h-tray : dreams ... H-Tray est un peu le genre de groupe qui s'adopte à la première seconde, un peu comme Masnada, ces gars ont trouvés la bonne alchimie, celle qui fait mouche tout de suite, le son est bien réparti sur tous les instruments, les riffs sifflent comme des balles de fusils, l'atmosphère est pleine de cette énergie électrique qui grésille un peu en été, chaque instrument est audible, pas une subjectivité brouillonne cachée derrière les décibels, le chant est comme une perfusion d'amphétamines, efficace et plein d'émotions, le hardcore, puisque'il s'agit de hardcore, est tout sauf monotone, comme il peut l'être parfois, alors voilà, H-Tray c'est tout ça, et ça donne plutôt envie de monter le son, de sauter partout et de gueuler... Préparez vous à une claque...
Troisième autoproduction des énervés de H-Tray, Dreams of yesterday... despair of today, contient 4 titres cataclismiques, seulement 400 exemplaires, et seulement 400 chanceux à pouvoir monter le son, dommage. Intro décalé, le décor est planté rapidement, mais avec le sens du détail, sirènes de polices, bruits de foule, respiration lente et calme d'un complexe politico-indutriel, un synthé presque avare de ses accords, le vent tourne, vers des contrées plus inquiétantes, plus violentes, plus sombres, tirs de fusils, le synthé tournant du côté de Cradle of Filth. Il n'en falait pas plus pour ouvrir la voie à "eVil", avalanche industrielle et appliquée de guitares, de chants très énervés, la batterie martèle, les guitares assenent, sans s'empêtrer dans la profusion un peu hallucinante des notes, c'est un acharnement death-metal à la sauce hardcore, époustouflant, les guitares enchainent les riffs, en variant les plaisirs, pour le plus grand bonheur des oreilles, harmoniques, palm-muting, la batterie accompagne de façon magistrale tout ça, la rythmique est implacable, les guitares millimétrées, le break atmosphérique final décolle le chant rageur, le propulse à des années-lumières, dur de reprendre son souffle à travers cette jungle sonore touffue, mais qui ne tombe jamais dans le brouillon. Entre un Boost et Noxious Enjoyment fou furieux, H-Tray joue la carte de la rythmique millimétré et carré.
Le riff particulier de "My own God" fait pensé à un vieux plan de MetallicA, mais la comparaison s'arrête là, la batterie martèle, puis la logistique H-Tray se met en marche, aucune chance d'y réchapper, la symbiose batterie/guitares est assez hallucinante, jouant sur les pauses et les temps morts, la basse n'étant pas en reste, même s'ell n'est pas toujours présente dynamiquement. Tout le spectre sonore y passe avec H-Tray, grave, aigüe, les guitares ne se lasse pas de ne pas tomber dans la monotonie. Voix d'outre-tombe en fond sonore, "Remold" est gavé de puissance, le chant donnant tout ce qu'il peut, on croirait un Pantera totalement surexcité, la double pédale intervenant pour rompre la monotonie, la basse arrive là où on l'attend le moins, pour casser la routine qui commence à s'installer avec toute cette énergie, cette avalanche de puissance, ce trop-plein d'excitation, la guitare sort insidieusement de la gamme, colorant subrepticement de noir l'ensemble, break et guitare gavée au phaser, passage rythmique, presque un exultoire finalement, question composition H-Tray à plutôt des leçons à donner qu'à recevoir... Le barrage d'énergie et de volonté est impressionnant au sein de H-Tray, mais ils n'en n'oublient pas pour autant un aspect important d'un Cd, les petits entractes qui mettent dans l'ambiance, entre le bruit de la mer et les semonces d'in vieux sage, ceux de H-Tray ont une saveur particulière. "Naked heart" commence de façon moins énervé que le reste de la démo, mais le riff est savoureux, travaillé, la basse tient un rôle impotant sur cette partie, mise en bouche avant le cyclone énervé qui déboule ensuite, le calme avant la tempête en somme, les riffs sont ciselés, comme découpés au scalpel, syncopés, les influences assez dark, sont planquées dans tout le morceau, un peu comme dans Antevirus, l'ensemble est impressionnant et toujours aussi dynamique.
Avec seulement 4 titres, H-Tray fait forte impression, et pour une démo faite en deux jours, le niveau est réellement impressionnant. Et puis un groupe qui met des chants d'oiseaux en clotûre d'une bombe comme ça, mérite qu'on s'interesse à lui...