kittie : spit "Spit", première chanson de l'album commence par un riff bien serré, un concentré malsain, et maladif, qui sort des entrailles, une voix écorché vive qui se greffe dessus, la recette fait son effet, "Spit", on est tout de suite dans le bain, pas de compromis, puis le riff s'efface, sur une voix angélique, pour reprendre sur cette lancée hardcore. Chanson courte, mais efficace, qui manque un peu d'originalité. "Charlotte", remet ça, un riff encore une fois très lourd, mais cette fois la voix se cantonne à une mélodie claire, symphonique, qui se promène avec aisance sur la lourdeur des guitares. Empruntant souvent à des clichés métals, la voix féminine de Kittie apporte un renouveau dans leurs arrangements. La chanson s'efface lentement, pour revenir plus aggressive encore, sur un backbeat brutal, hardcore, rageur. Le clip de "Charlotte" présente une vue assez esthétique, et sa chute s'accorde avec la chason de manière efficace... Riff dans la même veine que les précédents, "Suck", ondule sur une voix discrète, presque absente, qui se durcit, hurle pendant le refrain. Les ambiances alternent, différentes, contrastées, entre chanson power-pop, et déluge hardore. Là encore, la fin ralentit, concentre son énergie, pour mieux la restituée en concentré, dans un dernier élan de brutalité. "Do you think I'm a whore", titre choc, et rythmique dure, qui parle de la vision des autres. "Brackish", backbeat techno, déluge saturé, intro avec une gimmick plastique, le refrain mèle hurlement hardcore, et voix plaintive. "Jonny", une intro à chercher du côté de Sepultura, mais une relaxation, songeuse, et introspective par la suite, puis un enchainement made in Kittie, grosses guitares et hurlements. A l'heure où d'autres jouaient à la poupée, elles on dû s'enfiler en intra-veineuse du métal. Le riff de "Trippin" est assez bas, lourd, progressif, allègrement pimenté par une rythmique plombée, une voix presque chuchotée, qui hurle puis 4 harmoniques en points d'orgue, c'est le moment de monter le son. "Break", sensation sonore pas désagréable, mais assez courte (2:21), alors quoi, on manque d'inspiration ? Riff décalé, impromptu, basse syncopée, "Raven" se démarque, oscille entre chanson calme et brutalité bestiale, Kittie terre de contraste...
"Get off", et son intro lente, merveilleuse, rêveuse, sa voix qui se greffent délicatement, sur des bends saturés, son passage plombé. Flux et reflux saturés, chuchotements, fin. Le marteau pilon en route, sans fioritures, "Choke" prend une relève ouvrageuse, outrageante, un pont en forme d'invitation, et une réponse à la sauce Kittie, headbanging, cris, basse bien ronde, bien lourde, une frappe de toms prononcées, puis le marteau pillon s'invite de nouveau au bal du métal, déluge, hypnose, malaise, pause, pour mieux repartir, Fuck you choke ! La suite de l'album se découpe dans la dentelle et la délicatesse, pas de marteau-piqueur, juste une délicatesse à fleur de peau et une sincérité. Un rythme en 8/8 pour "Paperdollv, et la syncope délicieuse, sa voix scintillante, douce et mélodique, légère montée en pression, en volume, en saturation, une chanson tout en finesse dans un album brut. "Immortal", coupe les ponts, pas de points de répères, morçeau instrumental, ciselé à la mélodie, aux ambiances gothiques, un léger goût amer dans la bouche, une acension rythmique et mélodique, achevé dans un linceul de saturation, qui s'effondre sur une guitare limpide et soufrante. Contrastant avec le reste de l'album, où les refrains métal, hardcore, font la part belle aux enragements sonores, et les couplets à la douce fusion voix-guitares, "Paperdoll" et "Immortal" montrent Kittie sous un jour nouveau, et pas désagréable.