Grotesque Through Incoherence : Utopia City C'est bien simple : à la première écoute du premier titre je jubilais d'entendre "Magic brush" déferler de cette façon. Ensuite, l'effervescence est retombée, étant conscient que ce n'était tout de même pas l'album du siècle, d'ailleurs y en aura-t-il un ? Mais c'est un autre débat. Revenons-en à nos GTI, car à défaut d'album du siècle, les gaillards délivrent quand même et ce, de manière relativement décontractée, une sorte de Psykup survitaminé (en ce qui concerne la structure des morceaux) croisé aux foutraqueries d'Anthurus d'Archer le tout arrosé par l'ingénierie de Sikth. On pourra les étiqueter de quelquechose-core, mais quoi exactement ? Difficile à dire, mais sans nul doute un peut de grind, de death, du gros son quoi.
Un intro bien dévastatrice de "Magic brush" comportant un extrait de la Quête du saint Graal des Monthy Python -et en V.O. s'il vous plait !- évidemment ça situe toute de suite les clients. Et en plus, ils s'amusent à en remettre des petits bouts tout au long du morceau...surtout l'apparition du terrible "white rabbit" qui refera plonger les adeptes du film instantanément dedans. Et c'est comme ça pendant tout l'album : intrusions jazz, samples télévisés, décalages en forme de générique de cartoon, grognements de cochons issus de la gorge de Guyom... que sais-je encore !
Pas besoin d'écouter les paroles très souvent hurlées (en quelle langue au fait ?) ou au bord de la vocifération, il suffit de lire les titres pour avoir une idée du registre caustique que Grotesque Through Incoherence envoie sur cet album : "Medef metal", "Skyrock" ou "Relax baby" sont là pour nous rappeler que le quintet nouvellement recruté au sein de l'écurie Klonosphère ne fait pas dans la romance d'amour à 2 balles. Et vas-y que ça décoiffe : "Relax baby", ou "Child of human sacrifice" et ses penchants délirants, limite Flying Pooh, ne manquent pas à l'appel afin de continuer d'affirmer que ce groupe-là ne se chauffe pas de petit bois. A l'instar de "Magic brush", "Medef metal" (magistral !) et "Yesterday is today" sont 2 grosses tueries qui passent très bien dès les premières écoutes, pourtant l'architecture des morceaux n'a rien d'évident. A contrario, j'ai eu énormément de mal avec "To be happy or not to be" mais le passage "unplugged" aide à se laisser dévorer par la folie meurtrière de GTI. Le disque se termine avec "Utopia" qui dépote tout aussi sévèrement mais qui se laisse aller (de façon ironique bien évidemment) à quelques intrusions en univers dance & techno de ploucs...
N'en jetez plus, la coupe est pleine, peut-être pas d'album du siècle mais une sacrée sensation pour 2005, avec espérons-le, des shows à la hauteur de cette surprenante prestation studio. Il y en aura toujours pour dire qu'il n'y avait pas matière à s'emballer de la sorte, je leur dirais juste : "gruik ! gruik ! allez tous vous faire enculer !"