Encore un petit nouveau sur la scène post-metal ! Inner Landscape vient de Lyon avec un post-sludge-core où se signalent surtout les guitares et les rythmiques. Ce sont clairement les instruments qui donnent le ton et nuancent les ambiances sur ce premier album puisque le chant reste du côté obscur : grave, sourd et rugueux, il ne laisse pas de place à la lumière ou à des harmonies qui viendraient rompre une ligne directrice qui colle aux thèmes abordés (la promo évoque la "dissolution" bien avant le suicide de Macron).
Un choix dont je ne raffole pas, mais qui n'est pas rédhibitoire car le manque de variété dans la voix est largement comblé par les efforts des guitares, de la basse et de la batterie. Tout au long des 5 longs morceaux ("Wreckage" n'est finalement qu'une parenthèse ultra chaotique), les musiciens jouent avec le tempo, les effets, les ombres, le poids des riffs, la légèreté des notes, la saturation de l'atmosphère pour nous émouvoir ou nous faire plier sous leurs assauts érosifs (qu'ils soient très mesurés comme sur "Old ghosts" et "3h33" ou plus brutaux sur "Collective dissonance"). Un travail précis et réfléchi, du beau boulot quoi.
Publié dans le Mag #61