Certainement pas rassasié avec Psychonaut, Stefan De Graef chante aussi avec Hippotraktor, les registres sont assez similaires car on peut évoquer le post-metal et le prog' et les combos alternent parties métalliques et plus accessibles. Les auteurs de Stasis sont cinq et n'hésitent pas à envoyer les guitares au charbon, résultat : la teinte est donc plus sombre, la lumière a plus de mal à pénétrer, mais réussit tout de même parfois à éclairer un ensemble assez technique et oppressant. Les Malinois ont du mordant et le chant alterne moments death et d'autres plus éthérés (avec aussi quelques mots d'Eline Banken et de Victor Jacobs). Cela rend parfois l'écoute difficile car les ambiances varient assez nettement au sein des titres, ainsi par exemple sur "The reckoning", on passe d'une douceur acoustique très fine à une brutalité quasi black puis à une transition post-prog qui finit par calmer le jeu. Les pistes sont donc assez brouillées puisque de nombreuses idées sont suivies et se retrouvent agglomérées, cela en devient une marque de fabrique du combo, même si je le trouve plus efficace quand il s'en tient à quelques schémas plus lisibles et homogènes ("Echoes").
À noter les belles photos de Sam Coussens qui donnent envie d'aller se balader à la tombée de la nuit dans un musée (ou une église ?). En tout cas, la coupole est magnifique même si elle n'existe pas... Elle est en effet le résultat d'une création artificielle, certainement à partir d'une photo du dôme de la basilique Notre-Dame de Hanswijk (à Malines) améliorée par les demandes à une IA du guitariste du combo (Christian Verheyden).
Publié dans le Mag #61