Helmut - XI IX XI C'est suisse, c'est stoner, hardcore, bluesy et drôlement burné, donc fatalement, ça mérite un petit focus made by W-Fenec. En plus de ça, XI IX XI, deuxième album du gang genevois est produit par Laos Extemendi (Gojira) ce qui tout de suite vous pose un groupe. Tout du moins a priori. On ne va pas se cacher, dans le cas d'Helmut, c'est carrément le cas. Intro acoustique/blues avec la présence d'un sitar, un côté psychédélique plus qu'affirmé et une légèreté de façade que le groupe va peu à peu faire voler en éclat, "A decade of lost freedom" montre peu à peu les crocs et fait valoir sa puissance d'impact heavy stoner rock. En même temps, c'est par sorti chez un label baptisé Heimathome Records (Eskeype, Make Me A Donut, Voice of Ruin...) pour rien.

Changement de braquet avec "Divine kebab" : l'heure est à la déconne mais pas que, au fun et au gros son qui te cartouche les tympans surtout. Une mise en route typiquement sludge et un enchaînement southern hardcore qui calme tout de suite les (h)ardeurs, Helmut envoie du gras et charcute à tympans à coups de riffing bien saignant. Rayon production c'est du quatre étoile (évidemment), question technique, c'est la grosse maîtrise et un savoir-faire drôlement bien rôdé. Les suisses enchaînent alors et accélèrent un peu plus la cadence avec un "The road to Pokhara" gorgé de testostéronne en mixant sauvagement stoner hardcore punk, blues-rock, southern metal et (prog)rock alternatif pour s'offrir une fusion passionnée entre influences 90's et un son lui très actuel ("Chickenbrain, "Colson blues"). Fracassant.

Les titres se suivent et ne se ressemblent pas tout à fait, si ce n'est dans cette manière très à eux qu'ont les Helmut de mélanger leurs influences pour produire une musique parfaitement huilée et régulièrement changeante ("Chouchenn", "The legend og Glen Baden), ce avant que "Karl Lagerfeld" (oui, ils ont des noms de morceaux plutôt sympas ces mecs-là) ne vienne définitivement faire sauter toutes les coutures. Fougueux et drôlement bien foutu. On valide et plutôt deux fois qu'une.