Klone - The dreamer's hideaway Avec The dreamer's hideaway, c'est (pour le moment) une trilogie de haute volée que Klone achève après All seeing eye en 2008 et Black days en 2010. Les trois albums sont dans la même veine, dans les mêmes sons et les mêmes ambiances avec certainement un progrès entre les deux premiers et une impression de grande proximité entre les deux derniers, on en oublierait presque que déjà deux ans se sont écoulés depuis Black days ! Si tu as apprécié le précédent, tu ne refléchiras pas avant de te jeter sur The dreamer's hideaway où l'on retrouve tout ce qui fait la force de Klone.

L'une des principales, c'est celle du combo à nous emmener dans son univers jusqu'à être piégé au coeur du titre (tout en ayant l'audace de nous prévenir avec l'explicite "Siren's song") ! Pour ce faire Klone utilise ses riffs et des petites notes qu'on suit irrésistiblement ("Rocket smoke", "Rising"), un chant mélodieux envoûtant ("Walking on clouds", "At the end of the bridge") ou même son arme absolue qu'est le saxophone ("The dreamer's hideaway"). Dans tous les cas, le résultat est le même, on est fait prisonnier au sein d'une composition qui de petite douceur a pu se transformer en monstre dévorant nos oreilles ("The worst is over"). Car sous des devants plutôt dociles, la bête peut surgir et rugir, Yann passant d'un chant harmonieux à un autre plus hargneux avec une grande facilité (et toujours cette impression que Tool et Maynard James Keenan sont la principale référence du style). Variant les ambiances, étendant le spectre des sons, jouant sur les tons, les Poitevins nous tiennent en haleine tout au long de cette petite heure passée en leur compagnie, le seul petit couac, c'est ce "Stratum" qui divise l'opus en deux, c'est un interlude électronique qui n'apporte pas grand chose musicalement et qui fait trop retomber la pression, son seul avantage est de nous faire capter rapidement les premières notes de l'excellent "Walking on clouds" (seul titre qui dépasse les six minutes alors qu'on connaît l'amour de Klone pour les titres tentaculaires).

A contrario d'un Icare moderne, plus ou moins mis en scène au travers de l'artwork, Klone se rapproche un peu plus des cieux mais ne se brûle pas les ailes restant toujours dans l'atmosphère pour éviter l'asphyxie.