Inys - Noir sur blanc, à titre posthume... Noir sur blanc, à titre posthume. Lorsque l'on découvre le titre et que l'on déchire l'enveloppe, dévoilant ainsi le nouvel EP d'Inys, on comprend à quel point tout est justement dans cet effet d'annonce. Noir sur blanc, délicatement déposé dans une pochette cartonnée sérigraphiée à la main (du "home made" (comme Enkrateia du reste), l'ultime effort discographique d'Inys joue la carte d'une sobriété dissimulant tant bien que mal cette rage foudroyante qui ne va pas tarder à prendre d'assaut nos tympans pourtant exercés à ce type d'épreuve auditive. Musicalement donc, Noir sur blanc, à titre posthume est un EP composé de trois titres pour près de 24 minutes d'un post-hardcore grésillant à haute teneur en acidité ("La fissure du trône"). Notre premier contact avec le groupe s'était révélé assez éruptif, celui-ci confirme confirme tout ce que l'on pensait de ces furieux qui ont décidé de boycotter la machine MySpace pour se défendre dans leur coin. Sans l'aide du mastodonte de NewsCorp., Inys a toujours su cultiver sa différence, presque jusque-boutiste et sans concession.
Une certaine idée de son art qui, loin de s'enfermer dans le caractère radical que suppose la violence de sa musique, lui a permit de développer une identité artistique dont beaucoup pourraient (devraient...) s'inspirer. En écoutant "L'ombre et le reflet", on peut penser à des tas d'influences mais au bout du compte, les natifs de Chambéry n'en ont que faire, se moquent éperdument des comparaisons et creusent leur sillon musical, en toute indépendance avec l'intégrité pour seul code d'honneur. Epidermique dans la douleur qu'exsudent ses compos ("Emboîte le pas"), le groupe ne bouleverse pas fondamentalement son style. Sur des fondations post-hardcore, il distille son vénin métallique avec une furie qui ne se dément jamais, malgré quelques instants d'un "calme" sommes toutes très relatif. Car Inys, à l'heure de coucher sur ce disque l'ultime chapitre de son histoire, a décidé de se lâcher, d'ouvrir les vannes émotionnelles et de laisser parler sa fureur. Et pour une dernière, autant y aller franchement sans se soucier des dommages auditifs collatéraux... Agression permanente, une constante dans l'oeuvre du quartet, des éléments musicaux qui entrent en collision les uns avec les autres, le chanteur qui hurle encore et encore jusqu'à s'écorcher les cordes vocales avec du verre pilé. Jusqu'à son dernier souffle et le retour du silence. Rideau.