Heaven Shall Burn - Invictus "J'ai tendance a dire que ça sur-chie et que ça poutre sa mère...", cette phrase est signée d'un lecteur qui a résumé en une ligne ce qu'on pouvait dire en une chronique d'Iconoclast, le cinquième album des très productifs Heaven Shall Burn. Efficace, concis, lapidaire. A l'heure de se pencher sur Invictus, le cru 2010 des teutons, autant prévenir avant : celui-ci castagne au moins autant que ses prédécesseurs, quand bien même il n'invente pas grand chose. En même temps, il n'était pas là pour ça...
L'efficacité est à ce prix chez HSB, on récite ses gammes à la perfection, on envoie tout ce qu'on a dans les chaussettes façon rouleau compresseur, panzer-division tout ça, et surtout on rend une copie ultra-carré. La traditionnelle discipline germanique. Qui fait ici de jolis dégâts dans les enceintes une fois passée la très classe intro pas du tout metalcore. Mis sur orbite en jouant la carte de la douceur et du raffinement, les Allemands peuvent laisser leur naturel revenir au quadruple galop dès que que les premiers riffs de "The omen" viennent défoncer les premières cloisons auditives. "Combat" puis "I was I am I shall be" suivent et le verdict est implacable, la mécanique Heaven Shall Burn tourne à plein régime et un titre comme "Buried in forgotten grounds" vient au passage rappeler que le groupe sait encore donner dans la finesse au moyens de petits arrangements (électro) feutrés et pas du tout clichés. Avant de lâcher les cheveaux (et sa double-pédale) dans un final frénétique et évidemment guerrier.
Car la nature du groupe est quand même de donner dans le metalcore, parfois mélodiques et aux relents death-metal, qui résonne comme un appel au headbang et ça, HSB sait y faire. En témoignent notamment "Sevastopol" ou "The lie you bleed for", plutôt bien burnés dans leur genre. Une grosse dérouillée bien virile assénée par un groupe en pleine possession de ses moyens et qui fait parler une fois encore son arsenal métallique pour distribuer les baffes comme personne. Surtout que la production titanesque est signé Tue Madsen (August Burns Red, Dark Tranquility, Hatesphere, Mnemic...), un vrai plus quand il s'agit d'envoyer des ogives du calibre d'un "Against bridge burners" thermonucléaire ou d'un "of forsaken poets" qui envoie des décibels au kilotonnes. Et même quand ils incluent du chant clair avec l'apport de Sabine Weniger de Deadlock, ça passe encore (mais c'est limite). Pour le reste, c'est comme d'habitude bien béton.