On avait laissé un Klone s'envolant vers les cieux et s'éloignant donc des grondements telluriques avec The dreamer's hideaway, on les retrouve au-dessus des nuages, un peu plus haut encore, avec Here comes the sun. Avec un titre déjà choisi par les Beatles, on devine aisément que le groupe assume totalement son virage "pop" (alors qu'à leurs débuts, on les rapprochait de Gojira) et le choix de laisser de côté les grosses distorsions et les riffs surpuissants.
"Immersion", si Klone n'avait pas commencé par là, je l'aurais fait, parce que c'est une véritable immersion dans leur musique qu'ils nous proposent, alors qu'eux montent vers le soleil, nous, on plonge dans leur trip fait de nappes cotonneuses, de notes délicates, de basse chaleureuse et d'un chant entièrement voué à nous charmer. Oubliant la relative rugosité d'un Tool, c'est désormais davantage vers Porcupine Tree ou le travail solo de Steven Wilson que les Poitevins vont être comparés, certains titres étant assez "prog" (l'instrumental "Gleaming" par exemple). Et quand on les sent se retourner vers leurs aspirations passées, ils donnent dans la retenue, nous laissant sur le fil du rasoir, au bord de la falaise, évitant toujours de revenir du côté obscur de leur force, faisant alors appel à un excès de zen ou au saxophone pour calmer la tension montante. Seule la fin de "The last experience" se laisse emporter par la saturation comme si, à trop se rapprocher d'un soleil divin, la nouvelle douceur de Klone se désagrégeait. Cette carbonisation n'est qu'un détail de l'histoire racontée jusque là puisque même quand le groupe annonce cette fin tragique ("Gone up in flames"), il le fait avec une dynamique enlevée mais sans heurt.
En "bonus", Klone nous laisse avec leur reprise acoustique du cultissime "Summertime" de George Gershwin. Enregistré en 2013, cette cover intemporelle a déjà charmé à peu près toutes les grandes stars du jazz (Sidney Bechet, Billie Holiday, Charlie Parker, Louis Armstrong, Miles Davis, John Coltrane, Duke Ellington, Herbie Hancock... mais aussi Barbara Hendricks, Janis Joplin, Mike Brant, Nicoletta ou Grand Corps Malade ! Et dans notre rayon de prédilection The Doors, Paul McCartney, Stereophonics, Me First and the Gimme Gimmes, Nina Hagen ou Morcheeba se sont déjà pliés à l'exercice, le titre a donc connu à peu près toutes les retouches imaginables et celles qu'apportent Klone se fait tout en chaleur, en délicatesse histoire de se fondre dans Here comes the sun comme si ce morceau était l'un des leurs. C'est bien simple, s'il n'était pas placé en dernier, on n'y ferait "presque" pas attention...
Avec Here comes the sun, Klone franchit une nouvelle étape, pas forcément dans la qualité car ils nous ont depuis longtemps habitués au meilleur, mais davantage dans leur cheminement personnel, leur musique s'étant complètement affranchit de ce qu'était le groupe à ses origines. La mutation a été progressive et moins radicale que celle de Nihil avec son Invisible mais le résultat est au moins tout aussi bluffant.
Here comes the sun
Klone
LP : Here comes the sun
Label : Pelagic Records
Date de sortie : 27/04/2014
LP : Here comes the sun
Label : Pelagic Records
Pelagic Records (844 hits)
Date de sortie : 27/04/2014
Immersion
Fog
Gone up in flames
The drifter
Nebulous
Gleaming
Grim dance
Come undone
The last experience
Summertime
Fog
Gone up in flames
The drifter
Nebulous
Gleaming
Grim dance
Come undone
The last experience
Summertime
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