helmet_meantime.jpg Comment décrire Meantime sinon commencer par dire que c'est sans doute le petit frère surdoué de Strap it on. Une sequelle discographique pour laquelle le groupe passe encore la vitesse supérieure en terme de puissance, de production et de maîtrise. Véritable hymne metallique et alternatif, tout en explosion de rage et desespoir à fleur de peau, "In the meantime" nous prend aux tripes, la puissance qui ressort d'un "Ironhead" fait exploser nos certitudes concernant Helmet. Oui le groupe peut faire mieux que son premier album (ce qui est déjà un sacré tour de force en soi), oui il peut bénéficier maintenant de moyens suffisant pour lui assurer un son à la hauteur de ses exigeances. Le son justement, c'est peut-être ce que certains puristes pourront regretter, il est plus propre, plus net et du coup moins "roots" que sur Strap it on... ce qui faisait par exemple la force démentielle de "Sinatra" par exemple. Mais le groupe a choisi d'évoluer, de se remettre en question, sans jamais perdre ce qui faisait sa spécificité. Ce talent hors norme pour enquiller des riffs simples mais tellement efficaces, ces tourments qui n'en finissent plus d'agiter les compositions du groupe, cette rage brute qui est l'une des marques de frabrique des américains. Dense ("Give it"), abrasif et salvateur ("Unsung"), massif ("Turned out"), Meantime bénéficie cette fois d'une production très haut de gamme puisque ce n'est autre que Steve Albini qui s'est chargé du second album d'Helmet. Petit défaut cependant, certains titres n'évitent pas une certaine redite ou alors sont délibérément jumeaux ("Turned out" et "He feels bad"), mais étant donné le plaisir que l'on a à réécouter encore et encore chaque morceau, on n'est pas fâché d'avoir dix titres plutôt que neuf. Ne boudons pas notre plaisir. A écouter lui aussi comme une oeuvre très compacte et coulée dans un seul moule, cet album est sans conteste une excellente alternative au rock calibré grunge 90's et qui vendait il y a quinze ans des millions de disques. En cela, Helmet est plus underground, cultive son radicalisme sans jamais délaisser les quelques solos imparables que nous réserve également Meantime ("You borrowed", la second "Fbla"). Parce que quoi qu'on en dise, entre éléctricité opressante et vocalises rageuses, Page Hamilton et ses gars nous offrent là un grand album de rock/ metal alternatif, rugueux, détonnant et foutrement couillu.