hate_me_tender_in_the_wake_of_reality.jpg Un peu d'émo-core qui dérouille ses voisins, ça croustille sous le pied, ça ne fait jamais de mal et dans son genre Hate Me Tender fait le métier sans trop se poser de questions. En même temps, quand tu es signé chez Customcore Records, ce n'est pas pour faire de la couture (ahhhh Headcharger, re-arrghhhh NSBS). Tant mieux, de toutes les façons, pour la pop satinée et voluptueuse, les toulousains n'avaient pas le bon matériel sur eux. Ici, c'est plutôt tronçonneuse qu'aiguille et sulfateuse que dé à coudre. Dès "What we do in the city..." et sa réponse "... echoes in eternity", le groupe balance dans les écoutilles un émo-core intense et ravageur. Les guitares sont de sortie, un chant à fleur de peau, tantôt mélodique, tantôt écorché vif, une base rythmique solide, rien de bien révolutionnaire en soit, mais HMT livre une première volée de titres efficaces, compacts et bien troussés (l'éponyme "In the wake of reality", "Just press rewind"...). Riffs saillants, changements de rythme abrupts, breaks qui démontent tout sur leur passage, Hate Me Tender a largement assez de coffre pour livrer un quota de décibels suffisant pour être crédible à ce niveau et le fait avec une maîtrise formelle et un enthousiasme qui ne se démentent jamais. In the wake of reality est un album homogène, qui gagne progressivement en puissance, le groupe musclant sensiblement son jeu sur "At the sunset" ou "An inconvenient truth", mettant ses tripes sur le CD et balançant sa rage brute avec l'énergie du désespoir. Résultat, c'est catchy, mélodique et braillard "Your true story", ça envoie du petit bois un peu partout dans les tuyaux et pour être sur de faire son petit effet, HMT conclue l'affaire en envoyant la tripaille sur le désespéré et post-hardcore "Slow atmosphere" avant de boucler la boucle avec l'excellent et très bien nommé "My own destruction". Sept ultimes minutes de gros matraquage auditif et démontage en règle hardcore qui mettent un point d'orgue à un album solide et efficace.