait tous ce qu'apporte un chanteur pour l'identité d'un groupe... Klone devait donc se reforger une identité et assez rapidement... Sans pour autant toucher au coeur de ce qui fait le groupe : ce savant mixage de rage et de mélodie... Aprés quelques secondes d'écoute de High blood pressure, il est clair que Klone franchira sans encombre cette nouvelle étape... Yann n'étant pas un débutant, il a su apporter sa touche personnelle à Klone tout en se fondant dans le collectif, et le résultat dépasse les espérances amenées par Duplicate. Avec High blood pressure Klone se classe directement au niveau d'un Gojira ! D'ailleurs les "Introspection" et "Doomsday befalls" sont très (trop ?) proches du meilleur groupe death de France : chant lourd qui sait s'alléger, riffs assassins, rythmiques nevrotiques, écouter c'est se faire prendre au piège, difficile ensuite d'en sortir. L'issue, l'aération, c'est Yann qui l'apporte via des mélodies de grande classe ("Home", "Disembody"), les samples et les guitares sont là en renfort pour que l'ensemble soit impeccable. Bravo aussi à Sylvain Biguet, la production sert à merveille les titres.
Et pour ceux qui ne seraient pas totalement convaincus par le Klone studio, il y a le Klone live en bonus, "Narcomania" est un petit chef d'oeuvre instru très mental, une grosse cerise sur le gateau... un gateau fourré avec "Blessed are the blind" en vidéo live fimé à Langres en 2003, lumières sanguines, sons un peu crashy (surtout les cymbales) et passages mélodiques sur un fil mais c'est un bonus et en attendant de voir le groupe dans la réalité, c'est mieux que rien !

[fr] Download l'album: .zip (534 hits)  External  ]

Klone / Chronique LP > Duplicate


klone : duplicate Duplicate nous plonge dans les entrailles du métal, ici, point de néo, les influences sont plutôt death... Puissance et brutalité pure se marient avec des sonorités plus douces, plus travaillées, des petites touches électroniques qui rendent l'album "écoutable" sans difficulté et sans la sensation d'étouffement que certains titres procurent (qui pourrait tenir 40 minutes en apnée ?). Le métal de Klone est donc sombre, lourd, pesant, oppressant mais sait également se faire plus aérien, donnant qui sait un avant-gout de ce que sera l'album acoustique de Nostromo ("Sin"). Aux riffs acérés et éclairés, il faut adjoindre quelques discrets solis ("Scarecrow"), un chant (en anglais) lourd et agressif qui prend quelques bouffées d'oxygène sous formes de mélodies plus ou moins nerveuses ("Grim lullaby"), des bidouillages de haute tenue ("Narcomania", "Nebula wrapped in cellophane") et des rythmes speedés qui me rappellent par moment Aeons par les atmosphères qui en émanent ("Blessed are the blind", "Procession"). "Twilight Zone" est selon moi le meilleur titre de l'album, on y retrouve une grande partie du talent de Klone, le groupe joue sur les ambiances, calme le tempo, reprend de la vitesse, accumule les couches de guitares, relance la machine et finit par construire un mur de guitares death de toute beauté...
L'album respire le travail et la réflexion, la conception de cette arme de destuction massive était à ce prix. Si sur scène, ils font des shows dans la lignée de ceux de Gojira, ça vaudra le déplacement, en tout cas, je le ferai à la première occasion !

Klone / Chronique EP > Klone - démo

klone : demo Cette démo est la deuxieme de Klone, mixée par Ivan Herceg (TomFool / Stereotypical Working Class) et enregistrée par Laurent, batteur du groupe. Sur les trois titres, deux comportent la participation active de Jérôme, le chanteur d'Inside Conflict, qui vient avec ses vocaux prêter main forte a la machinerie Klone, et à la limite s'intégrer pleinement au groupe.
"Seconde sight" est un premier titre qui a toutes les allures d'une bombe, rythmique plombée et destructrice, mélodie décelable derrière un rideau de saturation, cris dechainés et intenses, guitares qui s'emportent, break endiablés, les deux voix se font de l'oeil, se mélangent, s'entremêlent, un peu à la maniere de Black Bomb Ä, l'intro démarre sur les chapeau de roues, s'emporte rapidement sur une guitare qui frise les triples croches, se calme pour asséner un riff en acier trempé, le refrain se déroule de façon plus classique, plus calme, intense et massif à la fois, changement de tempo et rupture du rythme, quand une gamme renversée rencontre du hardcore, ce titre est une mine d'idées, de déluge métallique, entre Concept of Elation, H-Tray et Antevirus, les atmosphère sonores sont travaillées par surcouche et l'apport du chanteur d'Inside Conflict délectable.
Klone poursuit dans sa descente sombre au pays du métal, voix plus crispée, qui mériterait d'être un peu plus présente, cascade sonore, la basse se detache lentement sur un décrochage, le synthé faire ressentir sa présence, cette petite inspiration mélodique, atmosphérique, qui rappelle certains groupes de black-métal, "Procession" n'a pas le don de double vue du premier titre, mais est tout aussi appréciable.
"Semi-human" et intro semi-métal, un peu rock sur la gentillesse des guitares, qui vite se fait oublier sur la dureté du chant, droit, direct, sans nuances, l'enchainement des riffs de guitares et des mélodies est impressionnante, sans virer à la profusion indigérable, break matraqué, artillerie métallique, un chant qui monte doucement, se braque et repart, s'abandonne sur une ambiance flottante, éthérée et opaque.
Avec trois titres et un petit paquet de bonne idées, Klone lance sa locomotive à vive allure sur la scene métal hexagonale. Trois titres bien ficelés, énergiques et puissants, on tend l'oreille et on regrette leur nombre reduit.