Comment décrire la souffrance en musique ? Je crois qu'In Der Welt détient la réponse. Ce groupe de post-metal hardcore clermontois a sorti en février dernier en autoproduction un premier album hautement vertigineux naviguant dans des eaux sombres avec de petites interstices de lumières perçantes savamment bien placées ci et là dans cette houle agitée. Déjà, sur le papier, c'était très alléchant, mais ce qui est encore plus jouissif, c'est que ce groupe fondé en 2019 possède un chant éraillé et hurlé semblable à celui de Grady Avenell de Will Haven. Et Dieu sait que dans notre terrier, beaucoup porte ces derniers dans le haut du panier. Sans toutefois être une pâle copie vocale, In Der Welt ne peut être comparé à eux dans le sens où ils travaillent davantage le côté mélodique que les Américains. Alors certes, avoir un super chant est un atout, mais concernant les Clermontois, je serais presque tenté de dire que le plus important n'est pas là. Car ces mecs sont capables de composer de manière magistrale. Au fur et à mesure que les morceaux passent, on découvre et on se rend compte de la variété mélodique et que la recherche esthétique est globalement poussée, ils ne se contente pas de repomper bêtement les structures, les dissonances ou les riffs de leur musiciens préférés. Ils amalgament le tout avec classe, cela en tue définitivement l'ennui.
Publié dans le Mag #56