Headcharger - Watch the sun C'est une des grosses claques de l'automne que ce nouvel album d'Headcharger car si on s'attendait à un très bon album (au vu de leur premier effort, on ne doutait pas de leurs talents), on ne s'attendait pas forcément à une telle débauche de rock'n'roll crasseux et chaleureux.
Watch the sun est le rejeton d'une maman HardCore et d'un papa stoner qui assume complètement sa condition : il pose un pied sur le retour, tend deux doigts diaboliques vers le ciel, agite la tête et t'envoie de gros riffs en travers de la gueule. Headcharger joue bras tendus, taille dans le gras et allie parfaitement sens de la mélodie qui fait mal, accords incisifs et rythmiques animales. Le son est gigantesque mais, là encore, il ne pouvait en être autrement car confié à la doublette Serge Morattel (Knut, Tantrum, Shora, Membrane, Houston Swing Engine, ...) / Alan Douches (Prejudice GVA, Ampools, Right 4 Life, Hatebreed, Converge, ...), la voix et chaque instrument sont formidablement bien placés et font leur job sans rechigner, qu'il faille tabasser à vitesse grand V ("Bill Murray's syndrome"), se faire plus charmeur ("Get naked") ou faire honneur au Rock'N'Roll ("You wanna dance you gotta pay the band") avec deux grands R et un gros N. Séb a gagné en variété dans son chant, à l'aise dans le dur comme dans le doux, il suit sans sourciller les ruades des zicos qui l'entourent et ne le ménagent pas forcément (il faut pouvoir assurer après une intro comme celle de "On the prowl"). La très belle pochette annonçait elle aussi la couleur : rouge flamboyant, chaleur infernale, forcément, musicalement ça devait péter le feu, mission plus que réussie avec un album où l'ennui est réduit à l'état de cadavre, piétiné par les empreintes des Caennais qui ont définitivement trouvé éperons à leurs bottes. En France, on sait enfin faire du rock méga bien burné, en tout cas, avec Lazy, Sna-Fu, Headcharger et les autres, on peut rivaliser avec la Scandinavie, la Suisse ou les Etats-Unis sans rougir. Ne serait-ce que pour ça, merci les gars !