4 Canadiennes qui citent plus souvent des groupes de métal dans leurs influences, qui laissent Britney Spears pour les gamines de leur âge, elles sont jeunes, et ont le culot de botter le cul aux mecs qui se foutent d'elles. A l'instar de Skirt, le groupe n'est composé que de filles, ce qui apparemment posent certains problèmes à la gente masculine. Kittie n'en a cure, et génère une musique fortement métal, qu'elles parsèment de sensibilité. Soyons franc, le groupe ne se serait pas exporté outre-atlantique, si justement elles n'avaient été femmes et jeunes. Enfin, tant mieux, Kittie débarque, avec un look entre glam-rock et paillettes-métal avec juste l'intention de crier sa rage, même si leur maturité, n'a pas pas atteint son point d'apogée. On leur a souvent reproché de copier vaguement Sepultura, et de ne pas avoir de voix, certes, les riffs sont lourds, malsains, et la voix manque de souffle parfois, mais qu'en est t'il de leurs compositions, de leurs facultés d'allier un backbeat métal, avec des harmoniques sensibles et féminines ? Spit : 1er album teintéss de noir, un premier jet qui ne demande qu'à se confirmer.
Infos sur Kittie
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Liens pour Kittie
- kittie.net: site officiel (274 hits)
Kittie discographie sélective
Kittie dans le magazine
Numéro :
Mag #62
Impossible de passer à côté d'Ultra Vomit cet automne, ils sont donc en haut de l'affiche de notre Mag #62 ! Ils sont accompagnés par une dizaine d'autres groupes interviewés ! Tu peux donc découvrir les réponses à nos questions de la part de Lizzard, Les Idiots, Lofofora, Tsar, Sex Shop Mushrooms, Terestesa, Irnini Mons, Aborted, Pénitence Onirique, Halo Maud, Seeds Of Mary, Beaten to Death et Soviet Suprem ! On sort aussi de l'ombre l'illustrateur Zu Yande et on t'emmène au Muscadeath comme au Quai Métal pour poursuivre la saison des festivals et continuer de se croire en été ! D'autres live report sont au programme comme des tonnes de chroniques.
Liens Internet
- musik-industry.com : webzine rock/métal/ciné
- Nawak Posse : webzine métal français
- mygmusique.com : webzine rock
Métal > Kittie
Biographie > chatonnes
Kittie / Chronique LP > Fire
Pour être honnête, je ne pensais pas qu'on reverrait Kittie dans ces pages, leur précédent album studio (I've failed you) date de 2011, et le groupe a ensuite continué de tanguer au rythme des changements de line-up incessants jusqu'au suicide de sa bassiste, Trish Doan. Mais il faut croire que les sœurs Lander ont encore des émotions à partager parce qu'elles ont rappelé Ivy Vujic (qui s'occupait de 4 cordes entre 2007 et 2012) et Tara McLeod (guitariste depuis 2005) pour composer et enregistrer ce Fire qui sort chez nous pour la fête de la musique.
Dans l'ensemble, c'est un album très carré, sans trop de fioritures où l'on sent l'expérience et la volonté de rendre un produit "propre". On est loin de certaines approximations de leurs débuts. Alors, certes, on perd en "énergie pure", mais la maîtrise des temps (forts et calmes) comme des voix (death ou douce) et le timing pour placer solo, petits arrangements et relances puissantes est assez plaisant au final. Avec une aussi grosse production, signée Nick Raskulinecz qui a bossé pour, entre autres, Alice in Chains, Deftones, Foo Fighters, Korn, Velvet Revolver..., rien n'est laissé au hasard, chaque seconde, chaque note, chaque tempo est calibré pour faire mouche et vient toucher la cible. Ça percute bien davantage quand le chant est lourd, même si j'imagine mal l'opus en entier sans parties mélodiques et claires ("Eyes wide open"). C'est juste que si tout est trop lisse (genre sur les refrains de "One foot in the grave"), on arrive dans la radio-friendly zone et on s'ennuie. Quand les deux atmosphères s'entrelacent, c'est plus efficace comme sur "Vultures" ou "Grime" où Slipknot embrasse Evanescence.
Si on peut se réjouir de voir Kittie revenir aux affaires, on reste un peu sur notre faim avec un album où la prise de risque est minime et est certainement "trop" produit, on perd donc en sincérité. Avec un groupe qui a vécu autant de déchirements, on aimerait davantage ressentir et partager leurs blessures...
Publié dans le Mag #62
Kittie / Chronique LP > Oracle
Le deuxième album est un exercice difficile, surtout quand on s'appelle Kittie et que les détracteurs sont assez nombreux. Une guitariste en moins, mais une tournée avec Slipknot dans les bras, Kittie revient avec des cris plus hargneux, une atmosphère densifiée et un son plus lourd. On les croyait jeunes et innocentes, le trio apparaît avec encore plus de vigueur et de volonté. L'intérêt du premier album, des jeunes filles qui font du métal, a disparu, mais que reste-t'il alors ?
Du gros son ! Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter le premier morceau éponyme de "Oracle", c'est primal, brut, assez bruyant en fin de compte, mais vraiment bon, cris gutturaux soutenus, il est loin le temps où Morgan Lander avait un peu de mal à hurler. Au point de vue de l'originalité, ce n'est pas tout à fait ça, mais on s'éloigne des riff à la Sepultura du premier album, et l'intention est tellement forte et enracinée, qu'on ne peut s'empêcher de secouer la tête. Retour sur des terres plus communes à Kittie, avec "Mouthful of poison"¸ des paroles à la Morgan Lander, une voix qui oscille entre choeurs éthérés et cris gutturaux du plus bel effet, la guitare et la batterie mènent de front un assaut sonore assez bien fourni, double pédale, dead-notes, pont lissé, borné, un peu trop travaillé au mixage, une batterie un peu trop synthétisé, avec un horrible effet de phaser sur la fin, mais l'ensemble reste écoutable. Surprise agréable avec "In winter", avec une voix claire et mélodique excellente, la mélodie est agréable, efficace, et surtout bien plombée par la guitare, le refrain est un petit melting-pot de syncopes, de double-pédale, de gutturalités prédominantes, l'ensemble est assez dense, et la transition bien épicé. Une reprise de Pink Floyd en guise d'en cas, les fans du groupe de David Gilmour ne vont pas du tout aimer, pour les autres c'est la porte ouverte à "Run like hell" sauce Kittie : grosses guitares, chants clairs et gutturaux, et une batterie qui force bien sur les toms les plus graves, une vraie sucrerie pour les oreilles. La basse officie lourdement, les guitares de façon parsemée mais lourdes, le chant est divergent, le grain et les accents de Morgan apportant un peu de vie à l'ensemble, le solo de guitare renverse la vapeur, densifie l'atmosphère, scarifie le cri final.
Riff simplissime, basse grondante, batterie prolixe, la voix alterne les passages mélodiques claires, assez aériens, et les primalités gutturales, se débattant dans les tréfonds, "What I always wanted" est un morceau assez représentatif de Kittie et de son style, le pont s'emballe, devient entêtant, limite hardcore, si on excepte les hurlements gutturaux, un bon morceau au final. Sortez de votre attonie, montez le son, "Sale" arrive, lent, langoureux, déroulant sa langue acide, -acid tongue venom word-, la pénombre s'installe insidieusement, le piano dresse petit à petit l'atmosphère et plante le décor sans en avoir l'air, -In the darkness, Trouble waters-, à l'arrivée de la batterie, le piano se fait encore plus inquiétant, peu volubile, mais très persuasif, la voix ondule, lentement, dans ses sables mouvants, -Waiting for dreams-, et reste cantonnée dans son repaire, sans élever le ton et l'intention, légère densification, le brouillard resserre son étau, étend sa langue, la voix se fait complainte, devient chuchotement, la basse densifie le grain de l'air, -What happened to me-, et le tournant de la chanson -See me just to...-, brusquement les haut-parleurs crachent 20 dB de plus, -Save Me-, un cris profond et intense, qui s'élance pour se libérer sans contraintes, une guitare qui appui aux points vitaux... Juste sublime.
On retombe dans les riffs directs, à l'aspect plus brut, moins subtil, mais au but différent, avec "No name", qui redonne un coup de tonus avant la fin de l'album, ça manque un peu d'originalité à mon goût, mais le groove est interessant, et certains breaks sorte de l'ordinaire, en changeant de gamme de façon impromptu. Deuxième album et une impression insatisfaite qui se détache, IMHO il manque un petit quelque chose à cet album pour être vraiment terrible, même s'il l'est déjà pas mal, entre de la maturité, de la complexité, de la réflexion, moins de précipitation, en tous cas l'interêt pour Kittie ne retombe pas à plat, et c'est déjà ça de gagner en ces temps trouble... Pour clôturer l'album, le comtemplatif "Pink limonade" et ses dix minutes, comblera les patients avec son déluge sonore final.
Kittie / Chronique LP > Spit
"Spit", première chanson de l'album commence par un riff bien serré, un concentré malsain, et maladif, qui sort des entrailles, une voix écorché vive qui se greffe dessus, la recette fait son effet, "Spit", on est tout de suite dans le bain, pas de compromis, puis le riff s'efface, sur une voix angélique, pour reprendre sur cette lancée hardcore. Chanson courte, mais efficace, qui manque un peu d'originalité. "Charlotte", remet ça, un riff encore une fois très lourd, mais cette fois la voix se cantonne à une mélodie claire, symphonique, qui se promène avec aisance sur la lourdeur des guitares. Empruntant souvent à des clichés métals, la voix féminine de Kittie apporte un renouveau dans leurs arrangements. La chanson s'efface lentement, pour revenir plus aggressive encore, sur un backbeat brutal, hardcore, rageur. Le clip de "Charlotte" présente une vue assez esthétique, et sa chute s'accorde avec la chason de manière efficace... Riff dans la même veine que les précédents, "Suck", ondule sur une voix discrète, presque absente, qui se durcit, hurle pendant le refrain. Les ambiances alternent, différentes, contrastées, entre chanson power-pop, et déluge hardore. Là encore, la fin ralentit, concentre son énergie, pour mieux la restituée en concentré, dans un dernier élan de brutalité. "Do you think I'm a whore", titre choc, et rythmique dure, qui parle de la vision des autres. "Brackish", backbeat techno, déluge saturé, intro avec une gimmick plastique, le refrain mèle hurlement hardcore, et voix plaintive. "Jonny", une intro à chercher du côté de Sepultura, mais une relaxation, songeuse, et introspective par la suite, puis un enchainement made in Kittie, grosses guitares et hurlements. A l'heure où d'autres jouaient à la poupée, elles on dû s'enfiler en intra-veineuse du métal. Le riff de "Trippin" est assez bas, lourd, progressif, allègrement pimenté par une rythmique plombée, une voix presque chuchotée, qui hurle puis 4 harmoniques en points d'orgue, c'est le moment de monter le son. "Break", sensation sonore pas désagréable, mais assez courte (2:21), alors quoi, on manque d'inspiration ? Riff décalé, impromptu, basse syncopée, "Raven" se démarque, oscille entre chanson calme et brutalité bestiale, Kittie terre de contraste...
"Get off", et son intro lente, merveilleuse, rêveuse, sa voix qui se greffent délicatement, sur des bends saturés, son passage plombé. Flux et reflux saturés, chuchotements, fin. Le marteau pilon en route, sans fioritures, "Choke" prend une relève ouvrageuse, outrageante, un pont en forme d'invitation, et une réponse à la sauce Kittie, headbanging, cris, basse bien ronde, bien lourde, une frappe de toms prononcées, puis le marteau pillon s'invite de nouveau au bal du métal, déluge, hypnose, malaise, pause, pour mieux repartir, Fuck you choke ! La suite de l'album se découpe dans la dentelle et la délicatesse, pas de marteau-piqueur, juste une délicatesse à fleur de peau et une sincérité. Un rythme en 8/8 pour "Paperdollv, et la syncope délicieuse, sa voix scintillante, douce et mélodique, légère montée en pression, en volume, en saturation, une chanson tout en finesse dans un album brut. "Immortal", coupe les ponts, pas de points de répères, morçeau instrumental, ciselé à la mélodie, aux ambiances gothiques, un léger goût amer dans la bouche, une acension rythmique et mélodique, achevé dans un linceul de saturation, qui s'effondre sur une guitare limpide et soufrante. Contrastant avec le reste de l'album, où les refrains métal, hardcore, font la part belle aux enragements sonores, et les couplets à la douce fusion voix-guitares, "Paperdoll" et "Immortal" montrent Kittie sous un jour nouveau, et pas désagréable.