hangman_s_chair_a_lament_for_the_addicts.jpg Hangman's Chair, c'est ce qu'on appelle du stoner metal... lourd. Très lourd même. Du stoner doom métallique donc, poisseux, moite et intense, le son du groupe évoque inévitablement celui de deux grosses machines du genre : Down et Corrosion of Conformity. Des références. Aux côtés de ces deux monstres, le combo francilien ne fait pas vraiment pâle figure en donnant toute sa mesure à une dizaine de compos graisseuses et écrasantes à souhait. Du riff tectonique qui débroussaille, une section rythmique à la puissance de feu démentielle, véritable machine à faire headbanguer les foules, du solo de gratte qui démonte et des murs de guitares infranchissables cernant de toutes parts quelques mélodies rock éparses mais terriblement bien gaulées. On la dit, Hangman's Chair, c'est massif et, comme le suggère l'artwork de l'album, ça fait mal aux cheveux. Mais Hangman's Chair, c'est également un groupe qui en a suffisamment sous la six cordes pour garder sa personnalité et ne pas trop se laisser influencer par le all-star band mené par l'ex-Pantera Phil Anselmo (Down pour ceux qui ne suivent pas...).
Au passage, après un morceau trois quart de déluge stoner doom métallique, les parisiens s'offrent un final complètement inattendu avec un sample de la "Sonate au Clair de Lune" de Beethoven... Et là, on n'est pas au bout de nos surprises, parce qu'en lieu et place d'une nouvelle déflagration stoner metal destructrice, le groupe s'offre en guise de troisième piste de l'album, un interlude acoustique, avant de renouer avec ce qu'il sait faire mieux, à savoir du gros son aux relents southern rock 90's qui dépouillent. Explorant les thématiques de l'addiction et de la dépression, Hangman's Chair démontre qu'il maîtrise son sujet, n'hésitant pas à insuffler une vraie personnalité à sa musique. Et si le résultat n'est pas forcément d'une originalité démentielle, la manière elle se révèle d'une efficacité carrément redoutable. Implacable. Un riffing de bûcherons, un groove intense qui tronçonne, des samples, du gros metal qui envoie du bois et un chant qui assure quelque soit le registre (mélodique ou plus rugueux), les franciliens se posent en véritable révélation du genre à l'échelle hexagonale voire au-delà. Avant d'arriver dans nos enceintes feneciennes, Hangman's Chair avait la réputation de défourailler à tout va autant sur scène que du côté de l'open bar, (A lament for...) the addicts vient apporter la confirmation musicale de cet écho largement positif, pour celui plus éthylique, ça reste à vérifier. A bon entendeur...