HAMMOCK - JDF Quand on porte à ébullition une casserole d'eau, il y a ce moment où les petites bulles au fond vont donner très rapidement un bouillonnement beaucoup plus rapide et intense, c'est un peu comme ce phénomène physique que débute Jumping/dancing/fighting (J/D/F). Ce moment calme qui commence à gronder, pour conduire à une suite d'une rare intensité et que vous, auditeurs, ne pourrez pas maitriser. Parti de ce postulat, il faudra vous laisser porter.

Sur des riffs rapides qui oscillent entre noise et math-rock, se dévoile la rage du chant de Tobias, additionné à la noirceur du texte ("It's okay to be dead inside", "Just feel around"). "Machine gun" est un morceau taillé pour enflammer un pit (leur vidéo au Best Kept Secret en atteste) mais entre deux sessions intenses de batterie vous aurez tout de même la possibilité de souffler. "Contrapoint" se révèle être l'écrasante pièce maitresse du EP, s'appuyant très légèrement sur une machine pour rythmer des paroles telle que "one more dance to fight the pain away". L'extériorisation de soi est souvent abordé dans cet EP. Lorsque j'écoute "Nosebleed", les références qui me viennent à l'esprit sont At The Drive-In et Refused, rien que ça. Sur "Smile" le chant flirte avec le spoken word et aurait très bien pu sortir sur Dischord. Le bout du tunnel, où le voyage n'était pas déplaisant mais tout de même mené pied au plancher, arrive avec l'outro.

Ce qui marque avec J/D/F au-delà du titre qui sonne tel un slogan, c'est la puissance du son mêlé à la distorsion et évidemment je vous laisse penser à Deftones. J'aurais tendance à dire qu'avec cet EP votre première écoute ne sera pas votre meilleure mais J/D/F pourrait devenir un pur kiff de 16 minutes 44 par la suite.

Je profite d'un petit intermède pour vous signaler qu'on doit la sortie physique de ce double EP au français Romain Gilson (un homme de goût assurément). Now I know (2ème EP) dévoile un versant plus lumineux du groupe. La participation de Hallvard Bonden, chanteur de Killer Kid Mozart amène une tonalité pop au deuxième titre du EP "This is will not last part 2", et "Now I know" qui le clôture possède un coté cinématographique de film à suspense pour finalement s'envoler vers une furie noise au chant hurlé.