Kilø  - Lock The Dogs Out "Who lock the dogs out ?!"

Artwork sans équivoque, intro bourdonnante à souhait ("Audio four"), puis soudainement... BOOOM : grosse attaque des guitares qui en mettent plein partout, une section rythmique béton à la baguette, une mise sous tension permanente puis cette déflagration, sauvage mais tellement attendue et libératrice qu'elle fait ici office d'exutoire. "Underrated", premier "véritable" titre de Lock the dogs out envoie du gros bois et y met les formes. C'est la guerre et les Kilo ne semblent pas vraiment décidés à faire semblant. Expulsant leur rage à travers le prisme d'un premier titre brut de décoffrage, les gaziers ne se cachent pas et mettent tout ce qu'ils ont dans les tripes pour lâcher quelques unes de ces torpilles noise-metal-HxC dont on les sait capables depuis la claque Front kick. Helmet, Unsane, Today is the Day (rien que le visuel de l'album déjà...) ou Zozobra, dit comme ça, ça semble un peu "too much", mais lorsque l'on se charge de dépecer la bestiole, ça calme tout de suite.
Impulsions hardcore, condensation super-noïsique, Kilo se déleste de quelques compos bien brûlantes armées de riffs capable de percer n'importe quel blindage auditif ("Hellscrack", "Get out") et arrose les enceintes jusqu'à les réduire en cendre. Mais ça c'était avant. Parce qu'à ce moment de l'album, on a beau être déjà bien secoué par la force de frappe du quintet, on n'a encore rien vu. Déboulent "Echo" suivi de "In downtown" et là... on comprend notre douleur. Des bombes à (dé)fragmentations qui s'occupent autant du cerveau que du disque dur, une hargne contaminatrice, une harangue métallique et un groove monstrueux, une explosion de Kilo-octets (facile...), ces mecs-là frappent fort, TRES fort. C'est aussi chirurgical que dévastateur et en deux titres, Kilo démontre qu'il a tout d'un grand. Et le confirme sur "Sinking to the bottom without you", "Day by day..." / "... Shine over my head", autant de purs condensés de noise burnée, de rock, de metal, de punk et de post-hardcore qui pulvérisent les tympans fragiles en distillant au passage quelques mélodies écorchées-vives, que le groupe envoient dans les tuyaux sans ciller. Car oui... il faut bien l'admettre : Kilo, c'est juste énorme.