Kickback : No surrender Circonvolutions cérébrales anéanties, une cochlée aux abonnés absents, une exposition trop sévère à la musique de Kickback peut avoir des conséquences imprévues et quelques peu facheuses, notamment des séquelles à vie. Attention, abandonner cet album avant la fin comme un lâche, c'est prendre le risque de finir comme un déserteur, pas de pitié, fusillé sans quartiers, même les corbeaux ne pourront pas picorer les petits bouts qui au passage n'existeront même plus. Kickback ne fait pas dans la dentelle, ça c'est pour les bites molles et c'est pas nouveau, Kickback ne fera pas de prisonniers et ne se rendra pas non plus, se battre ou mourir sous les accords sulfuriques, No surrender, no retreat, no prisoner, "mais dans les deux cas, t'es tout seul" ("No surrender"). Si le message n'était pas assez clair, cet album saigne à blanc, tous les potentiomètres dans le rouge et pas du petit rouge de gentille coccinelle, non! Du vrai rouge sang, du rouge de supernova, non seulement qui te saigne à blanc mais qui en plus te brûle les yeux si tu t'y colles trop près.
No surrender commence là où d'autres ont déjà laissé tombé depuis longtemps et ont abandonné le navire, après un titre éponyme qui donne le ton et la couleur (sang...), "deathlust" débarque bien égal à lui-même, comme si celà ne suffisait pas. "Le monde n'est habitable à la condition que rien n'y soit respecté", et c'est bien ça tout le problème et la raison d'être de cet album! Kickback ne respecte rien, mais alors rien du tout, aux oubliettes toute retenue bien à propos, quand Kickback n'est pas content, ce n'est pas un doigt qu'il te fait, c'est un gros poing qu'il te fout! "Warpath" en est l'illustration parfaite, vengeance, haine, rage à son paroxysme. Après 10 ans, ça fout les crans 10 ans quand même, "This is for us, this is not for you"... Et que dire du percutant "Aging disgracefully", un trou noir en puissance. On ne sait même plus où se planquer avec ce déluge interminable de guitares, de cris, de plomb en fusion, d'acide sulfurique, c'est un grosse chappe de béton qui s'abât pour t'étouffer. Un "If I die tonight" sans pitié, avec Kickback pas de flagornerie, pas de politesse, ça défouraille sec.