Holding Sand - On Sleepless nights Cinq titres pour un gros quart d'heure de musique (un peu plus de 17 minutes), c'est très largement suffisant aux Holding Sand pour affiner leur identité artistique, cette griffe puissamment évocatrice qui mélange harmonieusement songwriting emo-rock abrasif et post-hardcore écorché vif, le tout avec une bonne petite dose de metal sulfurique et ultra-léché (merci la prod' quand même) en guise de nappage, les auteurs de cet On sleepless nights ont beau être français, ce qu'ils font sonne très américain, mais genre plutôt le haut du panier, avec les avantages et les inconvénients que cela suppose.

"The future belongs to heartless whores" pose d'entrée les bases de ce qu'est Holding Sand, soit un quintet qui maîtrise déjà son sujet et qui envoie des compos qui pulsent sérieusement dans les éprouvettes. Mélodiques et hargneuses, puissantes et efficaces, des torpilles saturées qui claquent bien dans les tympans et qui, sur une durée aussi courte, font de jolis dégâts dans la tuyauterie auditive. L'éponyme "On sleepless nights" est à ce titre un modèle du genre, redoutable dans les attaques de guitares, porté par une mélodie fédératrice et quelques breaks détonnant, on se dit que la recette est imparable et que même si l'ensemble est parfois un peu trop net, trop propre, trop "parfait" en termes de son, le résultat proposé est tout de même d'excellente qualité.

Surtout que la suite, avec "Black is the new black" et surtout "What eyes betray" confirment assez bien ce que l'on pensait du groupe au terme des deux premiers titres (avec un bémol sur le premier nommé cela dit, un peu convenu sur la durée). Holding Sand insuffle une petite dose de feeling punky à son ensemble emo-post-hardcore-rock et, s'il se cherche parfois encore un peu en terme d'écriture, parvient à se trouver parfaitement sur "Shooting stars", cinquième et dernier titre du présent EP. Et de faire une nouvelle fois étalage d'une classe peu commune dans l'hexagone, tant en termes de composition que d'exécution formelle, avant de passer à l'étape suivante, à savoir le cap du premier album, dans les tuyaux à l'heure où sont rédigées ses lignes. A suivre donc...