C'est en juin 2001 que le faire-part de naissance de Keishah est envoyé aux proches. Les parents sont différentes formations varoises au rang desquelles Clown, Missing et Jawaclan. Via ses groupes et à eux 7, les Keishah ont déjà pas mal d'expérience et ont par le passé ouvert pour pas mal de monde dont Pleymo, Watcha, Mass Hysteria, Tripod ou Seven Hate, ensemble avec Keishah ils ne sont pas en reste puisqu'en quelques mois, ils se sont frottés à bon nombre d'excellents groupes, raflant toutes les bonnes premières parties de la Côte d'Azur ou presque ! Au tableau de chasse se sont donc ajoutés Viridiana, Eths, Zombie Eaters, Psykup, Fis(ch)er, Babylon Pression, Romeo is Bleeding... Durant l'été 2002, ils enregistrent leur premier maxi (4 titres) appelé Trip, il sort fin novembre de façon indépendante et début 2003 est distribué par Musicast. Présents sur la compil' SudCore, le groupe n'en est qu'à ses débuts, visiblement bien entouré, nulle doute que Zez (Batteur), Jonath (samples), Loran + Nih-Ko (guitares), Dje (basse), G-Rom (chant) et Fatt (chant, guitare et programmation) vont poursuivre dans cette voix et faire monter leur soleil plus au nord...
Keishah
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Keishah / Chronique LP > Keishah
Il aura fallu attendre 3 ans pour retrouver Keishah mais les azuréens ont pris le temps de bien faire les choses et leur album éponyme est une réusite à tous les niveaux. Un label qui, on l'espère, s'installera durablement : Versus, une distribution qui n'a plus rien à prouver (Night & Day), un enregistrement au studio Up-date sous la direction de Serge Begnis, une grosse production signée Michaël Germond, un mastering réalisé par le maître en la matière JP Bouquet (à L'Autre Studio), un artwork sur fond blanc qui tranche et se déplie. Tout est donc réuni pour écouter un putain d'album et les compos sont au niveau attendu, Keishah confirme donc largement son essai Trip et devrait occuper les devants d'une scène néo française qui a en partie rendu les armes (split de NFZ, démission de Pleymo) et même redorer le blason d'un style dénigré (il faut dire que certains l'ont amené bien bas) voire donné pour mort... Creuset où se croisent samples et guitares, hip hop et métal, scratch et batterie, Keishah joue avec les références (telle le riff principale de "Effacée" qui lorgne lourdement du côté d'Eths) et se joue des influences pour imposer sa marque : un double chant dynamique et des guitares qui créent de l'espace pour le reste des instrus. De bonnes rythmiques ("Explose"), de bons plans de gratte ("Elle s'éveille", "Une journée ordinaire"), de super samples ("Dans mon repaire", "RLX", "1termède"), de belles combos au chant ("Ton regard m'effraie"), ça suffit largement pour faire un bon album mais Keishah ne s'arrête pas là et continue d'écrire de bons textes ("Parasites", "Ce pouvoir") et ce tout au long de l'album... Une véritable performance si on les compare à certains de leurs comparses...En conclusion, rarement un album estampillé néo-métal n'aura autant de plaisir à son auditeur, ce premier album éponyme est donc à écouter sans retenue, si seulement tous les groupes de néo avaient eu ces qualités...
Keishah / Chronique EP > Trip
Après un beau sample de bienvenue, les guitares de Keishah envoient la sauce et le flow des deux chanteurs donnent le ton. Néo-métal option hopcore. Mais le refrain casse la comparaison avec les "leaders" de la scène que sont Pleymo et Enhancer, Plus brut que les premiers, plus mélodique que les seconds, c'est du côté des voisins de Tripod ou des excellents NFZ qu'il faudrait à trouver des similitudes avec Keishah, on peut même pousser jusque Lofofora sur certaines intonations ("Trip"). Le 4 titres bénéficie d'une assez bonne production, bravo à Eric Pages et à l'Open Studio, gros son, finesse des détails, chant aux rythmes agréables, tout est bien dosé, on est donc loin des schémas bateau du néo dont les ricains nous abreuve à longueur d'année. Si on ajoute à ça des textes au niveau bien plus élevé que la moyenne du style ("Le prix à payer"), on obtient un très bon combo sur lequel on peut miser pour l'avenir (tout comme NFZ dont on attend impatiemment les nouvelles compos !). Keishah pêche quand même parfois en jouant la facilité avec les riffs de guitares, certes efficaces mais qui pourraient, on le sent, être complexifiés dans les enchaînements pour sortir davantage du lot. Puisque le chant est bien tenu, très varié, puisque les machines sont au taquet, puisque la batterie frappe juste, puisque les compos sont bien écrites et construites, on peut demander aux guitares encore un peu plus d'inventivité et à la basse une présence plus constante, Keishah en est largement capable, Trip le démontre en partie, mais ne nous en donne qu'un aperçu, on en veut toujours plus !
Au coeur de la Côte d'Azur, qui avec l'Ile de France est certainement la région la moins avare en combos néo, ce Trip est une superbe carte de visite, et même sur une scène nationale saturée de groupes éphémères, Keishah a les moyens de durer et de petit à petit s'imposer.