helmet_size_matters.jpg Il y a des gens qui sont ce que l'on appelle affectueusement des die-hard fans, en gros des mecs qui sont tellement accrocs à un truc qu'ils ne voient même plus ce qu'il peut y avoir autours. Sept ans après la mise à mort du groupe, sept ans après un Aftertaste qui aura convaincu les amateurs de metal alternatif efficace et déçu les inconditionnels du son lourd, abrasif et rentre-dedans de ses débuts, Helmet nous fait le coup du phoenix. Revenant par là-même avec un line-up tout beau, tout neuf et qui a franchement de la gueule, du moins sur le papier, le groupe est sacrément décidé à en découdre avec les dieux du metal et ne se privera pas de le faire savoir. On écoute "Smart" avec une certaine appréhension (sept ans d'attente quand même !), la prod est bétonnée, les riffs sont lourds, tranchants, destructeurs, OK, Page Hamilton a pris option vocaux ultra-mélodiques pendant ses sept années de hiatus "Helmetien" passées notamment à faire mumuse aux côtés de Trent Reznor (NIN) et le changement a de quoi surprendre. La transition avec le pape du rock industrielle est toute trouvée, Danny Lohner ayant participé à la production de ce Size Matters, blindé niveau effets sonores et qui met parfaitement en valeur des titres taillés pour la scène ("Drug lord" notamment). Et pourtant, oui il y a un "mais", le groupe ne retrouvera pas ce qui en faisait l'un, sinon LE groupe incontournable de la scène metal rock alternative des années 90. On pense aux Foo Fighters pour évoquer le rock catchy des américains tant le son du groupe est plus moderne que jamais. En effet, l'aspect "roots fait à la maison" qui caractérisait l'hallucinant Strap it on a disparu. Définitivement cette fois... Ce Helmet new look serait-il rentré dans le rang ? Oui... et non. Affirmatif mon colonel parce que les compos sont calibrées pour exploser les fosses sans vraiment apporter de sang neuf à une scène metal alternative US qui ne manque pas de talentueux représentants ([Note de l'auteur : Page, si tu nous lis, les Deftones t'ont mis quelques longueurs d'avance... et les kids ont pris le train en marche]) ; non pas complètement mon p'tit, parce qu'à défaut d'une innovation de tous les instants, le groupe fait preuve d'une efficacité encore remarquable. Vous me direz, vu les CV des gusses, ce serait la moindre des choses. Soit, mais au final, les effets d'annonces, c'est une chose, réaliser un album qui, sept ans après le split du groupe, tienne la route, en est une autre. Aussi, certains fossoyeurs de groupes sur le retour attendaient avec une impatience non feinte d'enterrer Helmet pour mieux célébrer la nouvelle vague des combo metalcore estampillés "Roadrunner style", ils en seront pour leurs frais, le groupe ayant encore quelques beaux restes. Et ce n'est pas la suite qui nous donnera tort.