Housebound : On a daily basis... Avant d'entrer au coeur de l'astre Housebound, il semble inévitable de s'attarder quelque peu sur son aspect : la pochette. Si la face externe du digipack illustre l'intérieur d'un appartement (trop) bien rangé et vidé de ses occupants, la donne change du tout au tout lorsqu'on déplie les volets de l'emballage. On découvre alors les mêmes lieux au petit matin, avec une bande de potes ayant retourné le salon et agonisant après cette petite beuverie. Autre originalité, la tracklist. Si les chansons portent bien de "vrais" titres, la numérotation classique est remplacée par différentes heures de la journée (et de la nuit). Ainsi, le disque commence à 15h00 et se termine le lendemain à 13h00.
Pratiquant un métal des plus sophistiqué, quelque part en orbite autour de la supernova Deftones, elle-même absorbée par l'amas stellaire Tool et sous une pluie de météorites (identifiées comme "hardcore", "métalcore", "émo", "progressif" ou même "ambiant"), on se rend vite compte que les rivaux potentiels des Strasbourgeois ne sont pas légion. Car avec ce premier album, Housebound frappe très fort et place la barre à un niveau exceptionnel. On a daily basis... est certainement un des disques incontournables de ce cru 2006, pourtant déjà enchanteur.
Il est délicat d'attribuer beaucoup de précision dans l'étiquetage du groupe puisque si le noyau n'est fait que de métal, certaines plaques tectoniques libèrent une intensité rock dévastatrice, et rappellent Lazy à notre bon souvenir. Les variations de rythmes et de climats ne manquent pas, et Zed s'adapte parfaitement aux situations, son impeccable chant en anglais parfaisant l'exercice. Si les idées fusent de toute part, elles sont néanmoins posées sur la table pour être disséquées (les morceaux font entre 4 et 7 minutes) et suivent une ligne relativement homogène mais aucunement linéaire. On a daily basis... est tellement bon qu'on ne sait à quel titre tirer son chapeau. Peut-être à "The nipple song" où métalcore groovy s'acoquine au néo, à "Dig" titre compulsif à volonté, à "Nutshell" et "Boredom", furieusement néocore, à "Stay tuned", entrouvrant la porte de l'émo-Deftones, à "Trust", s'invitant auprès de la cour de Tool ou au plus classique "B.L.E.N.D.", mais toujours aussi porteur d'énergie et de bonnes choses. Si quelques titres ont échappé à mon inventaire, c'est pour mieux vous les laisser découvrir par vous-même.
Ce premier album impeccablement produit, composé de subjuguants titres et d'une intelligence remarquable, place Housebound parmi les groupes français qu'il ne serait pas étonnant de voir s'exporter dans quelques années, à l'image de Gojira, très loin de son berceau natal.
Un comité scientifique international vient d'éliminer Pluton de la liste des planètes composant le système solaire mais une nouvelle est apparue dans le PMF, il s'agit de Housebound dont la trajectoire est d'ores et déjà très intéressante à observer...