karma'sutra : laisse toi faire Après une longue année de composition sort fin août le premier album des Karma'Sutra : Laisse toi faire est enregistré au studio Gang avec leurs précédents collaborateurs Marc Damblé et Freddy Martineau. Le mastering se fait par Howie Weinberg, un pro du son "us" (Nirvana, MetallicA, KoRn, Faith No More…) Pour les assidus de fusion métal et de néo, Laisse toi faire est un album à écouter. Il est vrai que le groupe reprend les clichés du genre (comme sur "Présent" ), des riffs de guitares basiques, une combinaison d'enchaînements musicaux que l'on retrouvent chez beaucoup, un gros son de basse et une voix juste mais pas particulièrement intéressante. Pourtant il y a un je-ne-sais-quoi de bien fait chez Karma'Sutra qui donne envie de s'y attarder. Le son choisi rend un résultat plus rock que métal. Certaines compo sont attachantes, voire accrocheuses et surtout un travail important a été fait au niveau des arrangements et des sons expérimentés. Certains se souviendront de Karma'Sutra comme un groupe qui mélangeait des sons orientaux, world et autres à des compos plus métal. Si la musique s'est radicalisée depuis le mini-cd, on ressent encore cette atmosphère, enivrante, qui démarque le groupe de la multitude néo. Avec "Ca$h flow" et "Laisse toi faire" on a le droit a du rentre-dedans contrôlé, efficace, pas réellement violent, mais bien entraînant. On apprécie la voix changeante de Fabien, parfois gueulée, je la préfère parlée ou criée. Au niveau des textes on rentre directement dans le domaine de la remise en question "se remettre en cause, marquer une pause, car longue est la route / A l'ombre d'un doute !" ("L'ombre d'un doute") ou du politique avec des thèmes sélectionnés avec soin parmi les faits ("Oubliés") de l'actualité ("Digna ochoa") ou des auteurs tels Noam Chomsky (professeur de l'Université du Massachussets en linguistique et philosophie) qui inspirent les textes de "Ca$h flow" ou de "laisse toi faire" : les apologues du marché sont lâchés dans l'arène publique, médiatique (...) la libre et pure saine concurrence n'est-elle qu'une vue de l'esprit, une douce fantasmagorie ?". Même s'il est un peu paradoxal pour ce jeune groupe de parler d'anti-mondialisation en étant signé chez Az, Vivendi-Universal… On retient encore "Timor" et "Digna", deux chansons qui m'ont frappée, d'abord autant au niveau des textes, des drames traités de façon quasi personnelle puis au niveau de l'ambiance recherchée. Celle-ci est planante, grisante et bien élaborée, on la retrouve d'ailleurs tout au long de l'album, rafraîchissante, puis lorgnant le glauque, on se laisse prendre à la musique.. "progresse la tumeur... et détruit le meilleur… (...) on oublie ce que la terre nous avait appris...".