25/04/24 Mag #60 : La Tournée du Siècle : Avant le Hellfest, on voulait sortir "deux petits mags plutôt qu'un trop gros". C'est raté car le premier "petit" est "gros". Juge plutôt ! Au passage(...)
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Numéro :
Mag #60
Avant le Hellfest, on voulait sortir "deux petits mags plutôt qu'un trop gros". C'est raté car le premier "petit" est "gros". Juge plutôt ! Au passage de la Tournée du Siècle on a interviewé ensemble Niko de Tagada Jones et Olivier des Sheriff mais aussi sorti de l'ombre David qui joue dans Dirty Fonzy et prépare l'Xtreme Fest et fait bouger Albi et posé des colles à Fred de Not Scientists. Ce ne sont pas les seuls à répondre à nos questions car tu trouves aussi les pensées de Los Disidentes del Sucio Motel, Filter, Ni, Hammok, 20 Seconds Falling Man, Oddism, Belmondo, Goodbye Meteor et Burning Heads !
Quand on porte à ébullition une casserole d'eau, il y a ce moment où les petites bulles au fond vont donner très rapidement un bouillonnement beaucoup plus rapide et intense, c'est un peu comme ce phénomène physique que débute Jumping/dancing/fighting (J/D/F). Ce moment calme qui commence à gronder, pour conduire à une suite d'une rare intensité et que vous, auditeurs, ne pourrez pas maitriser. Parti de ce postulat, il faudra vous laisser porter.
Sur des riffs rapides qui oscillent entre noise et math-rock, se dévoile la rage du chant de Tobias, additionné à la noirceur du texte ("It's okay to be dead inside", "Just feel around"). "Machine gun" est un morceau taillé pour enflammer un pit (leur vidéo au Best Kept Secret en atteste) mais entre deux sessions intenses de batterie vous aurez tout de même la possibilité de souffler. "Contrapoint" se révèle être l'écrasante pièce maitresse du EP, s'appuyant très légèrement sur une machine pour rythmer des paroles telle que "one more dance to fight the pain away". L'extériorisation de soi est souvent abordé dans cet EP. Lorsque j'écoute "Nosebleed", les références qui me viennent à l'esprit sont At The Drive-In et Refused, rien que ça. Sur "Smile" le chant flirte avec le spoken word et aurait très bien pu sortir sur Dischord. Le bout du tunnel, où le voyage n'était pas déplaisant mais tout de même mené pied au plancher, arrive avec l'outro.
Ce qui marque avec J/D/F au-delà du titre qui sonne tel un slogan, c'est la puissance du son mêlé à la distorsion et évidemment je vous laisse penser à Deftones. J'aurais tendance à dire qu'avec cet EP votre première écoute ne sera pas votre meilleure mais J/D/F pourrait devenir un pur kiff de 16 minutes 44 par la suite.
Je profite d'un petit intermède pour vous signaler qu'on doit la sortie physique de ce double EP au français Romain Gilson (un homme de goût assurément). Now I know (2ème EP) dévoile un versant plus lumineux du groupe. La participation de Hallvard Bonden, chanteur de Killer Kid Mozart amène une tonalité pop au deuxième titre du EP "This is will not last part 2", et "Now I know" qui le clôture possède un coté cinématographique de film à suspense pour finalement s'envoler vers une furie noise au chant hurlé.
Hammok / Chronique LP > Look how long lasting everything is moving forward for once
On peut faire confiance à la Norvège lorsqu'il s'agit de musique extrême et Hammok en est une preuve supplémentaire. N'espérez pas avoir la bande son pour la vidéo de votre prochaine croisière touristique sur un fjord norvégien. Non, la musique de Look how long lasting everything is moving forward for once se veut plutôt urbaine, brutale et bruyante. Je ne peux pas m'empêcher l'énoncer de ces trois qualificatifs, et de faire le parallèle avec le hardcore new-yorkais de la fin des années 90 (Milhouse, Indecision, Mind Over Matter et une bonne partie des groupes sortis sur Wreck Age). La différence majeure dans ce parallèle est l'étonnant souffle de jeunesse et de fraicheur qu'apporte Hammok au genre, tout en variant les plaisirs des riffs et des structures. On a du mal à imaginer qu'une telle puissance de feu soit le fruit d'un trio comme sur "Long lasting" qui ouvre l'album. "Seance" prouve qu'après ses deux EPs, Hammok n'est plus là pour plaisanter en plaçant un titre phare en deuxième position, et en réalisant au passage une vidéo "homemade". "Wanna be (Billboard N°1)", titre plus accessible car probablement plus punk-rock que les autres m'a surpris par son déluge de guitares menant à une véritable lumière semblable à celle qui traverse les vitraux de la déploration du Christ dans la nef sud de la cathédrale de Cologne. Ce qui en fait un titre de haute volée ! "Trap door" offre la dynamique d'un punk rapide et incisif, avec toujours cet aspect multidimensionnel dans sa composition. "Post wanna be prelude", presque cold wave, introduit "Eat you alive (Jesus Christ I hate you so much, I want to see your world burn, you make me sick, fuck you and fucking die)". Enfin, "Terror (forever lasting)" finit en beauté mais toujours puissamment, dans un flux presque pop comparé au reste de l'album.
Il m'arrive parfois de lire concernant des albums (souvent metal), qu'il faut être initié pour apprécier leur côté sophistiqué, comme si leur écoute demandait plus l'obtention d'un diplôme que le simple fait d'être un auditeur lambda. C'est peut-être ce que vous allez penser en abordant Look how long lasting everything is moving forward for once, pourtant leur musique pourrait vous procurer autant de sensations qu'un sport en eaux vives ou une virée canyoning. Pensez à prendre des protections...
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