Housebound - Schadenfreude Petit rappel des faits : il y a 3 ans et des poussières Housebound livrait Winter blow, le premier chapitre d'un dyptique dont la suite, Summer swing, devait paraître quelques mois plus tard, du moins c'était là, le projet. Mais deux départs au sein de son line-up et pas mal de temps écoulé entre la sortie du premier EP et la réactivation très officielle du groupe, Summer swing ne vit finalement jamais vu le jour. Jusqu'à ce paraisse finalement Schadenfreude, un nouvel EP du groupe oui, mais qui n'a strictement rien à voir avec le concept initial. A un gros détail près tout de même, parce que le Housebound que l'on connaissait déjà n'a pas tant changé que ça. Pas foncièrement en tous cas.

Prenant d'assaut les tympans et les enceintes dès la première seconde, l'inaugural "Idea of progress" dévore goulûment la platine et place ce Schandenfreude (soit littéralement "joie malsaine", du plaisir de se moquer du malheur des autres) sur orbite. La puissance de feu est au rendez-vous, les gros riffs hardcore metal tronçonnent dans tous les sens et le groupe fait parler un groove tout à fait imparable ("Avectü"). Précis, puissant, limite sauvage par moment mais surtout net et sans bavure, le quartet strasbourgeois la joue classique mais brutalement efficace. Foudroyant surtout lorsqu'il vient hacher menu la platine à coups de guitares débroussailleuses/moissonneuses-batteuses qui envoient la sauce par saccades et de belle section rythmique qui marteau-pilonne à tout va ("Pure malt").

La recette fonctionnant à plein régime, pas question de se priver alors les Housebound y vont bien gaiement sur "El condor" qui arrache sévèrement la tapisserie avec les dents, sauf qu'à un moment, le metal épileptique et surpuissant, certes outrageusement outillé, ça va bien cinq minutes, alors ils changent un peu leur fusil d'épaule en proposant "Icmb". Soit près de neuf minutes de Tool-like (on exagère légèrement) pour un morceau de metal alternatif aux effluves parfois progressive et une bonne rasade d'éruptions HxC du plus bel effet, ce pour un résultat qui sonne comme le sommet de ce Schadenfreude déjà par ailleurs fort recommandable. Et comme le sixième et dernier titre de la bestiole, soit "Wyoming stuntman douchebag" envoie lui aussi une belle mandale en pleine face en la jouant heavy stunt'n'roll hardcore power-burné, on ne peut reconnaître que l'évidence : à savoir que le retour des Housebound aux affaires est aussi salvateur que brutalement électrisant.

Welcome back boys !