Trois concerts acoustiques en deux jours en ouverture des shows d'Anneke Van Giersbergen, ça ne se refuse pas alors Klone a bossé dur pour adapter l'essentiel de son nouvel album et conquérir le public de la gente dame, récit de la soirée la plus chaude, celle du deuxième concert sur La Péniche à Lille.
Klone
Oui, deuxième concert car un premier a eu lieu dans l'après-midi, La péniche est une scène atypique mais qui ne peut recevoir qu'une centaine de personnes, pour contenter deux fois de monde, le concert a donc été dédoublé (mais les deux étaient tout de même complets de chez complets). En ce jour férié du mois de mai, il règne une chaleur étouffante sur la capitale du Nord Pas de Calais Picardie (fuck les "Hauts de France") et malgré la clim et quelques courants d'air, il fait encore plus chaud dans le bateau. Certaines demoiselles devront même prendre l'air pour ne pas tomber, écraser par la densité de l'air. Klone se présente alors, en formation particulière puisque les deux guitaristes et le chanteur sont accompagnés d'Armelle Dousset (Rhizottome) qui avec sont accordéon, son synthé et quelques percus remplace batteur et bassiste pour intensifier l'ambiance "unplugged". Déjà amoureux du dernier album, moins électrique et métallique que les précédents, les versions retravaillées m'ont tout simplement bouleversé. La chaleur de la douze cordes, la limpidité du chant, la délicatesse de l'accordéon, les vibrations de quelques coups, les sonorités envoûtantes du synthé, Klone a simplement été magique durant la grosse demie heure de show, tout en retenue et malgré tout très puissamment, c'est presque tout Here comes the sun qui nous est offert avec en moments les plus forts en terme de frissons "Immersion" et "Nebulous". Parfaits du début à la fin, les Poitevins ont marqué des points auprès d'un public subjugué.
anneke
Honnêtement, je ne suis pas un grand fan d'Anneke Van Giersbergen, assez déçu par sa carrière solo et les derniers albums de The Gathering, j'ai préféré gardé en mémoire les albums où sa voix était au service de la musique du combo plutôt que ceux où elle était davantage mise en avant. Ce soir, j'ai véritablement découvert un phénomène, une chanteuse connue dans le monde entier qui vient jouer des chansons "en famille" puisque, seule sur scène, elle n'est accompagnée pour ces concerts que par un ingénieur son, son mari et son fils. Une Anneke qui vient vendre son merch à peine les lumières rallumées et qui est ultra disponible. Il faut dire que la dame est bavarde, hors et sur scène... Les introductions des chansons sont parfois plus longues que les titres en eux-mêmes... Pour les anglophones, ça permet d'en connaître plus sur la vie en tournée, de rigoler un peu sur les habitudes des Hollandais (qui ne mangent que des patates), de découvrir une artiste amoureuse de la France (et de sa gastronomie) et qui parcourt le monde avec sa petite famille.
Anneke Van Giersbergen
Entre les palabres, Anneke Van Giersbergen s'emploie tout de même à distiller quelques titres de son cru... En fait presque pas puisque la quasi totalité de la setlist est composée de reprises et seules deux sont issues (ce soir en tout cas) des albums de The Gathering ("Saturnine", "Locked away"). L'unique création de la néerlandaise est "My mother said", émouvante balade qui rappelle qu'une maman inquiète a toujours raison même si on ne s'en rend compte que quand on devient parent... Sur toute cette tournée, ce sont donc les covers qui sont mises à l'honneur et madame Van Giersbergen va autant puiser dans ses lointaines influences ("Songbird" de Fleetwood Mac ou "Wish you were here" de Pink Floyd que je me suis interdit de chanter pour ne pas parasiter la beauté de sa voix), des souvenirs de jeunesse (pas partagées par sa tante pour qui elle a pourtant travaillé "Broken wings" de Mr. Mister) et des tubes intemporels ("Sex on fire" de Kings of Leon, "Drowning man" de U2 et même l'entraînant "Jolene" de Dolly Parton). Si grande artiste soit-elle, si agréable soit sa voix, si délicate soit sa guitare folk, Anneke n'hésite ni à rompre la glace ni à exploser le charme d'une telle soirée, plutôt que de créer une ambiance soyeuse, elle nous accueille au tour d'un feu de camp où anecdotes et petites blagues sont de mise, comme au moment de jouer "Ih-ah!" de Devin Townsend Project plutôt que de se planter sur le hit de Slayer qu'elle nous invite à aller voir sur Youtube (cherche "Anneke van Giersbergen attempt to Slayer"). Adorable, charmante, talentueuse, la miss mérite tous les compliments, on a désormais hâte de la revoir et je pense que les Klone devraient bosser "Season in the Abyss" pour l'accompagner...
Merci à Guillaume et Klone, à Pat et la Klonosphère et à l'équipe de La Péniche. Bisous à Sab et coucou à la sympathique équipe du Vieux de la Vieille.
Setlist Klone : Immersion / Fog / Gone up in flames / Grim dance / Come undone / Summertime / Nebulous / Rocket smoke
Setlist Anneke Van Giersbergen : 4 years / Songbird / My mother said / Saturnine / Sex on fire / Locked away / Beautiful one / Ih-ah! / Broken wings / Drowning man / Wish you were here / Jolene