Khynn - Supersymmetry Any fear calms down laissait entrevoir un groupe aux capacités énormes, Supersymmetry vient confirmer tous nos espoirs ! Khynn a opéré quelques changements dans sa façon de faire, Sam prenant le chant principal à Fab qui reste dispo pour la deuxième couche, et rien qu'avec ça, nos griefs quant à la qualité de l'ensemble ont totalement disparu. Le combo a de nouveau fait confiance à Brett Caldas-Lima (To-Mera, Bomb Scare Crew, The Walrus Resists...) et nous gratifie d'un superbe artwork presque supersymétrique (signé Hicham du Strychneen studio) décliné sur tout le digipak et même en poster à la place du "livret".

Après quelques notes pour poser une ambiance, les Bisontins passent les vitesses, appuient sur les pédales et envoient du très gros. Dès "Tainted impression", l'impression donnée n'est pas en demie-teinte, gros riff à la Gojira, virage avec une harmonique et vas-y qu'on embraye avec quelques choeurs pour lancer un titre sacrément charpenté. Pas question de laisser retomber la pression, du moins, pas tout de suite, les rythmiques enfoncent le clou et défoncent les enclumes alors que le chant puissamment éraillé cherche parfois à calmer tout le monde avec un peu de phrasé ou quelques tentatives mélodiques mais vite rattrapé par la densité et l'explosivité de l'ensemble, le chant retourne à la baston. Ce n'est que quand il donne immédiatement le tempo ("Black circles", "Wasted time") qu'il arrive à contenir les assauts. Et si les guitares relâchent les pédales et la jouent acoustique, on obtient de grandes bouffées d'air frais, que ce soit sur "Breath inside me" (où l'on retrouve Ani Ritzel de Dharma) ou sur "Living time". Deux titres qui tranchent forcément avec le reste mais qui trouvent leur place dans cet opus au même titre que "A wild night" ou "Into the supersymmetry" aux structures plus posées qui gagnent en relief en beauté même si l'ombre de Gojira (encore mais il n'y a plus meilleure référence) plane sur certains passages.

Sans faire trop de bruit depuis son prometteur EP, Khynn a doucement mais sûrement préparé l'étape suivante qu'était pour lui ce premier album. Avec ce Supersymmetry, les Doubistes remettent les pendules à l'heure, ceux qui les avaient un peu oublié (j'avoue) voient leurs mémoires être ravivées, pour les autres, le choc de leur découverte sera brutalement bon.