Holding Sand - A life worth memoirs On avait laissé Holding Sand il y a quelques années (en 2011) avec un EP (On sleepless nights) oscillant entre rock et post-hardcore, on les retrouve aujourd'hui dans notre boîte aux lettres avec un nouvel album plus métal/émo/metalcore que rock ou post quelque chose. Dans l'intervalle, le groupe a sorti un album en 2012 (Some things are better left unsaid qu'on a attendu en vain...) et a continué sa route croisant quelques grands noms du gros son made in France (AqME, Mass Hysteria, Bukowski...). Bref, les revoilà dans nos esgourdes en février 2015 avec ce A life worth memoirs assez ambitieux puisqu'il propose de découvrir la fin de vie d'un personnage touché par la maladie et qui passe par différentes émotions comme la rage, la dépression et finit par accepter sa mort (dans un gémissement). Ecrire des textes n'est pas simple, les écrire sur un thème précis et les coller à la musique qui varie les atmosphères, ça l'est encore moins, c'était donc risqué sur le papier mais comme c'est réussi, bravo.

Une fois le diagnostic pris dans la tronche, les guitares se font tranchantes et le chant ultra agressif passe du screamo à l'émo attaquant les cordes sensibles à mesure que le tempo se ralentit et les notes s'aiguisent. Le contraste augmente sur la trame "Hell bent" avec davantage de poids mais aussi de clarté et quelques mélodies travaillées dignes d'un métalcore qui aurait bossé à fond ses constructions et les enchaînements. C'est d'ailleurs cette juxtaposition d'ambiances opposées qui fait l'essentiel de l'intérêt de ce A life worth memoirs puisqu'elles s'emmêlent avec classe et un titre qui commence avec des sons clairs peut vite devenir un défouloir de désespoir enragé ("Merry-go-round"). Avec ou sans chant, on reste scotché à l'évolution de ce combat ("Wreck") jusqu'à l'annonce du verdict et cette trompette (de la mort) qui fait trembler et indispose tant on comprend que la fin est proche et que le mal l'a emporté. Viens alors le temps de la lumière paradisiaque, des gémissements, du recueillement, le rythme a baissé, les accords s'étirent, le chant garde sa rugosité mais la contrebasse met un terme à l'histoire

Une bonne idée, un superbe digipak, un son de qualité (signé Francis Caste qu'on ne présente plus dans nos pages), Holding Sand franchit une nouvelle étape dans son parcours et on espère maintenant les voir encore plus en live (et pas que dans la région de Tours...).