"La relève métal-core", dixit la courte bio... Franchement, sans être optimiste, ni prétentieux, on n'est pas loin du compte. Même si l'appellation d'origine incontrôlé métal-core ne veut strictement rien dire, un peu comme le soul-core de Viridiana, ces 5 là ont bigrement de quoi convaincre, un gros son, mais pas bruyant, une batterie carré, une basse et des guitares assassines, les mots manquent pour qualifier leurs méfaits qui leurs sont reprochés : faire suer les assoifés d'énergie sonore (sic). Oscillant promptement entre métal et brutal-hardcore, H-Tray mélange allègremment métal old-school avec des tendances litigieuses et énergie new-school, les influences sont trop diverses et trop nombreuses pour être citées, enfin H-Tray dégage un style propre assez reconnaissable : énergie, rythmique tendue et précise, chant puissant. Sans maîtrise, la puissance n'est rien... Certes, mais quand c'est brouillon, ça ne sert à rien non plus, et ces énervés là sont tout le contraire, maîtrise rythmique et maîtrise sonore, la puissance délivrée par H-Tray n'est pas sans but et sans réflexion. Oeuvrant sur le Label Earthquake Prod., H-Tray leur justifie bien ce nom...
H-Tray
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H-Tray / Chronique LP > Suspend the hours
Comment engendrer un digne successeur à Distressing Report? Telle est la question qu'on dut se poser pendant pas mal de temps les H-Tray après un opus toujours gravé dans les mémoires, passant en rotation régulière obligatoire, garantissant du même coup une claque à chaque écoute à jeun. Difficile donc de se remettre en question et de trouver la formule qui marchera cette fois ci. Impossible de reprendre les mêmes plans et attitudes que précédemment, l'effet de surprise est passé et tout le monde à évolué depuis ; tout l'intérêt, au contraire, consiste à évoluer et à progresser. Qu'en est t-il donc pour ce Suspend the hours qui s'est bien fait attendre?
Cette nouvelle cuvée a puisé son inspiration de façon un peu plus large, avec des ambiances et des tempos plus cosmopolites que par le passé, comme sur "Kick some ass" ou "The sun of your misfortunes". Avalanche de notes sur "Straddle the horizon" avec une ambiance synthée en (tré)fond sonore, format court mais format intense, vidage de magasin en moins de deux minutes, tout compris. Pas le temps de souffler sur "Suspend the hours" ou encore "Builded our decline" à la verve intrinsèque ; le premier notamment avec cette petite touche électronique que l'on retrouve sur Bug, Super Fudge Chunk ou même Mass hysteria. "Poverty's not metal beggary", trouve un autre souffle avec des breaks plutôt efficaces et bien placés, le tout saupoudré d'un passage atmosphérique où la pression monte progressivement avant cet assaut final pas piqué des hannetons. "Deathblow to your ego" est quant à lui dopé à l'adrénaline, avec une guitare qui presque sans sourciller, délivre des courtes rafales de triple-croches de manière régulière avec un petit air détaché.
"As a dust in the complex mechanic", est-il un petit clin d'oeil à Distressing Report ou une chute du précédent effort ? En tout cas, une dose de Meshuggah est en filigrane sur l'intro, mais se fait vite gicler à coup de grosse caisse qui s'applique sans discontinuer. H-Tray reste tout de même fidèle à lui-même avec "Feelings storm between...", et ce riff de guitare assez typique qui fait un peu la signature du groupe, mais cela serait sans compter sur ces petits passages où le groupe explore d'autres dimensions et étend son horizon musical, un peu hardcore old-school, un peu jazzy aussi. H-Tray est à l'aise dans le processus de création, se fait plaisir sur la plupart des morceaux, petit clin d'oeil par ici, petit vibrato par là, avec une approche un peu moins chirurgicale que sur le précédent effort. Le chant aussi à évolué et expérimente désormais avec des nuances très subtiles. H-Tray réussi surtout ici à se réinventer tout en se recyclant, de façon à avancer tout en gardant ses acquis précédents, bref, surement pas une révolution musicale n'exagérons pas, mais un groupe dont l'on ne va pas se fatiguer de si peu.
H-Tray / Chronique LP > Distressing report
Celà faisait longtemps que l'attendait celui là. On a vu apparaître la pochette, puis la tracklist, mais le son, lui s'est fait attendre, il s'est repoudré, a revêtu ses habits de lumières, pour mieux faire languir son public. Seulement voilà, depuis Worst time of decline, H-Tray rêve de jouer dans la cour des grands, fini les comparaisons avec Arkangel ou L'esprit du Clan, ce dont rêve le groupe, c'est H-Tray et Hatebreed ou Slayer, dans la même phrase. On ne leur donnerait absolument pas le bon Dieu sans confessions, mais la palme de l'efficacité diabolique avec beaucoup plus de certitudes.
Les bonnes choses, il faut savoir les mériter, avec Distressing report, l'attente n'aura pas été vaine. C'est le moment de faire connaissance avec les voisins, de se mettre son colloc à dos et surtout de monter le son afin d'apprecier l'opus dans toute sa splendeur. Guitares fulgurantes, un chant qui n'a d'égal que lui même, H-Tray s'est mis en quatre pour un Distressing report qui démarre sur les chapeaux de roues avec un "Short lived new trend" au titre trucullant, à l'impact rythmique étouffant, l'alchimie de H-Tray est la même que celle des débuts, mais l'impact quant à lui, a pris un ordre de grandeur. Un mur basse/batterie/guitare très rentre-dedans, une guitare en soutient diabolique, la ritournelle fait des ravages, "Distressing report (part 1)" en fait les frais, à grand renforts de trilles et de double pédale. "Distressing report (part 2)" prend la main de son petit frère, mais avec un chant claquant, victoire par K.O., un titre éponyme à l'impact immédiat.
Comme son titre l'indique "Behind each door", cache un groove implacable après la rudesse et la platitude de son intro, un riff à faire swinguer du garde champêtre à la petite semaine, un emballement sonore justifié, H-Tray cache son jeu et garde des petits tours de passe-passe pour les oreilles qui s'attardent. Douze titres, deux demi-douzaines de perles deathcore/brutal hardcore, aucune abération, même "aberation" suinte de rage et de colère, Distressing report va faire mal au panier de la ménagère.
H-Tray / Chronique LP > Worst times of decline
Premier vrai album pour H-Tray, les 8 titres de Worst times of decline font mouche. En fait, seulement 4 titres sont nouveau par rapport à la démo précédente, on ne s'attardera donc pas sur eux, la chronique de Dreams of yesterday... Despair of today est là pour ça. Oeuvrant toujours dans la même veine brutal hardcore que Nostromo, aux pointes un peu dark, H-Tray renforce son style et sa force de frappe. Toujours ces guitares qui oscillent sur la corde raide, riffs incisifs, un peu plus relaxés cependant que précédemment, mais égaux à eux-mêmes, cette batterie qui plombe là où ça fait mal. La bio de H-Tray souligne qu'ils ont joués avec des groupes de carrures nationales tel que L'Esprit du Clan, l'inverse serait plus réaliste, EdC à joué avec des groupes de carrures nationales, dont H-Tray :-)
Attaque violente en entrée de jeu, H-Tray ne joue pas à la marelle, "Belch" commence les hostilités de manière plutôt abrupte, binaire, primale, l'attaque est assez directe et ciblée, le son un peu brouillon sur les guitares, mais H-Tray annonce d'emblée son terrain de jeu. Intro un peu apocalyptique, reste de diffusion radiophonique, "Worst times of decline" commence lentement, prend son temps pour s'enflammer, puis le riff taquin, assasin, de guitare commence son oeuvre maléfique sur un chant énervé au possible, puis nouvelle dimension mélodique, les guitares prennent de l'aise, le chant de l'ampleur et assène une mélodie brutal-hardcore, voir plus sombre à la Dark Poetry, le riff est suave, suintant, à la saveur rythmique indélicate et dérive sur un passage syncopé, qui s'achève brutalement.
"My own God" garde toujours la même précision millimétrée, cette attaque rythmique et le harcèlement du chant, qui enflamme ce titre. Les nouveaux titres de l'album sont moins sensibles au rythme, mais s'appuie plus sur le côté instinctif et vicéral, comme "My pride" dont le pont sonore est particulièrement subtil, -Hardcore love it or leave it-. Intro mélancolique, guitare plus rythmique que mélodique en contrepoint et un apège insidieux qui monte doucement puis tout s'embrase sur un chant enragé, passage plus introspectif avant une sublimation sonore, "Tongue" s'irradie, se syncope, bascule, prend le pari du binaire plus léger, plus subtil, plus aérien, plus phrasé, légèrement plus syncopé, étouffé, les guitares oeuvrant dans les trilles, le tout retombant dans un tempo plus marqué, plus régulier, plus monobloc, contrastant avec la prise de position précédente, la dynamique est saisissante et ravie l'audition.
Worst times of decline, avec 8 titres permettant plus d'aisance à H-Tray, dans l'agencement et le choix des titres, donne un meilleur aperçu de leur compositions et de leur énergie sonore. Il permet ainsi de redécouvrir les titres de Dreams of yesterday... Despair of today et la petite bombe de "Tongue". Brutal-Hardcore et énergie hallucinante, H-Tray propose là un album complet aux titires complémentaires, et comme le dit le dernier intervenant de l'album "Mais qu'est-ce que t'attends ? Va le dire à ta mère".
H-Tray / Chronique EP > Dreams of yesterday... despair of today
H-Tray est un peu le genre de groupe qui s'adopte à la première seconde, un peu comme Masnada, ces gars ont trouvés la bonne alchimie, celle qui fait mouche tout de suite, le son est bien réparti sur tous les instruments, les riffs sifflent comme des balles de fusils, l'atmosphère est pleine de cette énergie électrique qui grésille un peu en été, chaque instrument est audible, pas une subjectivité brouillonne cachée derrière les décibels, le chant est comme une perfusion d'amphétamines, efficace et plein d'émotions, le hardcore, puisque'il s'agit de hardcore, est tout sauf monotone, comme il peut l'être parfois, alors voilà, H-Tray c'est tout ça, et ça donne plutôt envie de monter le son, de sauter partout et de gueuler... Préparez vous à une claque...
Troisième autoproduction des énervés de H-Tray, Dreams of yesterday... despair of today, contient 4 titres cataclismiques, seulement 400 exemplaires, et seulement 400 chanceux à pouvoir monter le son, dommage. Intro décalé, le décor est planté rapidement, mais avec le sens du détail, sirènes de polices, bruits de foule, respiration lente et calme d'un complexe politico-indutriel, un synthé presque avare de ses accords, le vent tourne, vers des contrées plus inquiétantes, plus violentes, plus sombres, tirs de fusils, le synthé tournant du côté de Cradle of Filth. Il n'en falait pas plus pour ouvrir la voie à "eVil", avalanche industrielle et appliquée de guitares, de chants très énervés, la batterie martèle, les guitares assenent, sans s'empêtrer dans la profusion un peu hallucinante des notes, c'est un acharnement death-metal à la sauce hardcore, époustouflant, les guitares enchainent les riffs, en variant les plaisirs, pour le plus grand bonheur des oreilles, harmoniques, palm-muting, la batterie accompagne de façon magistrale tout ça, la rythmique est implacable, les guitares millimétrées, le break atmosphérique final décolle le chant rageur, le propulse à des années-lumières, dur de reprendre son souffle à travers cette jungle sonore touffue, mais qui ne tombe jamais dans le brouillon. Entre un Boost et Noxious Enjoyment fou furieux, H-Tray joue la carte de la rythmique millimétré et carré.
Le riff particulier de "My own God" fait pensé à un vieux plan de MetallicA, mais la comparaison s'arrête là, la batterie martèle, puis la logistique H-Tray se met en marche, aucune chance d'y réchapper, la symbiose batterie/guitares est assez hallucinante, jouant sur les pauses et les temps morts, la basse n'étant pas en reste, même s'ell n'est pas toujours présente dynamiquement. Tout le spectre sonore y passe avec H-Tray, grave, aigüe, les guitares ne se lasse pas de ne pas tomber dans la monotonie. Voix d'outre-tombe en fond sonore, "Remold" est gavé de puissance, le chant donnant tout ce qu'il peut, on croirait un Pantera totalement surexcité, la double pédale intervenant pour rompre la monotonie, la basse arrive là où on l'attend le moins, pour casser la routine qui commence à s'installer avec toute cette énergie, cette avalanche de puissance, ce trop-plein d'excitation, la guitare sort insidieusement de la gamme, colorant subrepticement de noir l'ensemble, break et guitare gavée au phaser, passage rythmique, presque un exultoire finalement, question composition H-Tray à plutôt des leçons à donner qu'à recevoir... Le barrage d'énergie et de volonté est impressionnant au sein de H-Tray, mais ils n'en n'oublient pas pour autant un aspect important d'un Cd, les petits entractes qui mettent dans l'ambiance, entre le bruit de la mer et les semonces d'in vieux sage, ceux de H-Tray ont une saveur particulière. "Naked heart" commence de façon moins énervé que le reste de la démo, mais le riff est savoureux, travaillé, la basse tient un rôle impotant sur cette partie, mise en bouche avant le cyclone énervé qui déboule ensuite, le calme avant la tempête en somme, les riffs sont ciselés, comme découpés au scalpel, syncopés, les influences assez dark, sont planquées dans tout le morceau, un peu comme dans Antevirus, l'ensemble est impressionnant et toujours aussi dynamique.
Avec seulement 4 titres, H-Tray fait forte impression, et pour une démo faite en deux jours, le niveau est réellement impressionnant. Et puis un groupe qui met des chants d'oiseaux en clotûre d'une bombe comme ça, mérite qu'on s'interesse à lui...