Kittie Fire Pour être honnête, je ne pensais pas qu'on reverrait Kittie dans ces pages, leur précédent album studio (I've failed you) date de 2011, et le groupe a ensuite continué de tanguer au rythme des changements de line-up incessants jusqu'au suicide de sa bassiste, Trish Doan. Mais il faut croire que les sœurs Lander ont encore des émotions à partager parce qu'elles ont rappelé Ivy Vujic (qui s'occupait de 4 cordes entre 2007 et 2012) et Tara McLeod (guitariste depuis 2005) pour composer et enregistrer ce Fire qui sort chez nous pour la fête de la musique.

Dans l'ensemble, c'est un album très carré, sans trop de fioritures où l'on sent l'expérience et la volonté de rendre un produit "propre". On est loin de certaines approximations de leurs débuts. Alors, certes, on perd en "énergie pure", mais la maîtrise des temps (forts et calmes) comme des voix (death ou douce) et le timing pour placer solo, petits arrangements et relances puissantes est assez plaisant au final. Avec une aussi grosse production, signée Nick Raskulinecz qui a bossé pour, entre autres, Alice in Chains, Deftones, Foo Fighters, Korn, Velvet Revolver..., rien n'est laissé au hasard, chaque seconde, chaque note, chaque tempo est calibré pour faire mouche et vient toucher la cible. Ça percute bien davantage quand le chant est lourd, même si j'imagine mal l'opus en entier sans parties mélodiques et claires ("Eyes wide open"). C'est juste que si tout est trop lisse (genre sur les refrains de "One foot in the grave"), on arrive dans la radio-friendly zone et on s'ennuie. Quand les deux atmosphères s'entrelacent, c'est plus efficace comme sur "Vultures" ou "Grime" où Slipknot embrasse Evanescence.

Si on peut se réjouir de voir Kittie revenir aux affaires, on reste un peu sur notre faim avec un album où la prise de risque est minime et est certainement "trop" produit, on perd donc en sincérité. Avec un groupe qui a vécu autant de déchirements, on aimerait davantage ressentir et partager leurs blessures...