Hertz and Silence à Dunkerque (2002) Hertz and Silence à Dunkerque (2002) L'album s'ouvre sur une intro instrumentale, se termine par un morceau génial instrumental également, c'est pour faire beau ou vous voulez vraiment travailler les ambiances ?

Benjamin : Oublie le mot génial... mais tu peux laisser instrumental...
Céd : Euh, je veux faire appel au public ! Non, je vais prendre le 50/50... alors ... Fred ?
Fred : Moi ? Je téléphone ! (rires)
C : En fait, on voulait une intro, on ne voulait pas démarrer de but en blanc. Le dernier morceau, on l'a bossé plus en clin d'oeil qu'autre chose.
F : Ca s'est fait comme ça, sans le chant on trouvait ça bien, on a commencé avec juste un riff... Et puis on a décidé de le laisser comme ça.
C : Et le mettre en plein milieu de l'album, ça aurait peut-être endormi les gens, donc on l'a mis à la fin. Mais c'est plus un clin d'oeil qu'autre chose...

Un clin d'oeil à qui ?

C : Aux gros bourrins qui écoutent le skeud...

L'album est plus lourd, plus massif, un peu moins technique que le premier, y'a une raison ?

F : Je suis désolé, ne me frappe pas ! Fred, tu vas répondre ?

Dés qu'il y a une question dure c'est pour toi! (rires)

B : Il n'est pas moins technique...
F : Moins technique... pfff... il y a moins de notes, on a voulu alléger un petit peu mais rythmiquement, c'est quand même assez chiant des fois, y'a des moments, c'est un peu compliqué, même moi je m'y perds (rires)
C : A la base ce qu'on voulait, c'était gommé un peu l'aspect heavy métal qu'il y avait sur You machine ! de façon à devoir moins se concentrer sur ce que l'on fait quand on est sur scène sur les plans assez délicats. Fatalement, les riffs se sont retrouvés allégés. Le fait que ça soit plus lourd, ça tient surtout à l'accordage, on est en si bémol ce qui est relativement plus bas et plus lourd.
F : Et puis, les gens qui regardent les plans techniques, il n'y en a plus beaucoup, ils préfèrent suivre tout le monde que bloquer sur quelqu'un...
C : C'est naze de dire "voilà on fait ce plan-là, t'as vu un peu comment on le fait ?" Et si tu le fais et que tu te plantes... (rires)

C'est la scène et donc le public qui vous ont poussé vers ça ?

C : Oui, quelque part, c'est vrai. Et en se désaccordant, on ne pouvait pas se permettre, toi qui joue de la basse, tu dois le savoir, plus ta corde elle flotte, moins tu peux te permettre de faire 2 milliards de notes à la seconde... Même si on ne l'a jamais fait...


Quel est le rôle de Stéphane Buriez là-dedans ?

C : Il mettait les K7 de cul dans le magnétoscope (rires)
F : Il roule les joints, il ouvre les cannettes...
C : On est arrivé avec le CD tout prêt (rires de Fred), ouais, les morceaux du CD tout prêt. Et autant sur le premier, il était intervenu par-ci par là "ce serait bien qu'il y ait ça...", là sur le deuxième on lui a dit "tu la fermes" (rires), ...
Hertz and Silence à l'Aéronef (2001) Hertz and Silence à l'Aéronef (2001) F : Au niveau son, il a apporté des idées, il a pensé à poser 4 couches de guitares avec des amplis différents, il a pris vraiment le temps de travailler les guitares, travailler des choses qu'on n'avait pas forcément fait sur You machine ! Enfin, c'est surtout au niveau du son parce que sur You machine ! avec Stéphane on avait retravaillé les compos : des petites idées, des petits changements rythmiques. Celui-ci, on est arrivé, tout était fait, même au chant, Christophe avait fait un bon boulot et on n'a pratiquement rien retouché. Le seul truc qu'on a retravaillé avec lui c'est les samples et surtout le son. Y'a du gros son, les guitares sont assez en avant, assez percutantes, il a fait un super boulot.

Moi, je faisais l'analogie avec le dernier album d'Oversoul qui a évolué de la même façon...

C : Les compos étaient déjà faites, il s'est imposé au niveau du son. De toute façon, nous, on voulait rebosser avec lui parce que la première fois, ça c'était bien passé.

Et sur "Keep in step" ArnoFlago est invité, c'était prévu ?

C : A la base, on voulait qu'il y ait Bob de Watcha et il s'est trouvé qu'au moment où on devait enregistrer les voix, on avait déjà pris du retard sur l'enregistrement, et Bob avait une rage de dents. Avec Arno, le feeling est toujours bien passé et on lui a dit "allez, viens avec nous et enregistre un truc avec Christophe, il faut absolument que tu le fasses". Finalement Christophe aurait très bien pu enregistrer ça tout seul mais on avait l'occasion d'avoir Arno...
F : Et puis ce qu'il a fait nous a bien plu, son parlé un peu américain, c'est pas la même approche que Christophe et c'est sympa, c'est bien.

Le chant anglais, français, vous choisissez comment parce que les chansons en anglais pourraient être en français et vice versa ?

F : Ca dépend de quoi ça parle au moment précis, moi les intonation françaises, ça ne me déplaît pas.
C : A la base, avec Christophe on s'était même dit : on fera 50/50, mais il s'est trouvé que quand on a écrit les textes, c'est parti en vrille, mine de rien, c'est plus facile d'écrire en anglais...

Le premier album est surtout en anglais...

F : Ca c'est présenté comme ça au fur et à mesure, Christophe disait "tiens je vais essayer en français" et comme ça sonnait, que ça nous plaisait tous.

Vous mettez du français quand il faut plus faire passer un message ?

C : Un message... On n'en a pas trop... Les chansons en français, ça parle de cul, y'a pas trop de message là-dessus... C'est que Christophe avait écrit des textes là-dessus et qu'il le sentait mieux.
F : Et en français, il y a des termes plus accrocheurs comme "déchiré", c'est des mots assez mis en avant, la différence c'est juste ça...

Le packaging est somptueux, qui en est responsable ?

C : C'est moi ! (éclats de rire de Fred)

C'est quand même un investissement...

F : C'est la maison de disque qui paye ! (NDO : en fait non, mais bon...)
C : Comme c'est pas de notre poche, autant en profiter... Et puis on voulait un super visuel pour accrocher, c'était ça le cahier des charges. On a transmis ça au graphiste, Jérôme Charbonnier qui avait déjà bossé sur le premier album et il est parti dans son délire. Nous, on voulait un impact visuel, ensuite avec Richard ils ont bossé et voilà, c'est plutôt réussi...

Le premier album s'était assez bien vendu, il était même parti à l'export, il marche bien Biounlogical ?

C : Pas du tout, on en a vendu deux. [à Fred] Sa mère et la mienne. (rires)

Un roadie : J'en ai acheté un aussi !

C : Cette semaine alors, parce que je n'ai pas eu les chiffres ! (rires) Apparement, ça se vend bien, je n'ai pas les chiffres...

De toute façon, aucun groupe n'a les chiffres ! (rires)

C : Il faut voir ça avec Richard, c'est lui qui a les chiffres, moi j'aime pas les chiffres ! Tout ce que je sais, c'est que pour l'instant, ça s'est bien vendu...
F : Entre 1.500 et 3.000 et il est sorti en décembre... Plus 6.000 qu'on a donné (rires) C'est cool pour un groupe de métal français. Et puis il y a eu pas mal de promo lors de la sortie dans différents magazines, la promo normale pour un album en fin de compte, c'était bien...
C : On sait comment ça marche, on sait qu'on ne va pas en vendre 200.000 ! C'est normal.
F : C'est un style assez particulier...

A l'étranger, il est prévu qu'il sorte ?

F : Richard est en train de négocier ça pour 25 pays en Europe et ailleurs, c'est en train de se travailler...

Hypnoise (le tourneur, Céd) ...

F (imitant Céd) : "C'est moi"

et Sphere (le management, Ric) ne gèrent pas q Hertz and Silence, c'est pas trop dur de travailler aussi pour les autres ?

C : Bien sûr, je ne sais pas ce que Richard aurait pu te répondre mais pour moi, c'est dur. C'est difficile de gérer les deux. Ici, pour la date aux 4 Ecluses, ça se passe bien, mais des fois, tu y vas en tant que musicien et tu dois régler des problèmes de tourneur. T'es là pour jouer et t'as des problèmes qui te tombent dessus, c'est vraiment pénible, c'est très stressant.
F : Mais c'est parce que t'es un "gros connard"
C : Je me suis déjà fait traiter de "gros connard" (rires), c'est hyper difficile de prendre du recul là-dessus. Quand les deux se mélangent, c'est chaud...

Hertz and Silence à l'Aéronef (2001) Hertz and Silence à l'Aéronef (2001) Hypnoise, Sphere, LBLAB et même Next Music ont en commun Hertz and Silence, Aeons et No Flag, mais musicalement ces groupes ne sont pas très proches... comme je n'ai pas de question précise, si tu peux rebondir là-dessus...

C (avec une jolie voix) : Malgré tout, on a tous la même motivation... (rires) Rebondir là-dessus, t'as déjà pas trouvé de questions, qu'est-ce que tu veux que je réponde ! (rires)

C'est une mafia ?

C : C'est ni une mafia, ni un collectif
F : C'est une secte !
C : A la base, c'est Gojira mais ils ont pas enregistré chez Buriez, Richard s'est débrouillé pour les faire signer, c'est ça qui relie les groupes entre eux et aprés... c'était quoi ta question ? (rires)
F : Tu admets que Richard est le pilier central
C : Richard, c'est le patron, c'est le Big Boss

Il faut être copain avec Richard pour être signé...

C (avec sa voix "je fais de la promo") : Si tu as un groupe : il faut être copain avec Richard !

Attention, question piège...

C : Parce qu'avant, c'était pas une question piège ?

Non, c'était une question très ouverte avant... La semaine dernière, j'ai fait l'interview des No Flag et ils m'ont dit qu'ils allaient produire votre prochain porno gay, ça en est où ?

B : C'est en bonne voie, on a fini les prises, on est au montage...

le roadie : Et les effets spéciaux, énormément d'effets spéciaux.

F : Ce qu'ils ne t'ont pas dit, c'est que eux allaient ouvrir une salle de spectacle entièrement gay...
B : Ils font gogo-dancers et No Flag en gogo-dancers, c'est excellent.
C : Si tu ne les as jamais vu, je te conseille d'y aller.
B : No Flag à poil sur une scène, c'est inouï, y'a des vieux de 60 ans et ils bandent !
C : Une bonne dose de mauvais goût et tu peux aller voir les No Flag. (rires)

Ca se réglera la semaine prochaine, vous jouez ensemble...

Hertz and Silence à Dunkerque (2002) Hertz and Silence à Dunkerque (2002) B : On ne joue pas ensemble, on est dans la même salle mais on ne joue pas ensemble (rires)
C : Sur les contrats, c'est marqué "escaliers et portes séparés" (rires)

Enfin, vous avez un trés beau site internet, parce qu'au début c'était pas génial...

C : Répète ça un peu si t'es un homme ?

Au début votre site, il était pourri...

C : Putain, mais je vais me le faire lui ! (rires) C'est un mec qui s'appelle Michael qui bosse sur notre site.
F : C'est lui qui avait fait You ! machine aussi

Il a progressé alors...

C : Nan, il était sympa le site ! Et c'est mieux que ton site de merde, là le W-Fenec, puisqu'on y est, on va en parler !

Parlons-en…

C : Nan, nan (rires)
F : C'est un ami qui nous fait ça, il bosse à côté, il fait ça bénévolement

Nous aussi...

C : Ah ouais, vous aussi ?
F : Là, il bosse bien

Je peux finir ma question ? J'en ai une vraie là ?

F : Vas-y, vas-y...

Un site internet, une street-team, ça compte pour vous de développer des moyens de communication alternatif ?

C : Il le faut au maximum dans le milieu du métal
F : C'est deux personnes différentes qui gèrent ça, le site et la street-team.
C : Quand tu fais du métal, tu as intérêt de faire circuler le nom un maximum en dehors des gros media
B : Ouais, on n'est pas encore passer à "Fan de"

Oui, mais la street-team est très active et vous faites des trucs pour ses membres, c'est pas toujours le cas...

F : Ils nous font de la pub...
C : C'est normal, y'a des mecs qui se cassent le cul pour nous, on essaye de leur rendre quelque chose... Mais ça reste de l'artisanat. Quand tu fais du métal en France, si tu ne t'appelles pas Pleymo ou Mass Hysteria, c'est de l'artisanat...