Depuis 2001, Icos est un groupe qui oeuvre dans un registre post-hardcore sludge down-tempo aux relents parfois punk et qui, après 4 ans passés à façonner son identité musicale, sort son premier album avec Walk with me (2005). Deux années plus tard, les Suédois remettent le couvert avec Fragments of Sirens qui sort chez les activistes d'Alerta Antifascista (Aguirre, Fall of Efrafa, Witch Hunt...). Courant 2008, Icos se fait notamment remarqué part un split avec Overmars et se voit, quelques mois plus tard, retenu pour figurer sur la compilation Falling Down : Volume II.
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Icos vs Overmars pour ceux qui connaissent les deux formations, ne serait-ce que de réputation, cette rencontre underground et infernale promettait de faire des étincelles. Deux spécialiste du post-metal hardcore oppressif et caverneux qui partagent un split sur le label Alerte Antifascista (Against Empire, Wolfbrigade...), ça ne pouvait guère donner autre chose qu'un effort d'une lourdeur incommensurable et d'une noirceur à la limite de l'indicible... Un titre chacun mais des milliers de possibilités de déchaîner les éléments pour ces deux groupes qui partagent une vision sommes toutes assez commune de leur art.
On prend le split à l'envers et on commence l'exploration des enfers par Icos. Généralement classée dans la catégorie punk hardcore expérimental et progressif, la formation suédoise se fend ici d'un titre qui s'enfonce dans les profondeurs de la Terre pour trouver refuge dans une caverne souterraine, au coeur des soubassements du royaume d'Hadès. L'atmosphère est quasi irrespirable, le groupe plante ses riffs comme autant de clou que l'on enfoncerait dans la chair d'un condamné à la crucifixion. Si on devait mettre le groupe en concurrence avec quelques autres formations contemporaines, Icos n'écraserait pas ses adversaires, il les lobotomiserait littéralement. Autant dire qu'ici, ça ne rigole pas, mais alors pas du tout. Six minutes et des poussières durant, les scandinaves développent un post-hardcore sludge aux effluves death qui suintent la haine à plein nez, exsude pour tous les pores de ses riffs une aversion viscérale pour l'humanité, le genre humain dans son ensemble, que rien ne peut décemment contenir. Nihiliste.
Vient alors le tour d'Overmars, qui après la performance de Born again, un album composé d'un seul et unique titre aussi monolithique que dément, n'a plus grand chose à prouver. Du coup, le groupe lâche la bête en liberté et laisse exprimer sa folie dévastatrice. Après une mise en route patiente et toute en délicates vibrations doom, "The Road to awe" déverse des litres d'acides sur les enceintes. Question douceur et volupté, ici on oublie, les frenchies prennent leur temps avant de faire exploser notre brève assurance, sur une deuxième partie apocalyptique qui ne fait que semer chaos et destruction sur son passage. Overmars n'est pas du genre à laisser des survivants. Aussi dans un véritable déluge de rage brute et de dissonances que le groupe prolonge encore et encore, les guitares se font l'écho des symptômes de ces tourments insondables qui l'habite. Le vocaliste aboie plus qu'il ne chante, guttural, sauvage, écorché vif ; et les lyonnais, dans une vague lueur de clémence abrègent nos souffrances en nous portant le coup de grâce...