Heaven Shall Burn - Iconoclast HSB : 3 lettres et un album baptisé Iconoclast qui promet une bonne saillie métallique... à la teutonne (dans le genre, Caliban est un bon sparring-partner). Tu vois 300, le film avec quelques dizaines de fiers spartiates en jupettes prêt à dérouiller gaiment du méchant perse ? Heaven Shall Burn, c'est pareil... ou presque. Un artwork guerrier qui annonce la couleur avec finesse : en sommes... ça va saigner. Intro symphonique classe ("Awoken") annonciatrice de l'affrontement à venir. Le calme avant la tempête. "Endzeit" range l'orchestre et sort son glaive, une batterie qui fait une entrée fracassante, double pédale qui fait mâle, gros riffs virils et hurlements rageurs de rigueur, ça blast, ça cogne à tout va et surtout, ça ne se prive pas pour nous mettre les morceaux en gros plans. Primaire ? Parfaitement, et alors ? Les teutons sont des bourrins, le cliché est évidemment réducteur (quoique que quand on voit la Nationalmannschaft...) mais tenace et ce n'est pas avec "Like a thousand suns" ou le très fin "Murders of the murderers" que Heaven Shall Burn va bouleverser les mentalités. Tant mieux après tout, le groupe n'est pas là pour ça. Son but : briser de la nuque à coup de metalcore thrashisant qui déboîte. Ses armes : tout l'arsenal métallique déjà utilisé à plus ou moins bon escient par Napalm Death, Machine Head, Caliban ou Bolt Thrower (si si)... Résultat, HSB cogne d'abord et pose les questions après, pour peu qu'il y ait des survivants, parce que même dans un genre ultra-balisé (mais alors... méchamment "ultra"...), les allemands sortent l'artillerie lourde et bien aidés par une prod plutôt lisse et clinquante (Tue Madsen - The Haunted, Mnemic - Ektomorf) fait en même temps rarement les choses à moitié) envoient du bois et ratissent large sur leur passage. Metalcore pur aux relents death, vitesse d'exécution impeccable, batterie en mode "mitrailleuse", des vociférations qui tendent éventuellement à supposer que le chanteur est un poil énervé... (peut-être on a dit...) et une série de brûlots bien montés et qui, alignés les uns après les autres, ont l'étonnante capacité (jouissive) de passablement agacer tes voisins du troisième (quatrième ?) âge. Certes, une fois passée la moitié de l'album, ça a une petite tendance à ennuyer tant la petite séance d'équarrissage métallique sur laquelle s'épanchent les cinq allemands paraît répétitive, mais quelques morceaux pris à la volée et/ou dans le désordre (au hasard "A dying ember", "Quest for resistance" ou "Against all lies") et il n'y paraîtra plus. Le groupe bombe le torse, gonfle les biceps et crache le feu dans les enceintes, Heaven Shall Burn est venu déposer un délicat moment de metal destructeur et haineux sur notre oreiller. De quoi passer une douce et apaisante nuit plongé dans les bras de Morphée...