Metal Métal > Hjarnidaudi

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Derrière l'étrange pseudonyme de Hjarnidaudi se cache en fait un one-man band étiquetté drone-black metal expérimental mené de main de maître par le norvégien Vidar Ermesjo. Celui-ci, après un premier album, (PainNoiseMarch), paru en 2006 chez l'exigeant label anglais Paradigms Recordings (Gnaw their tongues, Jarboe...), voit son travail faire l'objet d'une réinterprétation par Niklas Kvarforth (de Shining) en 2008 alors même qu'il travaille sur son deuxième effort. Celui-ci sort en 2009 via Music fear Satan (HKY, One Second Riot) et se présente sous la forme d'un long monobloc funeral doom/drone metal de près de quarante minutes... pour une expérience sensorielle hors du commun.

Hjarnidaudi / Chronique LP > Psykostarevoid

Hjarnidaudi - Psykostarevoid (CD) Imprononçable mais littéralement immersif, Psykostarevoid, deuxième opus solo du norvégien Vidar Ermesjo est de ces oeuvres sorties d'un peu nulle part (merci Music fear Satan) et qui, une fois posées dans le lecteur, viennent nous happer pour nous plonger la tête la première dans un univers musical à la fois labyrinthique, inextricable et obsédant. Segmenté en 4 plages histoire de permettre à l'auditeur de sortir de temps en temps la tête de l'eau, 4 épisodes d'un voyage au bout de l'enfer parfaitement scénarisé, l'album est un monobloc métallique aux effluves industrielles abrasives et au voile drone-black oppressant. Comme s'il devait être le résultat d'une collision transversale et cataclysmique entre Godflesh, Jesu et Burzum, le tout trempé dans un bain d'acide. Une sorte de prison mentale à la trame sonore expérimentale d'une remarquable et infaillible cohérence. Psykostarevoid explore les méandres de la pensée alternative, se perd dans un esprit partiellement désaxé et n'en ressort donc pas tout à fait indemne.
Car Hjarniaudai se nourrit de ces fugitifs instants où, de la normalité, l'esprit bascule dans les affres de la démence, de ces fragments schizophréniques, paradoxes et autres esquisses d'aliénation mentale qui traversent la nuit, pour en extraire un substrat sonore qu'il diffuse à travers le prisme de cet album. Basses lourdes et pénétrantes, bruissements saturés, les ombres d'une humanité décadente qui planent au loin, la menace sous-jacente d'un chaos psychiatrique devenu inexorable, Vidar Ermesjo voit le monde en noir. A la limite quelques dégradés de gris parviennent à discrètement subsister, mais pureté et innocence ont ici disparu de la surface du globe. Psykostarevoid fait naître en nous des images qui nous font définitivement basculer du côté obscur de la conscience, des panoramas d'une noirceur implacable, bande-son d'un monde en déliquescence comme tout droit sorti du The road de Cormac McCarthy. Au fil des secondes qui s'égrènent lentement, l'atmosphère devient de plus en plus irrespirable, la distorsion, glaçante prend encore plus d'ampleur et enveloppe complètement l'album. Drone-ambient subversif nappé de quelques passages plus aérés, magma musical en forme de sables mouvants sur-saturés desquels on ressortira invariablement exsangue... même en étant habitué par la force des écoutes répétées, Psykostarevoid flirte dangereusement avec l'état de chef-d'oeuvre. Un plaidoyer post-apocalyptique et subversif porté par quelques 42 minutes d'un intense périple au confins de la folie.