Helmet : Monochrome Deuxième opus pour Helmet depuis sa reformation pour Size Matters, cet album démontrera au moins deux choses : d'une que Page Hamilton avait vraiment envie de faire quelque chose de son groupe et non pas un petit one-shot commercial, de deux, qu'avec un artwork aussi moche, cette fois, c'est bon on sait que les new-yorkais font leur come-back définitif (cf : les pochettes de Born annoying ou Aftertaste sic). Problème, Size Matters, leur précédente livraison était plutôt un bon album de metal mainstream, mais pour un disque du calibre des premières oeuvres du groupe on était loin du compte. Alors quid de ce Monochrome, dont on ne sait plus vraiment quelle est sa vocation. Heureusement, Page Hamilton a la réponse, son effort précédent était une échauffement, cette fois, il est de retour et il n'est pas content. Et pour le faire savoir, le frontman du groupe a le choix des armes : un "Swallowing everything" eb forme d'attaque frontale contre l'industrie des majors (et notamment Interscope/ Universal que le groupe a quitté après Size Matters pour signer avec Warcon Enterprises) ou un "Brand new" en forme de rouleau compresseur metal rock oppressant. Après ces deux premiers titres, il est clair qu'Helmet a cette fois délaissé le metal alternatif mélodique pour nous compacter les tympans à coups de riffs tectoniques et de rythmiques implacables. Et nous voilà explorant une faille spatio-temporelle, le groupe semblant être revenu d'un coup aux grandes heures de Strap it on et Meantime. Rageur, gueulard même, le combo américain se fait plaisir en nous livrant quelques solo de gratte bien sentis et surtout exécutés avec une aisance à faire pleurer bon nombre de guitaristes de jeunes formations supposées "hype". Et dans l'intervale, entre les deux albums, le line-up du groupe a subi un petit ravalement de façade à l'occasion de ce Monochrome, Mike Jost et Jeremy Chatelain (pas celui des torchons people, l'autre...) débarquant au sein de la troupe aux postes de batteurs et de bassiste. La prod, sèche et limpide est encore une fois nickel (je le tente.... ok, je le tente, "chrome" donc...) et Helmet insuffle à son nouvel opus une énergie brute terriblement communicatrice. Helmet est redevenu ce groupe capable en n'importe quel instant de nous servir un morceau abrasif et hargneux comme on en fait plus depuis trop longtemps, d'autant que Page Hamilton paraît plus en forme que jamais et que ceux qui l'accompagnent sont à la hauteur du défi proposé. Car, quoiqu'on dise des performances de leurs prédécesseurs, ce qui est évident, c'est que, l'apport des deux petits nouveaux de la bande a donné un bon coup de boost au groupe qui accouche là, d'un album comme il n'en avait plus sorti depuis Betty, soit une bonne douzaine d'année... La suite au prochain épisode (?).